Lors d’une conférence de presse à Vienne en Autriche, le neurochirurgien italien très controversé, Sergio Canavero, a déclaré que lui et son équipe étaient arrivés à transplanter une tête humaine sur le corps d’un receveur, un exercice qui leur a permis de s’entraîner avant le grand jour, c’est-à-dire la greffe sur un patient receveur vivant.
18 heures pour transplanter une tête
Durant cette conférence, Sergio Canavero a expliqué que l’opération avait pris 18 heures et qu’elle avait été couronnée de succès, même si la transplantation a été réalisée entre 2 personnes décédées et qu'il n'est pas possible de savoir si ça fonctionne vraiment. Cela avait avant tout pour but de s’exercer avant de se lancer dans une transplantation avec des personnes bien vivantes.
Le neurochirurgien et son équipe ont publié un dossier complet baptisé anastomose cephalosomatique (ACS) sur Surgical Neurology International.
De plus, dans l’introduction du dossier, on peut lire que cela permettrait de donner une véritable option à des patients atteints de maladie neuromusculaire incurable comme la maladie de Duchenne ou encore la sclérose latérale amyotrophique. D’ailleurs, il y aurait déjà des volontaires comme Valery Spiridonov atteinte de la maladie de Werdnig-Hoffman.
Le dossier détaille la transplantation d’une tête sur un corps entier, une première dans le monde de la médecine. Il est découpé en plusieurs étapes, l’une baptisée Gemini qui consiste à reconnecter la moelle épinière, une autre concerne la conservation de la tête durant l’opération grâce à l’hypothermie et une circulation sanguine croisée et enfin la reconnexion de tous les vaisseaux sanguins et nerfs entre les deux parties.
La greffe, une nouveauté ?
Ce n’est pas la première fois que la greffe d’une tête inspire certains neurochirurgiens. En 1970, Robert White de la Case Western Reserve University à Cleveland en Ohio, avait transplanté la tête du singe Rhésus. Ce dernier avait alors vécu pendant 36 heures, dont trois totalement réveillé. Il avait retrouvé les 4 sens, la vision, l’ouïe, l’odorat et le goût, mais était paralysé. Depuis, les techniques ont considérablement évolué pour pouvoir reconnecter la moelle épinière explique Sergio Canavero.
Une technique controversée
Que faut-il penser de la transplantation humaine ? Jocelyne Bloch s’est penchée sur la question et explique que d’un point de vue éthique cela n’est pas concevable.
On crée là un tétraplégique complet (car pour l’heure la fusion de la moelle épinière n’a pas été prouvée) et qui devra être toute sa vie sous traitement immunosuppresseur pour éviter le rejet (de la tête)….A quoi cela rime ?
Cela a été confirmé par le comité d’éthique de l’Association Européenne des sociétés de neurochirurgie (EANS) :
Dans l’état actuel des choses, cette procédure n’améliorera pas la santé du patient, car il est peu probable qu’il retrouve une fonction neurologique, ni même qu’il survive… Par ailleurs, pensez aux organes du potentiel donneur de la transplantation corporelle, qui pourraient être plus utiles à beaucoup de patients (au lieu d’un) en attente de greffes.
Du côté de l’équipe de Xiaoping, elle attend avec impatience la prochaine étape qui sera de transplanter une tête entre deux êtres humains morts cérébralement, mais toujours vivants.
Par GiGi, il y a 7 ans :
bientôt on pourra être bicolore ^^
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