Tenet, Batman... : 5 incroyables scènes d'actions tournées sans effets spéciaux
Fond vert, mur de LED incurvé façon Stagecraft (The Mandalorian), les procédés numériques dans la création de scènes de cinéma s'utilisent de plus en plus à mesure des avancées technologiques en la matière. La sortie récente d'Avatar : la Voie de l'eau a une nouvelle fois repoussé les limites, en particulier concernant les scènes sous-marines réalisées avec brio. Pourtant, même les plus gros films d'action décident de faire l'impasse sur les effets spéciaux et de tourner certaines scènes de façon naturelle, ceci afin de permettre aux acteurs de s'immerger plus facilement et d'offrir des séquences plus réalistes. Voici 5 scènes de films réalisées sans effets spéciaux.
#1 TENET : SCÈNE DU CRASH DE L'AVION
Aussi fou que cela puisse paraître Christopher Nolan a crashé un véritable Boeing 747 pour les besoins de son film Tenet (2020). Une séquence (l'une des plus époustouflantes) où un avion s'écrase dans un bâtiment, générant une explosion ultra réaliste. Christopher Nolan, connu pour son amour des effets spéciaux pratiques et non-numériques, a expliqué au magazine Total Film qu'il avait réellement filmé le crash de l'engin. "Je voulais utiliser des modèles réduits, des maquettes et des effets visuels pour le reste. Nous avons fait les calculs et on s'est rendu compte que c'était plus efficace d'acheter un véritable avion et de l'utiliser pour la séquence, plutôt que de fabriquer un modèle réduit ou de le créer numériquement."
#2 INDIANA JONES ET LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE : LA SCÈNE DE LA BOULE
Premier volet de la saga Indiana Jones, Indiana Jones et les Aventuriers de l'Arche Perdue est sorti en 1981, 42 ans avant Indiana Jones et le Cadran de la destinée, avec un Harrison Ford au sommet de sa forme. Évidemment, à l'époque, les effets spéciaux n'étaient pas aussi développés et bien moins nombreux. L'une des scènes emblématiques du film, celle où Indiana s'échappe du temple, poursuivi par une énorme boule, a été réalisée avec de vraies éléments, et sous un réel décor. Une boule en fibre de verre de 7 mètres de diamètre a été créée pour la scène. Il est dit que Spielberg fut tellement impressionné par la création du décorateur Norman Reynolds, qu'il décida d'augmenter la longueur de la course du rocher de 15 mètres pour mieux en profiter. De son côté, Harrison Ford n'a pas été doublé, et a dû s'y prendre à 10 reprises pour valider la scène culte.
#3 MAD MAX: FURY ROAD : SCÈNE DES PERCHISTES
George Miller a voulu tourner ce reboot de la licence Mad Max avec le moins de VFX possible : dans des décors réels, avec des vrais véhicules, de vraies explosions et des cascadeurs hors pair. Plusieurs scènes de cascades n'ont ainsi pas nécessité de fond vert pour être tournées, ceci grâce à des cascadeurs surentraînés, des explosions effectuées à l'aide de divers effets pyrotechniques, quelques éclairages et évidemment un certain talent de mise en scène. L'exemple de l'offensive des perchistes au début du film traduit toute la volonté de Miller de faire avec du "vrai" : dans sa recherche de cette séquence d'action, les équipes ont demandé aux interprètes du Mât chinois du Cirque du Soleil de former les cascadeurs de Fury Road afin de crédibiliser la séquence au maximum. Mais derrière cet élan réaliste de Miller se cache un caprice écologique. Le réalisateur a saccagé le désert du Namib, vieux de 80 millions d'années en tournant son blockbuster : les explosions ont largement endommagé l'écosystème du plus vieux désert de la planète.
#4 DUNKERQUE : SCÈNE DE LA BATAILLE AÉRIENNE
Pour Nolan, un maximum de réalisme implique un minimum d'effets spéciaux. Dunkerque en est l'un des meilleurs exemples. Le génie du cinéma a tourné de nombreuses scènes et plans du film sans VFX. Au-delà des 6000 figurants qui ont été engagés pour le tournage, Nolan a aussi mobilisé des dizaines et des dizaines de bateaux (62 sortis en une même journée). Plus difficiles à réaliser, les scènes de batailles aériennes n'ont pourtant pas bénéficié d'un traitement numérique lors du tournage. Nolan a fait installer un cockpit de Spitfire sur une plateforme au sommet d'une falaise en Californie, ce qui permettait de filmer le ciel et les airs. Un des brillants secrets de fabrication qui participent à l'impressionnante qualité et au grand réalisme de Dunkerque.
#5 BATMAN : THE DARK KNIGHT : LE FLIP DU CAMION
3ème film de Nolan dans ce classement : Batman : The Dark Knight. Second opus de ce qui est considéré à ce jour comme la meilleure trilogie autour du justicier de Gotham. Dans le film, Batman poursuit un Joker (incarné par feu Heath Ledger) en fuite et aux commandes d'un énorme 33 tonnes dans les rues de Gotham. Le directeur de la photographie Wally Pfister se souvient "Chris Nolan n'arrêtait pas de défier tout le monde de trouver des idées sur la façon dont nous pourrions renforcer ces séquences d'action et faire quelque chose que personne n'avait jamais fait auparavant." Cela a conduit à l'idée de retourner le 18 roues sans utiliser CGI. Pour ce faire, Nolan et ses équipes ont placé une plate-forme construite avec un gros piston en acier qui pouvait exploser à l'arrière. L'idée était que la décharge du piston fasse renverser le camion, pour que son train arrière se retrouve à l’avant. Au total, sept caméras étaient disposées autour de l’avenue (à Chicago), dont 4 caméras IMAX, et seulement deux angles seront utilisés dans le film, un de biais, l’autre de face, symétrique.
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