Deuil national. C'est une bien triste nouvelle que l'on a appris, puisque la loi que l'on appelle communément "loi anti-Amazon" vient d'être adoptée par le Parlement, sachant qu'elle a déjà été adoptée par le Sénat il y a à peine 2 semaines. La loi doit être appliquée dès aujourd'hui (on a vérifié, elle l'est), et ce sur tous les sites proposant la livraison gratuite pour les livres.
Ce n'est donc pas qu'Amazon qui est concerné mais également d'autres sites comme par exemple la Fnac. Ce texte déposé par l'UMP interdit toute forme de livraison gratuite pour les livres (et uniquement les livres) couplée à la réduction de 5% autorisée sur les livres (Loi Lang).
Une exception française, puisque la Commission Européenne avait émis un avis défavorable quant à l'adoption de cette loi. Le législateur a bien insisté, à juste titre, que cette loi était avant tout pour un impact psychologique. Les services tels que Amazon Premium permettent toujours d'avoir des frais de livraison gratuits (car le service est payant, vous me suivez ?). De plus, il n'est pas dit que la livraison doit atteindre un prix minimum (ils auraient pu obliger à mettre un prix minimum d'1€ par exemple). C'est ainsi qu'on se retrouve avec des frais de livraison à 1 centime !
Mais pourquoi cette loi ? Tout simplement à cause des librairies indépendantes qui se plaignaient d'une concurrence déloyale d'Amazon et des autres sites proposant une politique de frais de port gratuits. Plus symbolique qu'efficace, cette loi servait plutôt à faire un certain buzz dans les médias, pour rappeler que les librairies indépendantes sont en mauvais point.
La ministre de la Culture Aurélie Filipetti ne cantonne pas cette loi au simple buzz politique et y croit dur comme fer :
Avec ce texte, nous apporterons une nouvelle pierre à l'économie de ce secteur.
Roman Vogg, président d'Amazon France, avait énoncé des arguments pleins de bon sens en réponse à cette loi :
Toute mesure visant à augmenter le prix du livre sur Internet pénalise d’abord les consommateurs français en affaiblissant leur pouvoir d’achat. [...] Les libraires se concentrent sur les nouveautés et ne peuvent pas servir les clients qui demandent des ouvrages plus anciens car ils ne les conservent pas en stock. Nous sommes donc parfaitement complémentaires.
Le Gouvernement n'était apparemment pas d'accord avec ces arguments, puisque la loi a été votée hier et appliquée donc aujourd'hui. En tant que consommateurs, on ne peut pas vraiment dire que cette loi est utile puisque ce n'est pas 1 centime de plus ou de moins qui va nous faire changer de mode d'achat. M'enfin...
Par , il y a 10 ans :
Pour un centime de plus, je ne vais certainement pas bouger mon cul en librairie...
Répondre à ce commentaire
276
11