10 artefacts archéologiques érotiques : phallus, orgie, Kamasutra...
Après vous avoir présenté 10 découvertes archéologiques surprenantes, place maintenant à un sujet un peu moins politiquement correct. Certains objets témoignent, à travers les âges, d'une certaine fascination pour les pratiques sexuelles et leurs représentations. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que l'appétence des anciens ne se bornait pas au simple missionnaire ! Bien au contraire, même. Zoophilie, orgie, objets de plaisir … dans ce dossier, on vous présente 10 artefacts érotiques !
le cabinet de catherine ii
Impératrice de Russie de 1762 à 1796, "Catherine la Grande" possédait un bien étrange cabinet. En effet, il est reporté dans l'émission Secrets d'histoire : Catherine II, nuits blanches à St-Petersbourg que celle qui connut une grande expansion de son empire témoignait d'un certain appétit sexuel. En effet, elle aurait collectionné une vingtaine d'amants en 51 ans !
Ce chiffre, s'il ne relève pas d'un quelconque exploit, témoigne d'une certaine ouverture d'esprit de la part de l'impératrice. Cette dernière a mené son existence comme bon lui semblait, incluant les plaisirs charnels à son quotidien. L'émission nous éclaire à son sujet :
L’existence d’un appartement de débauche exclusivement réservé à l’impératrice divise aujourd’hui encore les historiens. Pour certains, Catherine II dispose de quelques pièces où des objets uniques lui permettent d’assouvir ses fantasmes sexuels les plus incroyables.
les poteries de la civilisation moche
Les Moches - également appelés Mohicas - sont une civilisation précolombienne dont le territoire s'étendait le long de la côte ouest du Pérou, de l'an 100 à l'an 700. Dépourvue d'écriture, cette société communiquait via une culture visuelle très riche et pleine de symboles. La céramique faisait partie des moyens les plus utilisés.
Les sculptures étaient produites en masse grâce à des moules, ce qui n'empêchait en aucun cas leur grande variété de motifs. Ainsi, on retrouve naturellement les représentations de scènes de coït diverses, pratiques sexuelles voire même des accouchements. Cette culture est d'ailleurs la seule parmi les civilisations précolombiennes à présenter des scènes complexes faisant interagir plusieurs personnes, qui en constituent une véritable encyclopédie visuelle.
les graffitis des vestiges de pompeï
Cette mythique cité italienne a été ensevelie à la suite de l'éruption du Vésuve, en l'an 79. De nombreuses peintures ornent les murs de la ville, et - une fois n'est pas coutume - les scènes de sexe en font partie intégrante. Ces dernières offrent une représentation de la prostitution et des prestations sexuelles de l'époque, pratique courante. On trouve un grand nombre de peintures dans le Lupanar, le bordel le plus célèbre de la ville.
Son nom signifie "tanière de loup", et la prostituée se faisait appeler lupa, "la louve". Logique donc qu'on y trouve des graffitis aussi explicites visuellement que textuellement. En effet, on pouvait parfois y lire des inscriptions pour le moins directes : hic eg(o) puellas multas futui "ici j'ai baisé beaucoup de filles" ou encore Murtis bene / fel "Murtis tu tires bien des pipes". On avait même le droit à des infos croustillantes sur les maladies vénériennes de l'époque, bien que peu évoquées : "Destillatio me tenet" - littéralement "La chaude-pisse m'a eu" !
la sculpture de pan et de la chèvre
Divinité de la nature, Pan est le protecteur des bergers et des troupeaux selon la mythologie grecque. Créature hybride moitié homme et moitié bouc, il est représenté dans une sculpture découverte en 1752. Petite particularité : elle dépeint le dieu faisant l'amour à une chèvre femelle ! Le genre de pièce qu'il vaut mieux faire éviter aux enfants pendant la sortie dominicale au musée.
Les pétroglyphes de Kangjiashimenji
Il s'agit tout simplement de l'ancêtre de la pornographie. Les pétroglyphes de Kangjiashimenji ont été découverts au Xinjiang, au nord-ouest de la Chine à la fin des années 1980. Ce sont des bas-reliefs, gravés dans un affleurement de basalte rouge. Ils auraient été réalisés il y a 3000 ans, ce qui en fait la plus vieille représentation sexuelle de l'histoire.
Le nombre de personnages représentés fait référence à un rite de fertilité. Leur taille diffère en fonction des individus, mais tous semblent adopter une posture similaire : bras tendus et coudes pliés. Les rares spécialistes s'y étant intéressés désignent les personnes en forme de sablier comme des femmes, alors que les masculins sont des triangles plus petits. Certains d'entre eux sont des êtres hermaphrodites, combinant pénis en érection - on utilise alors le terme ityphallique - et coiffures féminines.
les sculptures des temples de khajuraho
Situés dans l'Etat indien du Madhya Pradesh, ces temples ont été construits par la dynastie des Chandela. 85 temples ont ainsi été érigés, mais seulement 22 subsistent. Ils recèlent de nombreuses représentations érotiques, particulièrement détaillées.
Leur nombre impressionnant laisse à penser que leur production a été réalisée massivement, par de nombreux artisans. Une certaine sensualité se dégage des scènes qui, loin d'être obscènes, tirent leur inspiration du Kama Sutra.
Michel Angot, indianiste et sanskriste français, apporte quelques précisions :
[Le Kama Sutra] illustre cette tendance profonde en Inde de transformer l’acte d’amour en un rite où les protagonistes ne sont pas seulement livrés à la passion mais principalement au savoir […] faire en sorte que l’amour soit en lui-même une œuvre d’art en somme.
le plus vieux phallus du monde
Le site de Hohle Fels, situé en Allemagne dans le Jura souabe, a été témoin de fouilles archéologiques depuis 1870. Elles sont notamment célèbres pour la découverte de la Venus de Hohle Fels en 2008, petite statuette représentant une femme. Elle est la plus ancienne représentation d'une silhouette humaine féminine en trois dimensions.
Trois ans avant, les archéologues ont réussi à déterrer 14 fragments d'une sculpture inconnue qui, une fois rassemblés, a fini par donner un phallus d'une vingtaine de centimètres de longueur. Il a été réalisé à partir d'une pierre, la stilite. Le pénis, une fois poli, présente des gravures. Sa création est datée de 28.000 ans.
le géant de cerne abbas
Voici une représentation assez impressionnante d'une silhouette humaine. On trouve le Géant près du village de Cerne Abbas dans le Dorchester (Angleterre). Il s'agit d'un géoglyphe - grand motif à même le sol, étymologiquement "gravure de la terre" - tracé de 30 cm de large par 30 cm de profondeur. Sa pérennité s'explique par la présence de craie sous l'herbe retirée pour réaliser le dessin, qui empêche la repousse.
Le Géant représente un homme debout, équipé d'une massue avec un pénis visiblement en érection. Il mesure 55 mètres de haut pour 51 mètres de large. Selon une légende locale, le dessin ferait référence à un vrai géant tué par la population du village, qui aurait par la suite tracé sa silhouette. On prêtait au géoglyphe des propriétés fertiles, en particulier si l'on avait un rapport sexuel dans la zone du sexe du géant.
le papyrus érotique de turin
Ce papyrus a été découvert en Egypte en 1820. Il date de la période ramesside, environ 1150 av. J-C. Il comprend une partie satirique mais aussi érotique. Cette dernière est composée de 12 séquences indépendantes se déroulant dans un lupanar.
En 1824, Jean-François Champollion, célèbre pour avoir déchiffré les hiéroglyphes, déclare à son propos :
Ici un morceau du rituel funéraire, etc. et là des débris de peintures d'une obscénité monstrueuse et qui me donnent une bien singulière idée de la gravité et de la sagesse égyptienne …
Grâce à la reproduction de l'égyptologue Ippolito Rosellini réalisée au XIXème siècle, on connaît l'intégralité du papyrus.
un sexe-toy de 250 ans retrouvé en pologne
Dans la ville polonaise de GdaÅsk en 2015, des archéologues ont fait une découverte pour le moins étonnante dans d'anciennes latrines : un godemiché, en parfait état ! D'après les autorités locales, il s'agirait d'un objet "assez long, épais, fait de cuir, avec une extrémité en bois".
L'objet de plaisir date du XVIIIème siècle, et a été retrouvé avec quelques autres artefacts. Parmi ces derniers, on trouve de la poterie, des bijoux, mais aussi des épées de bois et autres pointes de flèches - ce qui laisse à penser que le site était en réalité un terrain d'entraînement au combat à l'épée.