Beyrouth : voici pourquoi l'explosion survenue au Liban avait une forme de champignon

Ce mardi 4 août 2020, à 18h07, Beyrouth, capitale du Liban a été secouée d'une double explosion survenue dans le port de la ville. Une double déflagration qui a tué plus de 100 personnes et fait plus de 4000 blessés. Une large partie de la capitale du Pays des Cèdres a été détruite. Les explosions été tellement puissantes que le souffle a été ressenti sur l'île de Chypre située à plus de 200 kilomètres et les capteurs de l'Institut américain de géophysique ont enregistre le tragique événement comme s'il s'agissait d'un séisme de magnitude 3,3.

Les images des explosions ont très vite fait le tour des réseaux sociaux. Les vidéos sont impressionnantes comme vous pouvez le voir ci-dessous.

un nuage en forme de champignon

Mais alors pourquoi un nuage en forme de champignon s'est-il formé ? Il faut savoir que ce type de nuage n'est pas caractéristique d'une explosion issue d'une arme nucléaire. En effet, ce champignon peut se former dès lors qu'une explosion ou une déflagration est assez intense. Lors d'une importante explosion, une poche d'air surchauffée est créée. Cet air se comporte et se déplace différemment de l'air autour de l'explosion, qui est beaucoup moins dense. Ce phénomène est bien connu par les physiciens en mécaniques des fluides. On l'appelle l'instabilité de Rayleigh-Taylor.

Clairement, l'air surchauffé va monter très vite et rester bloqué par l'air froid situé au-dessus. Le haut du nuage va être écrasé et s'aplatir alors que l'air chaud va continuer de prendre de l'altitude. Dans la tête du nuage, les gaz chauffés entrent en rotation dans un tourbillon toroïdal.

Contrairement à une explosion atomique, il n'y a aucun flash lumineux au début de l'explosion sur toutes les vidéos de l'incident. Lors d'une explosion nucléaire, qui est très énergivore, un bref flash lumineux est émis. Ici, ce n'est pas le cas. D'ailleurs, si cela s'était produit, les capteurs des smartphones auraient été surexposés. De plus, si l'explosion de Beyrouth avait été nucléaire, les témoins auraient eu la peau brûlée en raison de la vague de chaleur qui se dégage et qui peut embraser tout sur son passage sur une zone de plusieurs mètres à la ronde.

Selon les premiers éléments de l'enquête, la double explosion serait due à des stocks de nitrate d'ammonium utilisés dans des engrais azotés sous forme de granulés. Une substance extrêmement explosive qui avait déjà été responsable de la catastrophe de l'usine AZF en France en septembre 2001.