Pokémon : les origines de ces 9 monstres de poche vont vous surprendre
Les Pokémon ont bercé notre enfance, et continuent aujourd'hui de nous faire rêver. Que ce soit via les jeux ou l'anime, on a tous été confrontés à ces créatures aux pouvoirs immenses. Dans ce dossier, nous allons explorer les mythes et origines qui entourent certaines de nos créatures préférées.
Soporifik, le glouton noctambule
Qui n'a jamais ragé dans les premières versions de Pokémon, une fois victime du terrible combo hypnose / dévorêve ? Soporifik, créature aux airs de tapir, tire en fait son origine du folklore japonais. En effet, il s'inspire d'un yokai - que l'on peut traduire par : « esprit », « fantôme », « démon », « apparition étrange ». - qui n'est autre que le baku. On le surnomme également yumekui (littéralement, "mangeur de rêves").
Il se différencie des autre yokai par son aspect bienveillant : ce petit malin se nourrit des cauchemars des enfants ! Le baku peut même être invoqué, sur demande, pour tout nettoyer. Du grand luxe ! Attention cependant : s'il a encore faim, le baku n'hésitera pas à dévorer vos rêves, anéantissant vos espoirs et projets de vie au passage. Ces yokai ont le pouvoir d'arracher votre âme de votre corps. Terrifiant, on vous avait dit.
empiflor, l'estomac sur lianes
Cette jolie plante tropicale n'est pas seulement le bourreau de James dans l'anime de Pokémon. Elle existe bel et bien dans le monde réel, sous la forme d'une plante carnivore de la famille des Népenthacées. Dans le cas d'Empiflor, il s'agit de l'espèce Nepenthes distillatoria , endémique du Sri Lanka. Pour se nourrir, la nepenthes a mis au point un système redoutablement efficace !
En effet, la plante émet une odeur sucrée dont le but est d'attirer les insectes (leur proie principale) dans une cavité qui fait office d'estomac. Une fois à l'intérieur, ces derniers se retrouvent piégés dans une abysse collante. Dernière étape : le liquide digestif dissout littéralement l'insecte, et transforme sa peau et ses organes en nutriments essentiels. Les spécimens les plus massifs sont capables de liquéfier serpents, grenouilles et même des oiseaux !
Feuforêve, le cauchemar du voisinage
Introduit comme le nouveau Pokémon de type spectre dans la deuxième génération, Feuforêve apparaît comme un petit fantôme à la coiffure impeccable. D'après le pokédex, les Feuforêve adorent déambuler et effrayer les gens ! Ce Pokémon s'inspire du nukekubi, dont l'étymologie est la suivante : nuke (manquant) et kubi (cou). Il s'agit là d'un yokai proche du mythe des vampires qui prend la forme d'une tête de femme détachée de son corps. La journée, le nukekubi ressemble à s'y méprendre à une élégante jeune femme. Ce n'est qu'une fois la nuit tombée qu'il attaque férocement le voisinage, à la recherche de sang frais !
La parure de bijoux portée par Feuforêve correspond à une cicatrice rouge au niveau du cou, unique moyen de distinguer le nukekubi en plein jour. Pour le détruire, il suffit de blesser son corps (inerte lorsque la tête est active) ou bien de maintenir les deux parties séparées jusqu'au petit matin. Ce yokai semble être inspiré du somnambulisme qui était associé à l'époque a une malédiction transmise de mère en fille.
parasect, le champignon zombificateur
Parasect est le genre de Pokémon qui nous a tous fait nous dire un jour : "mais c'est quoi ce truc, en fait ?" Et pour cause : il est a priori peu probable que vous connaissiez son origine. Voici un petit indice : lorsqu'il évolue, Paras perd ses pupilles, qui deviennent entièrement blanches ! En effet, ce Pokémon est basé sur un champignon parasite de la famille des entomopathogènes (qui infecte insectes et araignées) : le cordyceps ! Son nom japonais est équivoque : tōchūkasō (littéralement "insecte l'hiver, fleur en été").
La proie la plus répandue est la fourmi. Pour se reproduire, le champignon "hacke" littéralement le cerveau de la victime à l'aide de ses spores. Cette dernière va continuer sa vie, inconsciente d'être contrôlée par un parasite. Après avoir absorbé un maximum de nutriments, le cordyceps pousse la fourmi à s'éloigner de sa colonie et à rejoindre le point le plus en hauteur possible. Une fois ceci fait, il va éclore du corps inerte de l'insecte et diffuser ses spores, dernière étape du processus de reproduction.
lombre, les dents du fleuve
Pokémon introduit dans les versions Rubis / Saphir, difficile d'identifier Lombre à première vue. Son "couvre-chef" lui sert à récupérer de l'eau en cas de besoin. En effet, c'est un autre yokai qui a été pris pour modèle dans la création du Pokémon : il s'agit du kappa. Figure emblématique du folklore japonais, cette créature prend la forme d'une tortue antropomorphe - possédant des caractéristiques humaines - avec une bouche en forme de bec, un crâne creusé et quelques cheveux autour. Autre nom : le kawataro, littéralement "le garçon de la rivière".
Le kappa tire sa puissance de l'eau stockée dans sa cavité crânienne. A l'inverse, s'il la vide, ses pouvoirs surnaturels disparaissent. Si la plupart sont de simples farceurs inoffensifs, certains n'hésitent pas à noyer humains comme animaux, kidnapper des enfants ou violer des femmes ! Le kappa est un être doué d'intelligence, capable de parler le japonais et même de jouer au shogi (un jeu de plateau). La solution pour le neutraliser : le saluer poliment. En effet, comme il est très poli, il vous saluera en retour et fera tomber l'eau de sa tête !
kadabra, le télékinésiste
Pokémon psy emblématique de la série, Kadabra s'illustre aussi bien dans l'anime que dans les jeux. Et ce, particulièrement dans la première génération dominée par les types psy qui n'ont littéralement aucune faiblesse. Le pokédex lui prête une grande intelligence, couplée à la capacité d'émettre des ondes alpha, provoquant des migraines à tout ceux qui croiseraient son chemin.
Son étymologie japonaise nous en apprend plus sur ses origines : yungera - que l'on peut également prononcer "yungerer". Il s'agit là d'une référence directe à Uri Geller, animateur de télévision israélien connu pour ses prétendus pouvoirs psychiques. Ce dernier s'amusait à tordre des cuillers avec son "esprit" dans ses shows TV. L'étoile sur le front de Kadabra représente un pentagramme. Ce symbole fait référence au monde spirituel et à la domination de l'esprit sur la matière : le fameux type psy ! La boucle est bouclée.
branette, la poupée qui vous veut du mal
Introduit dans la troisième génération, Branette est de type spectre. Il fait partie des Pokémon utilisés par Spectra, du Conseil des Quatre. Selon le pokédex, il s'agit à la base d'une poupée abandonnée par un enfant. Ainsi maltraitée, elle aurait pris vie dans le but de se venger de son ancien propriétaire. Son design est aussi inspiré des traditionnelles poupées vaudou.
Le mythe qui se cache derrière ce Pokémon est celui du tsukumogami (que l'on peut traduire par "vieil esprit" ou "esprit de 99 ans"), un type de yokai. Afin de prévenir la transformation, on avait l'habitude de jeter les objets avant leur centième anniversaire. Cependant, il apparaît que c'est précisément de cette action que naît la rancune donnant vie aux tsukumogami ! N'importe quel objet peut être concerné. Le cas échéant, plusieurs tsukumogami peuvent carrément faire équipe pour accomplir leur vengeance !
Rafflesia, la fleur qui te met au parfum
Pokémon signature de la championne Erika, Rafflesia est de type plante / poison, à l'instar de son homologue Empiflor. Excellent combattant, Rafflesia dispose de multiples armes à sa disposition, en témoignent les attaques telles que para-spore, poudre dodo ou encore giga-sangsue. Celui-là, il vaut mieux l'avoir en console qu'en vrai. Explications.
Il est inspiré d'une plante parasite, la Rafflesia Arnoldii - Rafflésie d'Arnold - qui détient le record de la plus grosse fleur du monde. Autre particularité : une odeur particulièrement désagréable, semblable à celle d'un cadavre en décomposition. A la base de cette fleur, un champignon parasite dont la cible est le tetrastigma, une vigne ligneuse originaire des régions tropicales. Qui a dit que Pokémon était pour les enfants ?
bonus : magicarpe
Comment parler de Pokémon sans évoquer le tout-puissant Magicarpe ? Ce dieu vivant, particulièrement apprécié des dresseurs, pouvait être obtenu pour la modique somme de 500 pokédollars dans un centre Pokémon près d'Argenta. Quelle ne fut pas notre surprise lorsque, dans notre naïveté, nous découvrîmes que l'unique attaque du malheureux poisson se résumait à sautiller inutilement ! Heureusement, de l'eau a coulé sous les ponts. Le secret de Magicarpe a enfin été dévoilé.
Magicarpe est inspiré d'une légende chinoise, que les Japonais s'approprieront par la suite, celle de la carpe Koï. La légende raconte que lorsqu'une carpe parvient à remonter le fleuve Jaune à contre-courant, elle se transforme en dragon et s'envole vers d'autre cieux (peut-être croisera-t-elle la Team Rocket ?). Le courage et la persévérance du poisson sont ainsi récompensés ! Fait intéressant : parmi les carpes Koï, les dorées sont considérées comme plus rares, à l'instar de la couleur de Magicarpe chromatique.
Après avoir péniblement atteint le niveau 20 avec pour uniques armes les attaques charge et trempette, votre Magicarpe évoluera finalement en un redoutable Léviator ! Voilà la leçon de cet incroyable Pokémon : croyez en vos rêves, et n'abandonnez jamais !
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https://hitek.fr/actualite/reedition-carte-pokemon-kadabra_25812