Riot Games accusé de discrimination sexiste, ses salariés en grève
Ce lundi 6 mai, 150 employés de Riot Games ont décidé de faire grève devant les locaux de l'entreprise à Los Angeles. Ils dénoncent l'attitude du studio (à l'origine de League of Legends) face aux accusations de discrimination sexiste dont il fait l'objet depuis novembre 2018.
Les origines de l'affaire
Tout commence en novembre 2018, où deux employées (entre autres) de Riot Games avaient décidé d'attaquer l'entreprise pour discrimination sexiste. L'affaire faisait suite à une enquête menée sur plusieurs mois par le site Kotaku et révélait des comportements hostiles à l'égard des femmes. Celles-ci étaient victimes de harcèlement, de discrimination et de blagues douteuses. En réaction, quelques semaines plus tard, l'entreprise s'était excusée et avait promis de changer.
Le 26 avril dernier, Riot faisait appel à un tribunal privé pour régler ces litiges avec ses employés, invoquant une clause du contrat de travail qui empêche les employés d'attaquer l'entreprise en justice. Cette clause controversée (que Google, Facebook et Uber ont décidé d'abandonner dans le cas du harcèlement) et cette décision ont suscité l'indignation des employés qui ont décidés de faire grève ce lundi 6 mai.
le début des contestations
Selon les informations recueillies par le site Vice, dès le 26 avril et l'annonce de Riot, un rassemblement s'est organisé sur la messagerie interne de l'entreprise. Sous la pression, le studio californien fait marche arrière et annonce une série de mesures dont l'une d'elles consiste en la suppression pure et dure de la fameuse clause dans le contrat de travail.
Annonce insuffisante selon les employés qui ont manifesté demandant la fin des procédures d'arbitrage pour tous les employés de Riot, aussi bien pour les salariés actuels que pour les futurs employés, mais également les anciens.
La réaction de riot games
Nicolo Laurent, PDG de Riots Games
Tandis que devant les portes du studio, les salariés parlaient à tour de rôle pour féliciter ceux qui avaient fait le déplacement peu importe la raison. Ronnie Blackburn, l'une d'entre elle en a profité pour remercier les différents participants.
Que vous soyez ici pour montrer votre soutien, exprimer votre désaccord ou simplement pour mieux comprendre la situation, c’est une décision difficile et effrayante que vous avez prise. Alors merci. Merci pour votre courage.
De son côté, Riot Games était interrogé dans les colonnes de Kotaku. L'entreprise a notamment déclaré :
Nous ne tolérerons aucunes représailles contre des employés parce qu’ils ont choisi de prendre part ou non (à cette marche)
Les employés ont décidé de donner jusqu'au 16 mai à Riot Games pour revenir sur sa décision, sans quoi d'autres actions seront organisées.
Car aujourd'hui et surtout en Amérique oser dire à sa collègue quelle est jolie, revient à du harcèlement pour les féministes tarées.