Kaamelott vs la réalité : les différences entre la série et l'Histoire
Le Roi Arthur, Excalibur et ses Chevaliers de la Table Ronde n’ont jamais cessé de nous passionner, et ce depuis l’écriture des romans de Chrétien de Troy. Le fait que l’écrivain du Seigneur des Anneaux, J.R.R. Tolkien, également médiéviste, se soit en partie inspiré de la légende arthurienne pour écrire sa saga, ou encore le succès fulgurant (et qui décroit pas) de la série Kaamelott d’Alexandre Astier, prouvent que ces légendes continuent à nous enchanter aujourd’hui. Pourtant, nous ne savons que peu de choses sur le Roi Arthur et sur ses chevaliers ! Voyons ce que nous dit l’Histoire sur ce personnage semi-légendaire, et comparons tout ça avec la version d’Alexandre Astier !
D'ailleurs, Alexandre Astier avait annoncé à la radio être en train de travailler sur un long métrage. Une date de tournage a même été annoncée :
1# Qui est vraiment le Roi Arthur ?
Alexandre Astier en roi Arthur
Et si je vous disais que le Roi Arthur n’a jamais existé, ou du moins, pas tel que nous nous le représentons ? Tout un monde s’effondre ! Et pourtant, le fait est que l’existence d’Arthur n’est absolument pas prouvée.
Le premier à le mentionner est Nennius, dans son Histoire des Bretons, au IXème siècle, soit trois siècle après son règne supposé. De plus, Nennius ne dit pas qu’il est un roi, mais plutôt un dux bellorum, chef de guerre en latin, qui accompagnait les rois bretons dans leurs guerres incessantes visant à repousser les envahisseurs saxons. Nennius nous explique que Arthur aurait fait gagner pas moins de douze victoires aux Bretons. Les chroniques galloises écrites au Xème siècle et compilée sous le titre d’Annales de Cambrie mentionnent le triomphe d’Arthur lors de la Bataille du Mont Badon, ainsi que sa mort, lors de la bataille de Camlann, tué par Mordret. Ce n’est qu’à partir du XIème siècle, notamment dans des textes gallois (comme Kulhwch et Olwen), qu’Arthur passe de dux bellorum à Roi des Bretons. Pourquoi Arthur n’a-t-il pas été mentionné avant le IXème siècle ? A-t-il vraiment existé ? Était-il un simple chef de guerre ou un grand roi ? Difficile d’y répondre. Je crois qu’à ce stade, chacun doit se forger sa réponse, en fonction de ce qu’il a envie de croire ou non.
La dream team de Kaamelott
Cependant, la façon dont Alexandre Astier voit le personnage légendaire d’Arthur me paraît particulièrement intéressante. Dans Kaamelott, Arthur est le Roi de tous les Bretons. Mais dans l’épisode Le Secret d’Arthur (Livre II), Arthur nous dévoile qu’il est Dux Bellorum. Cela peut vous paraître insignifiant, mais étant donné ce que nous venons d’évoquer, on voit apparaître un schéma qui sert en vérité de base à l’écriture de Kaamelott. Un éternel va-et-vient entre l’Histoire véritable d’Arthur (c’est un dux bellorum) et sa légende (c’est le Roi des Bretons). D’ailleurs, on pourrait aller plus loin, et dire que l’Histoire que raconte Kaamelott est celle de personnages historiques qui essaient d’assumer leur part légendaire. Cela expliquerait le fait qu’Arthur ne soit 1) pas à l’aise avec son titre, qu’il va d’ailleurs abandonner dans le livre V, 2) qu’il soit une déception pour sa cour et sa famille (c’est un humain, il n’est pas illuminé par sa légende, et n’est donc pas en adéquation avec).
2# Que disent d’Arthur les romans de la Table Ronde ?
Ceux qui ont lu les romans de la Légende Arthurienne vous le diront, le roi légendaire des Bretons n’y joue pas un rôle prépondérant ! Il s’agit, le plus souvent en tout cas, des récits héroïques des chevaliers de sa cour, Lancelot, Yvain Perceval, et les autres.
Lancelot dans Kaamelott
Mais même quand il est présent, son attitude reste pour le moins passive. Ainsi ne réagit-il presque pas quand, dans Lancelot ou le Chevalier de la charrette, Méléagant vient le défier devant ses barons. De même, sa réaction quand le chevalier Keu, toujours dans Lancelot, vient lui annoncer sa démission, peut prêter à sourire . En effet, il lui demande : « Est ce a certes ou a gas ? », ce qui signifie en Ancien Français : « Vous êtes sérieux ou vous plaisantez ? » On n’est pas très loin des « Sans déconner ! » de Kaamelott !
Le caractère du Roi Arthur est d’ailleurs assez étonnant ! C’est un roi qui peut se montrer à la fois nonchalant, flegmatique, faire la gueule, et se barrer d’une fête sans mot d’explication. Ainsi pouvons-nous lire, dans Yvain ou le Chevalier au Lion :
Mes cel jor mout se merveillierent
Del roi qui d’antr’aus se leva,
Si ot de tex cui mout greva
Et qui mout grant parole an firent,
Por ce que onques mes nel virent
A si grant feste an chanbre antrer
Por dormir ne por reposer.
Ce que l’on peut traduire par :
Ce jour-là beaucoup s’étonnèrent
De voir le roi se lever et les quitter,
Cela déplut fortement à certains
Qui se lancèrent dans de longs commentaires
Car ils ne l’avaient jamais vu
Quitter une si grande fête afin de se rendre dans sa chambre
Pour aller dormir et pour se reposer.
Dans Kaamelott, Alexandre Astier nous dépeint un Roi Arthur avec un très mauvais caractère ! Au vu de ce que nous venons de voir, on se rend compte que ce portrait ne va pas à l’encontre du portrait brossé par Chrétien de Troyes.
3# L’anachronisme arthurien
Kaamelott regorge d’anachronismes ! Alexandre Astier fait d’Arthur un roi progressiste, contre l’esclavage, la peine de mort, pour la diplomatie, porteur de valeurs morales contemporaines, et non celles du VIème siècle. Pourtant, ce serait une grossière erreur que de lui reprocher ces anachronismes. Déjà parce qu’ils ont un très fort potentiel comique (les débats entre Arthur et Léodagan sur la torture et la peine de mort nous font rire aux éclats !), mais surtout parce que la légende arthurienne est basée sur le principe même de l’anachronisme. Explications.
Chrétien de Troyes
En France, l’auteur qui aura le plus écrit sur le Roi Arthur et sur sa cour, celui qui aura voué sa carrière littéraire à ce roi légendaire n’est autre que Chrétien de Troyes. Nous le connaissons tous pour l’avoir étudié en français, au collège (en cinquième), ou, si vous vous avez fait des études de lettres, pendant vos cours d’Ancien Français. Le bougre a tout de même écrit cinq livres sur la Légende des Chevaliers de la Table Ronde : Érec et Énide, Cligès, Lancelot ou le Chevalier de la Charrette, Yvain ou le Chevalier au lion, Perceval ou le Conte du Graal.
Reprenons depuis le début ! Chrétien de Troyes est né au XIIème siècle, soit plus de six cent ans après l’existence supposée de notre dux bellorum préféré. Il est au service d’Henri Ier de Champagne, dit Henri le Libéral, et de sa femme, Marie de France. Cette dernière n’est autre que la fille d’Aliénor d’Aquitaine, qui épousera Henri Plantagenêt (qui s’appropriera le mythe d’Arthur, en revendiquant une filiation à la fois réelle et spirituelle entre lui et le célèbre roi des bretons). Marie de France commandera à Chrétien de Troyes plusieurs romans, c’est à dire des « livres en langue romane ». De ces commandes naitront les livres que nous avons mentionnés. Imprégné de mythologie celtique par ses lectures (L’Histoire des Rois de Bretagne de Geoffroi de Monmouth et le Roman de Brut de Wace étaient les deux best-sellers de l’époque !), mais également de culture chrétienne, Chrétien de Troyes a donné à la légende Arthurienne des idéaux qui étaient ceux du XIIème siècle : la courtoisie, le respect pour l’Église, la défense des pauvres et des opprimés, etc. Chrétien de Troyes rédige en vérité un véritable code de valeurs, symbolisées par les qualités des chevaliers de la Table Ronde.
Les chevaliers de la Table Ronde
D’ailleurs, la cour du Roi Arthur telle que nous le décrit Chrétien de Troyes n’est pas celle d’un royaume breton contemporain d’Arthur, mais celle d’un roi, ou d’un seigneur, franc, contemporain de l’auteur. Ainsi lit-on que le Roi Arthur a plusieurs cours itinérantes, tient une infinité de banquets, et chaque événement intervient en même temps qu’une fête religieuse chrétienne. Le parfait roi chrétien que nous décrit l’auteur originaire de Champagne est à mille lieues du dux bellorum breton historique. Alors quand Alexandre Astier use d’anachronismes, conférant au Roi Arthur des valeurs qui sont les nôtres, il ne fait que jouer le même jeu que celui qui a cristallisé à jamais dans nos mémoires la légende du Roi Arthur. Quitte, pour la blague, à exagérer les anachronismes, allant jusqu’à placer des sabres lasers dans son adaptation de la légende Arthurienne.
4# Une légende pour le plaisir
Un petit point pour répondre à tous les grands défenseurs excessifs de la légende Arthurienne, qui ne verraient dans Kaamelott et dans son humour qu’une insulte grossière portée à cette légende qu’ils adorent peut-être avec trop de sérieux. (J’en connais.) Comme nous venons de le voir, les livres de Chrétien de Troyes sont des oeuvres de commande. Marie de France les a expressément demandés à Chrétien de Troyes afin d’être DIVERTIE. La légende arthurienne était au Moyen-Âge un véritable divertissement. Si l’on compte aujourd’hui une soixantaine de romans arthuriens, écrits dans une période de 1000 ans, dites-vous que ça correspond au même principe que nos séries TV à nous. Seulement il faut attendre 100 ans pour connaître la suite de la saison. Voilà, c’est dit.
5# Les autres personnages de Kaamelott sont-ils si éloignés des personnages décrits dans les livres arthuriens ?
Avec sa très longue liste de personnages, il nous sera bien sûr impossible de parler de tous les héros de la légende Arthurienne. Aussi va-t-on surtout concentrer notre attention sur deux personnages principaux : Perceval et Merlin.
Perceval dans Kaamelott
Dans Kaamelott, Perceval est un chevalier plutôt simplet (bien qu’il ait des sursauts d’intelligence, notamment en mathématiques et en astrophysique !). Il est inculte, manque cruellement de vocabulaire, ne sait pas se battre, et nous fait hurler de rire à chaque fois qu’on le voit. Si la destinée de Perceval est légendaire, la série d’Alexandre Astier parvient à saisir plutôt bien le caractère du personnage. Dans la légende arthurienne, Perceval est le dernier né d’une famille de chevaliers. Son père et tous ses frères ont été tués. De peur de perdre son dernier fils, sa mère a élevé Perceval dans la forêt. Perceval est un personnage particulièrement innocent et naïf. Bien sûr, innocence et naïveté ne signifie pas stupidité. Cependant, dans la légende arthurienne, et plus particulièrement dans Le Conte du Graal, Perceval fait des erreurs qu’on pourrait qualifier de regrettables. On n’insistera pas sur cet épisode où Perceval a confondu des chevaliers qu’il confond d’abord avec des anges ou des diables. C’est plutôt bénin quand on sait que Perceval a vu le Graal, lors de sa rencontre avec le Roi Pêcheur, sans se rendre compte que c’était la Sainte Coupe. Dans Kaamelott, Alexandre Astier fait par trois fois allusion, de manière très détournée, et avec l’humour qu’on lui connaît, à cet épisode. Dans L’ivresse (Livre II), Arthur rêve de Perceval trouvant le Graal et le perdant aussitôt. Dans Le Forage (Livre I), Perceval et Karadoc creusent aléatoirement le sol de Bretagne afin de trouver le Graal ; à la fin de l’épisode, Karadoc s’écrie « Tiens, qu’est-ce que c’est ? », laissant croire au spectateur pendant quelques secondes qu’ils ont peut-être trouvé le Graal, jusqu’à ce que Perceval dise, très concentré : « Je crois que c’est… un os de dinde. » Dans Les Clous de la Sainte Croix (Livre III), Perceval jette les clous qui ont servi à la crucifixion du Christ, sous prétexte qu’il ne voulait pas « choper le tétanos », et le Saint Suaire. Si Perceval s’était rendu compte que la Coupe de Roi Pêcheur était le fameux Graal, la quête d’Arthur aurait été moins longue et moins fastidieuse.
Merlin dans Kaamelott
Merlin est également un des personnages les plus drôles de Kaamelott. Bien que fidèle au Roi Arthur, il reste un enchanteur particulièrement incompétent. Quand on voit qu'il ne sait même pas faire bouillir de l’eau (cf. La Coopération, Livre III), on comprend cette question qu’Arthur pose à Perceval : « Au bout d’un moment, il est vraiment druide, c’mec-là, ou ça fait quinze ans qu’il me prend pour un con ? » Vous l’ignorez peut-être, mais Merlin est un personnage historique. Attendez avant de sourire et de me prendre pour un taré.
Les Annales de Cambrie mentionnent un certain Merlin, un roi devenu fou en 573 après la Bataille d’Armterid, et qui se serait réfugié dans la forêt, où il s’est mis à prophétiser. À l’instar d’Arthur, son histoire sera changée, au profit d’une autre, plus légendaire. Ainsi, de roi fou enfui dans la forêt, Merlin deviendra-t-il un puissant enchanteur né de l’union « d’un démon et d’une pucelle » (c’est Arthur qui le dit !), Père Spirituel d’Arthur, qui le conseillera et le guidera durant son règne. Comme pour Arthur, on remarque un va-et-vient dans Kaamelott avec le Merlin tel qu’il a sans doute été dans l’Histoire et le Merlin légendaire. Le traitement de Merlin dans Kaamelott répond ainsi aux mêmes règles que nous avons mentionnées plus tôt : les personnages de Kaamelott ne parviennent pas à assumer totalement leur part légendaire. Merlin n’aura de cesse de l’avouer : il n’est pas un enchanteur, c’est un druide ! D’ailleurs, quand il dit à Arthur qu’il peut très bien partir dans la forêt et bouffer des racines, on peut y voir comme un écho de ce que fût le véritable Merlin, comme une réminiscence de son escapade forestière.
Mais peut-être que cette dichotomie entre le réel et le légendaire chez Merlin cache une autre dichotomie : celle du paganisme celtique et de la chrétienté. Merlin est le symbole de la religion celtique dans la Légende Arthurienne, religion qu’il ne cesse de défendre dans Kaamelott (« Avec vot’ nouvelle religion, y a plus un pécore qui respecte la prière de la nouvelle lune ! » se plaint-il à Arthur dans Le Monde d’Arthur, Livre II). N’oublions pas que le druidisme était le noyau de la religion celtique. Pourtant, ce druide, ou cet enchanteur, se retrouve être le rejeton d’un démon et d’une sainte, fille du roi de Dyved. Jean Markale, grand spécialiste du monde celtique, et plus particulièrement des romans arthuriens, voient dans cette union entre un Démon et une Sainte la réunion du paganisme celtique (le démon) et de la chrétienté (la Sainte), tous deux unis dans un subtil équilibre. (La culture celtique est d’ailleurs à mi-chemin entre ces deux tendances mystiques.) Merlin est donc à la fois un druide celtique et un prêtre chrétien (dans les romans dits de la Table Ronde, Merlin est converti au christianisme). (Là encore, on remarque un certain refus d’Alexandre Astier de cette conversion de Merlin, refus qui correspondrait du coup bien plus à la réalité historique du personnage. Je pense notamment à cet épisode où le Répurgateur, interprété par Éli Sémoun, cherche à faire reconnaître « l’existence et la toute-puissance de Saint Didier, Saint Jules, Saint Fernand et Dieu Tout-Puissant, ainsi que notre Saint-Père Jésus Christ » dans L’Expurgation de Merlin, Livre I.)
Pour conclure, si Kaamelott fait rire, c’est avant tout une excellente réflexion sur la légende arthurienne. Si cet article vous a plu, je vous propose d’explorer prochainement de manière similaire le rapport entre la série Vikings et l’Histoire.
Dans l'ensemble il y a aussi une certaines dualités dans les légendes Arthuriennes. Du notamment à l'appropriation par les chrétiens ( et les rois ) des mythes arthuriens.
Or Arthur est un leader avant d'être un prospecteur de graal.
L'inimitié originelle d'Arthur pour les curetons à bien vite fait d'être oublier par exemple. Cela tient même à son seul nom : Arthur.
Arthur trouve son origine dans la linguistique celte qui signifie Ours.
Or il y a toute une symbolique derrière. Arthur est roi et l'Ours est chez les celtes considéré comme le roi des animaux.
Au contraires de la religion catholique qui elle à vite fait bien fait d'imposer son propre standard : Le lion. Chose qui dans la connaissance collective est communément admis.
Arthur est donc bien nommé et représente la civilisation celte avant tout.
Bref c'est large.
- Il existe aussi une version galloise de Perceval dans laquelle celui-ci est nommé Peredur et, plus précisément Peredur ap Efrawc. Or il semble qu'un Peredur ait vraiment existé si l'on en croit les anciennes généalogies galloises. En somme, Perceval serait un personnage historique.
- Attention à Jean Markale, historien de seconde main et pas toujours bien rigoureux (pour être poli). Je travaille en ce moment sur la période qui nous concerne et je me souviens de certains passages de ses livres hautement sujets à caution. Ses "Grands bardes gallois" sont une traduction de l'anglais, en somme, une traduction de traduction. J'ajoute qu'il m'est arrivé de croiser le personnage et je peux certifier son incapacité à tenir une conversation en breton.
- Attention aussi aux druides. Leur présence en Bretagne n'est nullement attestée pour la période qui nous occupe. La Bretagne d'Arthur est déjà très largement christianisée. Le personnage du Répurgateur, qui me fait bien rire, est totalement invraisemblable à l'époque. Ce sont des dignitaires ecclésiastiques comme Ambroise de Milan ou Martin de Tours qui s'opposeront le plus violemment aux tentatives du pouvoir laïc d'imposer la foi chrétienne par la force ou de pourchasser les hérétiques. Faire de Merlin un druide me semble peu conforme la réalité historique. La Vita Merlini de Geoffrey de Monmouth nous le montre invoquant le Christ. Mieux encore, dans l'étrange poème "Yr Afallenau" (le pommier) figurant dans le livre noir de Carmarthen, Myrddin, présenté comme un prophète fou plutôt que comme un enchanteur, prie Jésus et invoque dans les derniers vers le Deus Sabaoth en ces termes:
"Après avoir éprouvé la maladie et l'affliction autour de la forêt de Celyddon"
que j'obtienne le séjour béni du Seigneur des Armées."
Mais quelle blague !!!! xD xD xD