Ce président veut fermer la Porte de l'Enfer
Depuis 50 ans, il existe sur notre planète un lieu où les flammes ne s'éteignent jamais. Au Turkménistan s'étend, sur 70 mètres de diamètre, l'une des plus grandes réserves de gaz au monde. On appelle ce lieu "la Porte de l'Enfer". Celle-ci attire de nombreux touristes chaque année, mais elle pourrait bientôt être fermée.
Une porte de l'Enfer qui brûle depuis plus de 50 ans
En 1971, des scientifiques soviétiques découvrent un lieu qui abritait autrefois un champ pétrolifère au Turkménistan, à 260 kilomètres au nord de la capitale. Ils décident d'y installer un camp et une plateforme de forage, ce qui leur permet de découvrir une importante source de gaz. Mais le sol finit par se dérober, créant un large cratère dans lequel tombent le camp et la plateforme.
Une grande quantité de méthane est libéré, représentant une véritable menace environnementale. Les scientifiques tentent de brûler le cratère pour empêcher la libération de gaz toxiques. Seulement, cela fait désormais près de 52 ans que ce foyer de gaz naturel brûle en permanence. Le président du Turkménistan, Gourbangouly Berdymoukhamedov, souhaite à présent que cela change.
Bonne affaire pour l'économie, mauvaise pour l'environnement
Situé dans le désert de Karakoum, le cratère gazier de Darzava que l'on appelle Porte de l'Enfer constitue la principale attraction touristique du pays. Il faut dire que le pays n'est pas la première destination choisie par les vacanciers, mais tout est fait depuis plusieurs années pour les attirer. Autour de la Porte de l'Enfer ont ainsi été construites des barrières pour structurer les visites, mais ont surtout été installées des yourtes afin de permettre aux visiteurs de passer la nuit à proximité.
Mais si les quelques 50 000 visiteurs venus d'une cinquantaine de pays différents depuis 2008 (selon une estimation de 2018) permettent de rapporter de l'argent, le cratère représente un important enjeu écologique. Les gaz qui en sortent sont en effet particulièrement néfastes, à la fois pour l'environnement et pour les populations de la région.
Nous gâchons des ressources naturelles de grande valeur pour lesquelles nous pourrions recevoir des gains qui seraient utilisés pour accroître le bien-être de notre peuple. Gourbangouly Berdymoukhamedov, président du Turkménistan
Après avoir passivement constaté les désastres écologiques et parfois sanitaires causés par le cratère, les autorités sont donc sommées de passer à l'action et de "trouver une solution pour éteindre le feu". C'est donc l'un des seuls sites touristiques lucratifs du pays qui pourraient fermer ses portes (de l'Enfer).