Malheureusement, la justice enferme parfois des innocents en prison. Une incarcération injustifiée dont la conclusion est parfois heureuse. Après 35 ans en prison, cet Américain a finalement été libéré, grâce à un épisode de MythBusters, émission de télévision dans laquelle Adam Savage et Jamie Hyneman testent les idées reçues issues du cinéma ou de la vie quotidienne pour démêler le vrai du faux.
emprisonné à vie pour un crime qu'il n'a pas commis
Lancée en 2003, MythBusters est une des émissions de télévision américaine les plus célèbres du PAF. "Peut-on escalader un immeuble avec des ventouses ?", "Une pièce de monnaie jetée d'un gratte-ciel peut-elle tuer un passant ?" ou encore "Les éléphants ont-ils vraiment peur des souris ?", tant d'idées reçues popularisées par la télévision qui se retrouvent ici passées au microscope. Et contre toute-attente, voilà qu'un épisode de l'émission a permis de libérer un détenu emprisonné pour un crime qu'il n'avait pas commis. Après 35 ans de prison, John Galvan a retrouvé sa liberté.
En septembre 1986, un incendie se déclare dans un immeuble du sud-ouest de Chicago. Les frères Guadalupe et Julio Martinez y décèdent. Leurs frères, Blanca et Jorge, réchappés de l'incendie, ont alors déclaré à la police qu'une voisine avait menacé de brûler l'immeuble en représailles à la mort de son propre frère, tué par le gang des Latin Kings, dont Jorge était peut-être membre. Interrogée, la femme a nié toute implication et a désigné M. Galvan, comme le responsable. Les forces de l'ordre se sont alors tournées vers des voisins, qui ont également affirmé que Galvan, son voison et son propre frère étaient responsables de l'allumage du feu.
Crédits : Tori Howard/Innocence Project
Et, bien que Galvan ait dormi chez sa grand-mère la nuit de l'incendie et qu'aucune autre preuve n'ait indiqué son implication dans l'incendie, la police a fini par l'arrêter. Son frère et son voisin ont également été arrêtés. Arrêté et intimidé pendant des heures, Galvan, alors âgé de 18 ans, a dû faire face à la pression du détective en charge de l'enquête. Une tactique trompeuse décriée par l'avocat de l'accusé. Frappé par le détective alors qu'il clamait son innocence, Galvan a finalement craqué, avouant un crime qu'il n'avait pas commis pour stopper les actes de torture.
Une déclaration qui affirmait que Galvan et deux autres hommes avaient allumé le feu en jetant une bouteille remplie d'essence sur le bâtiment, puis en jetant une cigarette dans la flaque d'essence sur le porche pour l'enflammer. Galvan a été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle.
mythbusters à la rescousse
Mais en 2007, Galvan tombe sur un sujet intriguant à la télévision de la prison : la rediffusion d'un épisode de l'émission MythBusters de Discovery Channel. L'épisode, baptisé "Hollywood on Trial", montre les animateurs tenter de savoir si une cigarette allumée peut réellement enflammer une flaque d'essence. Et comme le prouve la vidéo ci-dessous, la réponse est non.
Si une cigarette n'est pas suffisante pour enflammer une flaque d'essence, c'est parce que "l'essence n'a qu'un contact limité avec la partie la plus chaude et incandescente de la cendre, et la thermographie aux rayons X a montré que cette partie est très localisée", explique l'ATF, l'America's Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms, and Explosives. Des experts en incendie criminel ont ensuite confirmé qu'il était impossible d'allumer de l'essence avec des cigarettes, quand plusieurs témoins de l'affaire ont finalement déclaré que le policier ayant recueilli les déclarations avait utilisé la coercition violente.
Crédits : Ray Abercrombie/Innocence Project
Finalement, après 35 ans de prison, John Galvan a été libéré de prison en juillet dernier, à l'instar des deux autres compères emprisonnés à vie pour le même crime. "Le cas de M. Galvan montre à quel point il est important d'établir de tels mécanismes pour permettre aux gens de revenir devant le tribunal lorsque la science change ou évolue, ou lorsque des experts répudient des témoignages antérieurs", a déclaré Rebecca Brown, directrice des politiques de l'Innocence Project, qui vise à corriger les torts de la justice américaine "Sans ces mécanismes, dans de nombreux cas, des personnes innocentes sont empêchées de présenter des preuves médico-légales de leur innocence après leur condamnation injustifiée."
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