Dossier : jusqu'à quel point le Moyen Âge de Game of Thrones est-il réaliste ? (partie 1)
Parmi toutes les qualités qui font le succès de Game of Thrones, la vision réaliste du Moyen-Âge de Westeros est souvent mise en avant. Malgré la présence de dragons, d'une armée des morts et de géants, Game of Thrones déchaine les passions des historiens. De nombreux médiévistes, suivis par de nombreux vidéastes (dont Nota Bene), ont beaucoup écrit sur les inspirations historiques de Game of Thrones, notamment La Guerre des Deux-Roses, une guerre dynastique qui a opposé les Lancastre aux York dans l'Angleterre du XVème siècle, et qui a inspiré George R.R. Martin pour la guerre entre les Lannister et les Stark (et d'une manière plus générale la Guerre des Cinq-Rois dans son ensemble). Autre événement historique souvent mis en avant : le Black Dinner, dans l'Ecosse médiévale (en 1440), qui a vu des membres du clan Douglas se faire massacrer lors d'un dîner d'anniversaire auquel ils étaient conviés, et qui a inspiré les Noces Pourpres, un des épisodes les plus marquants de la série. Mais une série saupoudrée d'inspirations historiques fait-elle une série historiquement réaliste ? Bien sûr que non. Vous pouvez très bien faire un film sur des faits historiques (ou supposément historiques), et livrer un film complètement fantaisiste. C'est le cas de King Arthur de Guy Ritchie. Alors, jusqu'à quel point le Moyen-Âge de Game of Thrones est-il réaliste ? Vous l'aurez compris, il ne sera pas ici question des événements historiques qui ont inspiré George R.R. Martin, mais plus de l'univers médiéval et de ses différentes composantes.
La religion à Westeros
On le sait tous, la religion à Westeros est un gros bazar. Entre les Anciens Dieux que prient encore les Stark, la Religion des Sept (aussi appelés les Nouveaux Dieux) qu'on prie dans le reste des Sept Couronnes, le Dieu-Noyé que vénèrent les Fer-Nés des Îles de Fer, le Dieu de la Mort à qui rendent hommage les Sans-Visage et le Culte de R'hllor qui gagne de plus en plus de fidèles à Westeros comme à Essos, il n'est pas étonnant que cela soit un peu la pagaille. Je vous conseille de regarder la vidéo que Nota Bene a dédiée à cette question.
Le Moyen-Âge a connu de grands bouleversements religieux. Des religions ont émergé (telles que le Christianisme, déjà en vogue à la fin de l'Antiquité, mais qui a gagné en puissance, et l'Islam), et d'autres ont disparu, comme les religions païennes, qu'elles soient celtes ou scandinaves. La religion des Anciens Dieux pourrait donc rappeler celle des dieux celtes, tandis que la Religion des Sept, pourrait rappeler (en augmentant le nombre de branches) la trinité chrétienne. On comprend du coup qu'il est possible de pousser le parallèle plus loin, entre notre Moyen-Âge occidental et christianisé et le Moyen-Âge westerosi : afin de triompher sur les religions païennes, le Christianisme a utilisé la stratégie de l'assimilation. Par exemple, les chrétiens ont placé la fête de la Toussaint (celle où on fête tous les Saints) le 1er novembre, date primordiale du calendrier lunaire celte, en Gaule comme en Irlande, puisqu'ils fêtaient Samonios, le début de l'année nouvelle et le passage de la saison claire à la saison sombre, c'est à dire une période propice à la magie et à la spiritualité, puisque le passage entre le monde des dieux et celui des hommes était ouvert. On retrouve certains points communs à Westeros. Si la Religion des Sept s'est imposée sur tout le Continent, elle assure une certaine tolérance vis à vis des Anciens Dieux, à tel point que les barrals (ces arbres personnifiant les dieux du Nord) n'ont pas été coupés dans le Nord. D'ailleurs, de nombreux personnages de la série jurent sur les Anciens et les Nouveaux Dieux, preuve de ce processus d'assimilation.
Bien d'autres parallèles peuvent être établis entre les religions du Moyen-Âge occidental et celles de Westeros, telles que les méthodes de l'Inquisition et les bûchers organisés par Dame Melisandre contre les impies. Mais nous n'allons pas tous les faire, pour nous occuper de quelque chose de plus intéressant encore.
Car s'il y a une différence majeure entre le fonctionnement religieux en Occident et à Westeros, c'est le rapport entre le politique et le religieux. Au Moyen-Âge, tout tourne autour de la religion. Le roi, qu'il ait été couronné par l'Eglise, ou qu'il se soit lui-même institué en tant qu'église (ce que feront les rois anglicans à partir de Henry VIII), avait un rôle intensément religieux. La vie religieuse réglait la vie de tous les habitants du Moyen-Âge, chaque ville, chaque village, chaque hameau vivant au rythme de son église. D'ailleurs, les paysans réglaient de nombreuses taxes à l'Eglise, et l'Eglise pouvait également avoir un rôle dans les conflits guerriers et politiques. Ce qui n'est pas vraiment le cas à Westeros. Dans Game of Thrones, si les personnages jurent souvent devant les Nouveaux ou les Anciens Dieux, voire les deux, la vie religieuse semble seulement intervenir lors des mariages ou les couronnements (et encore, les Rois du Nord ne semblent pas s'inquiéter des dieux lors de ce genre d'événements). Le Grand Septon n'a pas sa place au Conseil Restreint, et le religieux ne joue qu'une fonction symbolique, et ne jouit pas du moindre pouvoir politique, jusqu'à l'arrivée du Grand-Moineau dans la saison 5.
Là où dans chaque château il y avait un homme de religion au Moyen-Âge, à Westeros il y a un mestre, c'est à dire plus un intellectuel qu'un religieux. D'ailleurs, la seule fonction des mestres de la Citadelle est d'être "la Mémoire du Monde", selon les mots de l'Archimestre de la Citadelle. Ils sont tellement imprégnés de choses rationnelles qu'ils récusent tout ce qui pourrait être surnaturel, ce qui tend du coup à les éloigner du religieux. Seul le Grand-Mestre Pycelle semble s'inquiéter du Grand-Septon, puisqu'il dit parfois aller discuter avec lui au Septuaire de Baelor, mais il n'est pas écouté. D'ailleurs, la religion du Grand-Mestre Pycelle semble superficielle, puisqu'il n'applique lui-même pas les préceptes de la Religion des Sept : il est fourbe et couche régulièrement avec des prostituées. Ses visites au Grand Septon sonnent donc bien plus comme une manoeuvre politique, manoeuvre vouée à l'échec puisque les autres conseillers n'ont cure de la religion.
Donc on comprend que la place de la religion dans le Moyen-Âge westerosi ne correspond pas à une image médiévale réaliste. Mais cela s'explique par le fait que le traitement du religieux dans Game of Thrones semble obéir au principal leitmotiv de l'oeuvre : celui de l'effondrement. Martin semble créer une trinité : effondrement politique, effondrement religieux, effondrement personnel, chaque branche emmenant les deux autres avec elle dans sa chute irrémédiable.
Pourtant, malgré le fait que la religion soit vue par le prisme de l'effondrement, que les personnages principaux s'en détachent le plus souvent (l'exemple le plus marquant étant Sansa, qui priait avec dévotion au début de la série, et qui ne prie plus en fin de saison), le divin est bien vivant dans Game of Thrones, et certains personnages peuvent même le contempler : R'hllor, le Dieu de la Lumière, permet à Thoros of Myr de ramener six fois à la vie Beric Dondarrion et à Lady Melisandre de ressusciter Jon Snow au début de la saison 6. Mais le cas que je préfère est également le plus discret, car il démontre toute l'érudition de George R.R. Martin : Bran, la Corneille aux Trois Yeux rappelle jusque dans son nom le fameux dieu Bran, le dieu corbeau de la mythologie celte, dont la tête fut tranchée et enterrée sous une colline. Alors que la série se termine, je me prends à espérer que Bran Stark ne subisse pas un rôle similaire à celui de son homonyme celte.
Un Moyen-Âge sombre
Contrairement au Moyen-Âge du Seigneur des Anneaux, qui était lumineux, celui de Game of Thrones est sombre et violent. Beaucoup ont vu dans cette violence un réalisme médiéval. Pourtant, les choses ne sont pas si simples.
Notre vision du Moyen-Âge, celle d'un âge médiocre, sombre et violent, a été forgée par les intellectuels de la Renaissance, qui pour donner une image lumineuse de leur propre époque, ont volontairement terni celle du Moyen-Âge. Michelet et son Histoire de France n'a pas non plus rendu service à notre pauvre époque médiévale, puisqu'il n'est pas vraiment allé à l'encontre de la vision historique des intellectuels de la Renaissance. Pourtant, voir dans le Moyen-Âge une époque uniformément sombre et violente serait faire une grossière erreur.
Le Moyen-Âge correspond à une époque longue de 1000 ans, et en 1000 ans, il peut se passer des périodes très sombres mais aussi des périodes plus lumineuses. Si l'on connait le Moyen-Âge surtout pour ses grands conflits (Bataille de Ronceveau, Bataille de Hastings, Guerre de Cent-Ans, Guerre des Deux-Roses, Guerre de Trente-Ans) et la place primordiale dont jouissait la religion, on le connait moins pour ce qu'il a apporté de bon dans nos sociétés. Le site Actuel Moyen-Âge, créé par des historiens médiévistes, vous montrera à quel point le Moyen-Âge n'était pas aussi sombre qu'on veut bien le croire, et à quel point, finalement, le Moyen-Âge ressemble à notre époque. Mais pour bien vous convaincre du fait que le Moyen-Âge était loin d'être aussi uniformément sombre et violent, il suffit de se souvenir d'une chose : le Moyen-Âge ne se résume pas à quelques guerre, ni à deux pays, la France et l'Angleterre. Des villes, comme Venise, jouissaient d'une certaine prospérité économique. Pourquoi se souvient-on donc toujours du pire et ne garde-t-on pas le meilleur ? Deux raisons me viennent à l'esprit : tout d'abord, il s'agit là d'une tendance humaine (se souvenir de ce qui est mauvais et oublier ce qui est bon), ensuite, et surtout, parce que les chroniques qui intéressent le plus sont celles qui relatent les périodes de conflits. Mais gardez à l'esprit que même des conflits tels que la Guerre Des Deux-Roses ont été entrecoupés de longues périodes de trêves. D'ailleurs, comme l'a souvent fait remarquer Jacques Le Goff, historien médiéviste, on pourrait même considérer que le Moyen-Âge se termine au début de la modernité, donc au XVIIIème siècle. En effet, les modes de vie des paysans, par exemple, n'ont pas beaucoup varié entre le Moyen-Âge et la Renaissance, et ces délimitations servent avant tout à faciliter les travaux universitaires.
Le Moyen-Âge westerosi est, comme nous l'avons dit, véritablement sombre et violent. Pourtant, même cet énoncé parait, une fois dit, mensonger. Car dans Game of Thrones, nous suivons un pan relativement court de l'Histoire de Westeros. A peine quelques années. Et qui plus est, nous suivons une période de crise politique et de crise religieuse, qui emmènent avec elles des crises personnelles (à moins que ces crises personnelles soient à l'origine de ces crises politique et religieuse). Et les périodes de crise sont nécessairement plus sombres que les périodes de prospérité, de paix, de quiétude. Autrement dit, pour que Game of Thrones puisse délivrer une vision réaliste du Moyen-Âge, encore faudrait-il que lecteurs et spectateurs gardent à l'esprit que la période de l'intrigue ne correspond qu'à quelques années d'une Histoire bien plus large, et que la violence de ces quelques années n'exclue pas la possibilité de périodes plus prospères. Comme le savent bien les Stark, l'Hiver arrive inexorablement, et laisse chaque fois sa place à l'Eté.
Le rôle des femmes
En ces temps mouvementés qui sont les nôtres, où les question du genre et du féminisme sont étudiées comme jamais auparavant, une série comme Game of Thrones est passionnante, tant elle donne à voir des personnages féminins passionnants ! (C'est d'ailleurs assez horripilant de voir que certaines études et certains "intellectuels" préfèrent se souvenir uniquement des scènes de viols, pour démontrer à quel point Game of Thrones est une série oppressive... Certains esprits obtus devraient payer leur facture EDF, pour avoir la lumière à tous les étages...)
Que ce soit Cersei Lannister, Daenerys Targaryen, Sansa Stark, Arya Stark, Yara Greyjoy, Brienne of Torth, Margaery Tyrell ou Olenna Tyrell, chacune de ces femmes force l'admiration, soit par son aptitude à combattre (Arya, Brienne, Yara), soit par son intelligence (Cersei, Sansa, Olenna), ou tout simplement pour son aptitude à survivre et à dominer dans un monde d'hommes. Mais la place des femmes dans la société westerosi correspond-elle à celle des femmes dans la société médiévale ? Avant d'aller plus avant, et de parler spécifiquement de la série, il convient de rappeler une chose : même au sein de Game of Thrones, les destins de ces personnages féminins sont extraordinaires. On se souvient que Cersei est écartée par son père dès son plus jeune âge, que Daenerys est moquée par des Khal qui paieront de leurs vies cet affront (dans la saison 6), et Arya a même dû se faire passer pour un garçon dans son enfance.
Les femmes au Moyen-Âge ne jouissaient pas du même statut que les hommes. Ceci dit, bien évidemment, il valait mieux être une femme noble qu'un homme roturier. Mais les femmes restaient généralement soumise à leur père, puis à leur mari. Néanmoins, cette hiérarchisation patriarcale avait-elle lieu partout au Moyen-Âge. La réponse est non. Nous savons de source sûre que certaines régions, notamment certains peuples celtes, pouvaient s'organiser en matriarchie, plutôt qu'en patriarchie. C'est du moins ce que nous apprend l'Historien Jean Markale dans son ouvrage de référence La Femme celte. Dans Game of Thrones, un peuple peut nous rappeler d'ailleurs cette situation : les Sauvageons, qui respectent une totale égalité entre les hommes et les femmes, et dont certains groupes sont commandés par des femmes, comme c'est le cas de Karsi dans l'épisode 8 de la saison 5. Si vous vous demandez les liens entre les peuples celtes et les sauvageons (qui ont finalement un mode de vie presque préhistorique), je rappellerais que les sauvageons vivent au nord du Mur, inspiré du mur d'Hadrien, limite entre l'Empire Romain et les peuples celtes.
Mais une femme occidentale, dans la France, l'Angleterre, l'Italie ou l'Espagne médiévale pouvait-elle diriger un pays, comme le font Daenerys, Cersei ou dans une moindre mesure Sansa (bien que je rapprocherai finalement plus Sansa des femmes celtes romanisées, tout comme la jeune Lyanna Mormont, qui règne sur l'Ile aux Ours) ? La réponse est oui et non. Des pays comme l'Angleterre toléraient le fait que le pouvoir soit confié à des reines plutôt qu'à des rois. C'est le cas notamment des reines Elisabeth Ière ou Marie Stuart. Mais ces reines à qui le pouvoir était confié sans trop d'esclandres étaient finalement assez exceptionnelles, trop rares pour en faire une véritable généralité. Cependant, quelques femmes ont réussi, à la manière de Cersei Lannister, à prendre d'une manière ou d'une autre le pouvoir. L'Historienne Valérie Toureille écrit, dans un article intitulé "Des Héros comme les autres" dans le numéro Hors-Série du magazine Historia nommé "Game of Thrones, la série événement à la lumière de l'Histoire" :
Constances d'Arles, peut-être d'origine byzantine [...], pourrait servir de modèle à Cersei Lannister en matière de cruauté et d'ambition. Mariée au roi des Francs Robert II Le Pieux en 1003, Constance d'Arles est décrite par les chroniques de son temps - celles de Raoul Glaber ou d'Helgaud de Fleury - comme une femme autoritaire et brutale qui n'aurait pas hésité à crever les yeux de son confesseur et à faire assassiner l'un des favoris du roi. Elle prit même la tête d'une révolte dirigée contre son propre mari.
Constance d'Arles n'est pas le seul cas que mentionne Valérie Toureille. L'Historienne évoque également le cas de la princesse lombarde Sykelgaite, qui vécut au XIème siècle et qui lui rappelle Daenerys, mariée à un homme puissant, le duc de Salerne, et qui à la mort de son mari a gouverné aux côtés de son propre fils. Ce dernier point m'évoque d'ailleurs plus le personnage de Cersei, qui a régné aux côtés de ses fils Joffrey et Tommen, bien que la fin de la série puisse nous donner à voir Daenerys régner aux côtés de l'hypothétique enfant qu'elle pourrait avoir avec Jon (à l'heure où j'écris cet article, seul l'épisode 1 de la saison 8 est sorti).
Donc, comme nous l'avons vu, le fait que des femmes règnent dans Game of Thrones n'est pas irréaliste d'un point de vue médiéviste. Mais des femmes pouvaient-elles combattre, comme le font Arya, Yara ou Brienne ? Là encore, la réponse est : oui, mais rarement. Il est par exemple arrivé que des femmes soient dans l'obligation de défendre des châteaux face aux attaques ennemies. Valérie Toureille évoque ainsi les cas d'Aliénor d'Aquitaine, obligée de défendre le donjon de Mirebeau contre l'armée de son petit-fils Arthur Ier de Bretagne. L'Historienne Valérie Torielle évoque de nombreux autres cas de femmes commandant des armées. D'ailleurs, Brienne de Torth ne rappelle-t-elle pas Jeanne D'Arc ? L'Historienne raconte d'ailleurs à quel point Arya Stark lui évoque le destin de Nicola de la Haye, "contemporaine de Jean Sans Terre, [...] désignée comme Sheriff de Lincoln", dont elle a organisé la résistance en 1217 lors de la première guerre des Barons, résistance "présentée dans le récit national britannique comme la bataille qui sauva l'Angleterre".
Le cas de Yara Greyjoy, femme guerrière elle aussi, est différent de celui de Brienne et Arya. Car si Brienne et Arya apparaissent comme des exceptions à Westeros, le cas de Yara n'est pas aussi particulier que cela dans les Îles de Fer. La preuve en est que sa position ne semble étonner personne. Il faut dire que les Fer-Nés évoquent beaucoup les Scandinaves, que l'on appelle plus communément Vikings (bien que nous fassions une faute historique, puisque les Vikings étaient seulement les guerriers qui allaient piller ou commercer avec des peuples étrangers). En un sens, Yara évoque même Lagertha, personnage semi-légendaire, rendu populaire par la série Vikings. Des tombes de femmes scandinaves, avec des armes, permirent de confirmer l'image donnée par les sagas scandinaves des femmes combattantes, bien que certains historiens considèrent que la présence d'armes dans une tombe de femme peut vouloir signifier uniquement que la femme appartenait à l'aristocratie.
Les cas de Margaery et Olenna Tyrell rappellent quant à eux le rôle des femmes de cour. Ce sont des personnages passionnants, mais qui rappellent bien plus le rôle habituel des femmes dans la société médiévale.
Dans la prochaine partie, nous traiterons du rôle des banques au Moyen-Âge, la vision de la sexualité (hétérosexualité et homosexualité) et d'un motif récurrent dans Game of Thrones, celui de l'inversion.
En effet faut se rappeler que la saison 1 est complètement misogyne, et je parle seulement pas du traitement clairement inégale que la nudité (on ne voit que des femme à poil, jamais d'homme), mais dans la conception même des rôles de chacune.
Dans la saison 1 les personnages féminins sont des enfants, des mamans ou des putes ; rien d'autre.
(ouvres ton esprit, on va développer du concept )
Au début de la série les femmes adultes sont réduite à leur vagin, qui est leur vecteur existentiel :
Soit elles existent en tant que mère, Cersei et Cat n'agissent que dans l'unique perspective de protéger leur petits, c'est donc la procréation qui a fait d'elles des individus ; soit ce sont des prostituée comme Shae et Rose, qui ont de la personnalité mais qui ne seraient pas là si elles ne louaient pas leur vagin.
Il reste Danny qui est d'abords un objet vendus pas sont frère et qui s'affirmera lorsqu'elle tombera enceinte et devient maman. Si on l'essentialise elle est d'abords une chneck et ensuite un ventre.
Des mère ou des putin, bref une dichotomie misogyne il n'y a pas d'autres mots.
Bon après, tout ça c'est pas très grave parce que la série évoluera dans le bon sens, G.R.R. Martins s'est déclaré féministe, et même si tout n'est pas parfait, il a clairement une influence décisive sur l'écriture des personnage féminin.
Quel est l'intéret de vouloir iconiser des femmes dans un univers ou le propos principal n'est pas le féminisme.
Preuve que tu ne connais rien à l'univers de Games of thrones, puisque dans l'histoire même décrite dans le premier bouquin, des Héroines légendaires sont décrites, ne serait que le nom du loup d'arya est basé sur l'une d'elle.
En plus, tu parles des personnages féminins en mélangeant le statut social et familial (maman ou prosituée ?), catelyn stark semble quand meme loin de ces deux statuts.
En tout cas, on peut penser que GRRM est content d'avoir reçu ta bénédiction car l'histoire qu'il écrit va dans le bon sens (le tien ?) et qu'il a une influence sur l'histoire qu'il écrit (wtf?).
Et t'as oublié de passer un coucou à toutes les prostituées actuelles dont tu insinues qu'elles sont des moins que rien, propre pour quelqu'un qui défend la mysoginie.
Maintenant va falloir adopter un regards un peu méta et faire preuve d'abstraction stp :
Déjà, même si c'est pas son propos principale je le reconnais volontiers (ce propos est plutôt écolo en vrai) la série en saison 7 et 8 est féministe par essence, autrement dit elle est pas féministe parce qu'elle le dit mais par ce qu'elle montre :
Les personnages féminins sont divers, se moque des code traditionnels de la masculinité/féminité et sont tous fort à leur façon, mais surtout les figures du pouvoir sont incarné par des femmes dans une majorité écrasante.
Et George aime déclaré qu'il "doesn't write women, he write people" (le concept est un peu dur à traduire, déso) ce qui est le top du propos féministe.
Mais encore une fois, c'était tous l'opposé en saison 1 qui était misogyne comme je l'ai démontré.
Même Catelyn Stark est juste une maman, elle ne se bat que pour protéger/venger ses enfants et l'immense majorité de ses réplique est ne parle que de sa famille, elle n'existe pas en tant que femme c'est un stéréotype de moman.
Pire, son unique acte de pouvoir de la saison 1, quand elle enlève Tyrion, est un acte impulsif et irrationnel, d'aucuns diraient hystérique.
Plus cliché tu meurs !
Enfin, une série d'abords misogyne qui devient féministe est une évolution positive c'est un fait, seuls les singes qui ont abandonné tout sens moral font semblant de ne pas le comprendre.
Cersei pratique un génocide ( sans révolte, on peut parler de la cohérence des showrunners sur le coup), empoisonne tout le monde, bref c'est une pschychopathe déterminée, et utilse le sexe pour manipuler des alliances.
Sansa, quoiqu'inutile dans l'oeuvre original, est la pour apporthé des thèmes féministes dans la série, notamment le viol et la maltraitance au travers de la saison 5 et 6, mais le personne est une fille à papa au départ, et en est toujours une en saison 8 (avec plus d'expérience cela dit).
Seul arya a l'évolution la plus intéressante, mais je ne crois pas qu'une jeune fille qui devient tueuse en série professionelle soit un bon exemple.
La série n'est pas mysogine, elle traduit ce qui se passe dans une période de trouble, ou la justice et la morale disparaissent, surtout dans une époque comme le moyen age. Et le message de GoT n'est pas positif, de GRMM lui meme, difficile de contredire ça.
Mais je vais passer au dessus de ton agressivité gratuite.
La série devient petit à petit féministe par ses figures de pouvoir :
Sansa est une figure de pouvoir, au delà de son action décisive dans la bataille des Batards, c'est elle qui gère le nord et qui comprend ce que c'est de régner, ses répliques sur l’approvisionnement des armées et sa gestion diplomatique de ses vassaux montrent clairement qu'elle serait une meilleure souveraine que Jon et/ou Danny.
Tu peux exprimer ton opinion sur l’intérêt du personnage (assez aux fraises d'ailleurs), mais ça change rien au fait qu'elle dirige le nord plus que quiconque.
Cersei peut être une psychopathe, ça ne lui enlève pas son titre, sa capacité à rassembler du seigneur à sa cause, ok elle mobilise en utilisant le racisme et l'homophobie des moyen-ageux, mais elle fédère malgré tout ; elle gère les question d’espionnage et de finance avec réussite. C'est une figure de pouvoir et un personnage fin.
Mais surtout la série est aujourd'hui féministe car elle montre des féminité diverses, le Brienne Arya et Asha montrent qu'on peut être une guerrière de plusieurs façon ; Magery, Cersei et Danny ont toute trois des manières différente de séduire. Asha et Elia Sand montrent des sexualité diverses qui esquivent le cliché.
Enfin, on peut rappeler que Dorne, le Val et le Conflan, le Bief, les Terre de l'ouest, les terres de la Couronne et les Iles de Fer on été dirigé à un moment de la série, même bref, par des femmes .
Dans ses dernières saisons les femme sont diverses, émancipé et décisionnaires (sans pour autant se montrer castratrice) et le fait que ces figure d'autorité féminine prennent le pouvoir petit à petit au cours de la série montre bien le propos féministe.
On reviendra plus bas sur les faits qui démontrent à nouveau que la S1 est misogyne.
Enfin le message de la série est évidemment pessimiste puisqu'elle est d'abords une fable écologique mais ça n'enlève rien à son évolution positive du traitement des personnage féminins.
Mais c'est pas seulement environnement qui est misogyne mais bien l'écriture de la série, après tout des série comme les Roi Maudits ou Rome échappaient facilement à cette dichotomie sexiste malgré un contexte tout aussi difficile.
Dans cette saison, les rares femmes qui ne sont pas des objets prennent peu de décisions, et ces décisions ont toujours des motifs familiaux de bonnes maman (de bonne épouse dans les meilleurs cas).
Et puis il y a un traitement de la nudité qui est profondément inégalitaire.
Mais tu as surement raison sur le fait qu'il s'agit peut être d'une volonté des showrunners de montrer un visage misogyne en S1 pour mieux souligner l'évolutions positive des personnages féminins.
Elles qui partent de maman ou putin et qui finissent en une palette de personnalité et de féminité d'une rare variété.