Les humains peuvent-ils respirer du liquide ?
Si on vous pose la question, vous nous répondez que c'est tout simplement impossible. Et pourtant, sachez que de nombreuses études et des scientifiques se sont penchés sur la question depuis maintenant près d'un siècle et les humains pourront bientôt respirer du liquide.
Les limites de notre corps en plongée
Les profondeurs marines et la pression ne font pas bon ménage avec le corps humain. Au maximum, l'homme peut plonger environ jusqu'à 40 mètres ou 100 mètres quand il s'agit de plongeurs professionnels. La cause de ce seuil à ne pas dépasser est due à la pression. Voici ce qui se passe dans notre corps lorsqu'on s'aventure plus profondément (ces chercheurs américains ont réalisé cette expérience avec un squelette et des organes de cochon dans un scaphandre).
Tout le monde sait qu'en plongée sous-marine, le principal risque est celui de la décompression. Il faut alors l'effectuer par palier auquel cas, l'azote et l'hélium que nous avons dans le sang ne peuvent être éliminés correctement et provoquent des embolies dans notre cerveau.
Si vous avez déjà vu le film Abyss de James Cameron, sorti en 1989, vous vous souvenez peut-être de cette scène dans laquelle le personnage principal rempli sa combinaison de liquide pour explorer la fosse des Caïmans afin de venir en aide à un sous-marin. Grâce à cette méthode, le plongeur peut supporter la pression à l'aide du liquide qui l'entoure et lui permet aussi de respirer.
Si vous vous dites : "Ouais, mais c'est du cinéma ! C'est de la science-fiction !" Eh bien sachez que ce n'est pas totalement faux ! En effet, cette méthode s'appelle la ventilation liquidienne. Une méthode développée au cours de la Première Guerre mondiale par des médecins qui essayaient de lutter contre les gaz empoisonnés. Pour cela, ils ont effectué des expériences sur des chiens en utilisant des solutions salines. Le liquide en question est un gaz fluoré appelé perfluorcoarbure (PFC) et qui a la particularité de dissoudre d'importantes quantité d'oxygène et de dioxyde de carbone, les deux gaz qui rentrent dans le processus de respiration.
Il faudra attendre les années 60 pour qu'une équipe de scientifiques de l'Université de Duke, dirigée par Johannes A. Kylstra, réussisse à faire respirer des souris à l'aide d'un liquide salin sous une pression de 160 atmosphères (soit la pression subie à plus de 1500 mètres en dessous du niveau de la mer). Bien entendu, même si les souris sont mortes après l'expérimentation, cela a donné des idées à d'autres chercheurs qui ont à leur tour tester ce PFC sur des rats et sur des chats. Ils pouvaient respectivement tenir pendant 20 heures et plusieurs semaines.
Les premiers tests sur l'Homme
Ce n'est qu'en 1989 qu'on décide de faire des essais sur l'homme. Des médecins injectent un liquide contenant des perfluorocarbures dans l'intégralité des poumons de nourrissons en insuffisance respiratoire sévère. Les chercheurs s'appuient sur le fait que les enfants qui sont dans le ventre de leur mère baignent dans le liquide amniotique et peuvent respirer à l'aide d'échanges gazeux entre le foetus et la mère. Le but de cette expérience était de savoir si les conditions de respiration dans l'utérus pouvaient être recréées grâce à la ventilation liquidienne totale. Mais l'équipe est confrontée à un problème : pour contrôler avec précision le volume de PFC qui entre et sort des poumons d'un cobaye, il faut une machine à oxygène complémentaire, qui à l'époque, n'est encore qu'au stade du prototype.
Et la ventilation liquidienne partielle ?
Eh bien cette méthode peut être utile pour agir sur les lésions pulmonaires aiguës et sur les prématurés. Problème : cette méthode ne remplit que 40% des poumons du patient et le reste doit provenir d'un ventilateur à gaz conventionnel. Le PFC peut déloger des impuretés telles que l'inhalation de fumée, se trouvant dans les alvéoles pulmonaires, ouvrir les voies qui sont obstruées et transporter plus profondément l'oxygène dans les poumons. Et à l'heure actuelle, cette expérience s'avère dangereuse car ce qui a tué les souris dans les années 60 n'a toujours pas été rectifié.
Toujours est-il que les bases des travaux scientifiques sont là et il se peut que dans quelques années nous puissions respirer sous l'eau à l'aide du liquide. Reste à patienter jusqu'à l'arrivée prochaine de nouvelles techniques et d'appareils qui sont encore à perfectionner. Outre tenter la plongée sous-marine avec son scaphandre rempli d'eau, la ventilation liquidienne pourrait très bien servir à venir en aide à des patients en détresse respiratoire ou servir de lavage thérapeutique des voies respiratoires.
Donc le problème vient seulement du fait de l'azote dans le sens qui créer des bulles et peuvent obstruer les vaisseaux sanguins, bloquer les nerfs.
Mais par contre l'hélium est bien utilisé lors des plongées profondes (en dessous des 70m) pour remplacer l'azote (mortel au delà des 70m).