La sonde Juno dévoile des photos et des informations inédites concernant Jupiter
Nos planètes géantes gazeuses suscitent bien des convoitises ces derniers temps. Tandis que la sonde Cassini effectue ses dernières rotations autour de Saturne, avant de se désintégrer dans son atmosphère courant septembre, la sonde Juno, quant à elle, a délivré récemment des photographies et informations inédites concernant Jupiter.
Jupiter ou comprendre l'histoire de notre système solaire
Depuis sa mise en orbite le 5 juillet 2016, la mission Juno a plusieurs objectifs. Parmi eux, comprendre la formation de la planète géante (et par extension, les formations planétaires en général), avoir une idée plus précise quant à sa structure interne ou encore déterminer avec précision la nature du noyau. En effet, Jupiter est l'un des corps de notre système solaire qui suscite le plus de mystères et d'intérêt, étant donné qu'elle joue un rôle extrêmement important dans sa structuration et son équilibre. Dans des résultats publiés dans la revue Science, ces nouvelles données viennent de rendre caduc certaines hypothèses émises par le passé. Ce que confirme Scott Bolton, un des membres de la mission Juno au cours d'un entretien (que vous pouvez retrouver en intégralité ici)
Ces premiers résultats nous disent que certaines de nos idées sont fausses, et qu'elles doivent être corrigées.
Des premières informations qui déconstruisent, en partie, certaines hypothèses
Prenons tout cela par étape : actuellement, la sonde Juno réalise ses observations à partir d'une orbite elliptique. Cela a pour conséquence de faire passer la sonde à très basse altitude et notamment au niveau des pôles. Ces derniers suscitent un grand intérêt, notamment depuis les photos prises par Cassini concernant Saturne. Sont-ils similaires ? Non. Ceux de Jupiter sont très différents. Au lieu d'un hexagone, ce sont de multiples petits vortex qui sont observables. Remarquable.
Photographie du pôle sud de Jupiter, à une distance de 52.000 km. Les ovales sont des cyclones d'un diamètre de 1000km. De multiples images ont été necessaires pour obtenir celle-ci. Credits: NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS/Betsy Asher Hall/Gervasio Robles
Autre point notable : selon des relevés, les hypothèses émises quant au champ magnétique de Jupiter seraient erronées. Il serait beaucoup plus puissant que les modèles prévus. Et, à titre de comparaison, son champ magnétique est 10 fois plus intense que celui de la Terre.
Un noyau toujours aussi énigmatique
Hypothèse quant à la structuration interne de Jupiter en 2011
Enfin, le noyau : le point qui suscite toutes les interrogations. En effet, le fait de confirmer, ou non, la présence d'un noyau solide permettrait à la communauté scientifique d'en savoir plus sur la formation des planètes de notre système solaire. Par extension, ces informations pourraient aussi valider la thèse et les hypothèses quant à la composition de leurs structures internes. Pour l'heure, les premiers résultats obtenus sont flous.
Ce que les résultats de Juno nous montrent, c'est que nos idées sont peut-être un peu trop simplifiées (...) Cela change la manière la plus fondamentale, de, comment nous pensons que les systèmes solaires sont formés et comment fonctionnent les planètes géantes.
De plus, pour Scott Bolton, ce noyau pourrait être également partiellement dissous et beaucoup plus grand.
La mission, qui doit durer une année depuis sa mise en orbite, devrait nous en apprendre encore plus sur Jupiter dans les semaines à venir avec notamment, aux alentours du 11 juillet, le survol de la grande tâche rouge.