Scott Pilgrim : un comics à découvrir d'urgence

Pour mon premier article sur Hitek, je me devais de faire les choses bien. Et pour faire les choses bien, il faut parler du pèlerin écossais, j’ai nommé Scott Pilgrim ! Et je ne vais pas vous parler du film, mais du célèbre comics qui l'a inspiré.

Precious Little Life

Scott Pilgrim est un comics en six volumes, écrit et dessiné par Bryan Lee O’Malley. Publiée entre 2004 et 2010 chez Oni Press, la série arrive chez nous en 2010 dans sa version d’origine, à savoir en noir et blanc, puis en version colorisée en 2014, cette dernière est d’ailleurs en cours de publication et le tome 3 vient de sortir. Un film est sorti en 2010, mais j’y reviendrais sûrement en fin d’article, enfin, peut-être, c’est peu probable.

La sortie encore récente du tome 3 est l’occasion pour moi d’enfin parler de l’univers Pilgrim, univers riche et intéressant, malheureusement trop oublié dans le paysage culturel actuel. Comme le dit Joss Whedon, et dieu sait que l’avis de Joss Whedon compte : "C’est le reflet de notre époque. Avec du kung-fu." Nous sommes habitués à des comics se passant dans un univers différent du notre, où les super-héros sont légions tout comme les évènements paranormaux, et pourtant Scott Pilgrim parvient à redonner un vent de fraîcheur dans le monde de la bande-dessinée américaine, proposant un univers non pas surréaliste, mais bien plus terre à terre. Certes, il est très rare de voir des gens se battre dans la rue, ce qui est assez fréquent dans le comics, mais scènes de baston ne signifie pas irréalisme. Je pense que Scott Pilgrim a la rare faculté de proposer un univers solide et cohérent, tout en étant ce que c’est : un pur trip.

Pour héros, non pas un surhomme stéréotypé à la Superman, mais un jeune habitant de Toronto de 23 ans ayant de nombreux problèmes amoureux. Car, et c’est un point très important que j’ai oublié de mentionner, au-delà des bastons et tout ça se trouve une véritable histoire d’amour pas trop cul-cul et assez bien écrite. Knives aime Scott, Scott aime Ramona, voilà le début de l’histoire, histoire se métamorphosant peu à peu en un récit totalement barré où la pop-culture n’est pas délaissée. Celle-ci est d’ailleurs assez présente tout au long du récit, car on retrouve une progression du héros similaire à celle d’un personnage de jeux vidéo, les ex maléfiques pouvant être comparés à des boss de fin de niveau, et le reste à des sbires – le début du tome 2 est d’ailleurs très "explicite" là-dessus.

Ah, mais du coup de quoi ça parle ?

J’en oublie le principal : de quoi peut bien parler le – excusez l’expression – bordel ? Scott Pilgrim sort avec une lycéenne, postulat de base, lorsqu’il fait la rencontre dans ses rêves de Ramona Flowers, une fille venant de débarquer à Toronto. Sauf que notre cher Mr. Pilgrim se rend bien vite compte que sortir avec la chère Ms. Flowers n’est pas aussi simple, car il doit tout simplement battre les ex maléfiques de cette dernière qui sont au nombre de 7.

De nombreux personnages secondaires viennent "l’aider" dans sa quête, comme Wallace Wells, son coloc’ gay, ou bien son groupe, les Sex Bob-Omb. Bien sûr, quand je dis secondaire, c’est à prendre avec des pincettes, car chacun sont plus ou moins importants au fur et à mesure que l’histoire avance, comme Kim Pine ou bien Knives Chau justement. Et je trouve que le traitement apporté aux personnages "secondaires" est de toute beauté, car ils sont autant, si ce n’est plus, développés que les protagonistes. 

Verdict

Scott Pilgrim est la retranscription de notre époque, comme le dit si bien Joss Whedon, et il le fait bien. Cela montre que certaines icônes, à une époque considérées comme Geek, font désormais parties de notre paysage culturel, et le comics dont il est aujourd’hui question pourrait rejoindre ce dernier. En proposant une vision de notre époque différente de celle qu’on a l’habitude de voir et une histoire également très originale, je pense que c’est réellement une œuvre à découvrir si ce n’est pas déjà fait.