Les scientifiques parviennent à mesurer la fréquence cardiaque d'une baleine bleue

Parce qu'avec son poids qui peut atteindre 170 tonnes et le fait qu'elle puisse mesurer jusqu'à 30 mètres de long, elle est le plus grand animal sur Terre, la baleine bleue intéresse les scientifiques. C'est d'ailleurs pour cette cette raison que des chercheurs de l'Université de Stanford (Etats-Unis), ont mené une étude sur le cœur de l'animal pour tenter d'en savoir davantage sur son fonctionnement.

La première difficulté a été de parvenir à placer des capteurs dans une balise sur une baleine bleue. Equipée de ventouses et d'électrodes, les chercheurs ont pu placer la balise à l'aide d'une perche sur une baleine au niveau de sa nageoire gauche. Et sans forcément y croire, l'équipe qui a publié son étude dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, a été surprise de voir que l'installation pour enregistrer le rythme cardiaque de l'animal a pu fournir des données précieuses pour l'équipe.

Et les résultats ont également surpris les chercheurs qui se sont aperçus que lorsque la baleine plonge, son rythme cardiaque ralentissait. Celle-ci peut caler les battements de son cœur entre 4 et 8 battements par minute allant parfois même jusqu'à seulement deux battements par minute.

Par comparaison, chez l'homme, lorsqu'il est au repos, son rythme cardiaque varie entre 60 et 100 battements par minute.

Les scientifiques pensent que ce rythme cardiaque aussi bas est rendu possible grâce à l'élasticité de la crosse aortique, qui se contracte lentement afin de pouvoir maintenir l'afflux sanguin dans l'intervalle des deux battements. Bien évidement, cette explication est purement hypothétique.

Les donnés ont également pu mettre à jour le rythme cardiaque de la baleine bleue lorsqu'elle consomme ses proies. A ce moment, elle se situe dans les profondeurs et les battements de son cœur vont alors augmenter 2,5 fois plus vite que son rythme cardiaque le plus lent, puis ils vont diminuer. Quand le cétacé va remonter à la surface une fois avoir consommé son repas, elle va se remettre à respirer et rétablir son taux d'oxygène. Les auteurs de l'étude ont noté qu'à ce moment, la fréquence cardiaque était la plus élevée et était située entre 25 et 27 battements à la minute en moyenne.

Les auteurs de l'étude notent que le cœur de la baleine bleue est une limite physiologique. Cela pourrait expliquer la raison pour laquelle on ne trouve pas d'animal plus grand. Comme le rapporte Sciences et Avenir, les scientifiques assurent que "les animaux qui fonctionnent à des extrêmes physiologiques peuvent aider à mieux comprendre les limites biologiques de la taille."

A l'avenir, les chercheurs aimeraient étudier la vitesse des baleines bleues par rapport à leur fréquence cardiaque avec des accéléromètres et également comparer les rythmes cardiaques d'autres baleines, autre qu'une baleine bleue, avec leur balise qu'ils ont réussi à installer sur cet individu.