L'époque médiévale est célèbre pour ses batailles épiques, que de nombreux films et séries ont dépeint, plus ou moins précisément. En effet, la majorité des éléments que l'on pensait acquis sont en réalité complètement faux ! Dans un souci esthétique, scénaristique, il arrive que les films s'éloignent de la vérité. Bien entendu, cela ne nous retire en rien le plaisir de se délecter desdites scènes. Cependant, il est toujours intéressant de savoir comment les choses se passaient dans la vraie vie !
Les tirs de flèches étaient inoffensifs
On ne compte plus les fois où le héros avance vaillamment sur le champ de bataille, encaissant les flèches ennemies comme s'il s'agissait d'une simple formalité. Certains les brisent, d'autres vont carrément jusqu'à se les arracher ! Techniquement parlant, il s'agit pourtant d'une très mauvaise idée. En effet, jusqu'au XIXème siècle, les blessures liées aux tirs de flèches étaient considérées comme faisant partie des plus létales par les médecins militaires.
A noter cependant : la plupart des pointes de flèches arboraient un design standard, facile à changer et à produire en masse. Le but ici était de maximiser les chances de percer les protections. Il existait bien sûr des flèches spécialement conçues pour être incroyablement difficiles à retirer, mais il ne s'agit pas de la majorité d'entre elles. Sans parler des risques d'infection et des flèches empoisonnées qui menaient à une mort lente et douloureuse !
On pouvait transpercer les armures
Transpercer un guerrier en armure avec une épée, ça claque. Malheureusement, c'est impossible ! Pourquoi diable porter une armure - ce qui n'est pas optimal niveau confort, qu'on se le dise - si c'est pour devenir une véritable passoire sur pattes ? Les armures de plaques sont impossibles à transpercer, et à notre grande surprise, les cottes de maille aussi !
Il est vrai que les manuels d'entraînement à l'épée pouvaient montrer telle scène, mais uniquement à des fins illustratives. Porter une armure ne rendait pas invincible pour autant. Pour contrer ces épaisses protections, l'utilisation des dagues à rouelles s'est démocratisée chez les hommes d'armes européens, à partir de la deuxième moitié du XIVème siècle.
Ces armes d'appoint ont le mérite de passer par les points vulnérables (autrement dit, les trous) de l'armure afin d'infliger une blessure profonde et souvent mortelle grâce à une lame épaisse mais étroite. Le rôle des rouelles est "d'encadrer" le gantelet du combattant, offrant une protection complète du membre lors de l'attaque.
Les cavaliers fonçaient à haute vitesse sur les soldats
Les assauts à cheval font partie des scènes caractéristiques des films de guerre, pour leur côté épique et grandiose. On imagine déjà le cavalier, lancé à pleine puissance et lance en main, transpercer un pauvre soldat ennemi. Qu'on se le dise, il était bel et bien possible de réaliser cette attaque appelée la charge à la lance couchée - à la condition d'avoir l'équipement nécessaire pour ce faire ! Une selle et des étriers et le tour est joué.
Un autre point essentiel concerne l'aspect stratégique. En effet, il paraît normal de poursuivre à cheval des guerriers ennemis qui prendraient la fuite (un dos exposé, cela n'a pas de prix). Cependant, foncer tête baissée sur un groupe de soldats bien rangés, toutes pointes en avant, résulterait simplement en une mort annoncée. Bien sûr, les chevaux de guerre restent un atout phare pour toute bataille - encore faut-il exploiter une telle ressource à bon escient !
les armures étaient excessivement lourdes
On a tous en tête l'image du soldat peinant à se relever après une chute, tant le poids de son armure l'écrase et l'empêche d'être mobile. Mais quel serait l'intérêt de combattre avec si cet équipement handicapait les soldats ? Vous l'aurez compris, l'armure était en réalité moins difficile à porter, et nul besoin de disposer d'une force herculéenne pour en tirer tous les bénéfices. A noter cependant : son poids s'est réduit à la fin de la période du Moyen-Age.
Un équipement armuré complet pesait entre 25 et 30 kilos, à l'inverse des armures de soldats qui étaient plus lourdes. En outre le poids était réparti équitablement sur tout le corps du porteur, lui offrant ainsi une mobilité correcte. Bien entendu, il en existait de plus lourdes, comme les armures de joute (caractérisées par leur épaisse cuirasse et leur grande robustesse) pouvaient atteindre entre 50 et 90 kilogrammes ! Mises à part celles-ci, aucune excuse donc pour le soldat de ne pas réussir à enfourcher son canasson.
Chaque coup porté était un "one shot"
Les soldats avancent, tranchent ou poignardent les ennemis à mesure qu'ils parcourent le champ de bataille. Peu à peu, le compteur de morts s'affole : chaque coup d'épée provoque un décès instantané ! Certains coups létaux, très nets, pouvaient bien sûr être portés. Cependant, lorsqu'un soldat était touché par une attaque, il pouvait aussi s'en sortir avec une "simple" blessure.
Pour les moins chanceux d'entre eux qui n'avaient pas accès aux soins, c'était la mort assurée. Si toutes les blessures n'étaient pas bien soignées, un maximum l'étaient tout de même. S'il arrivait que certaines armées fassent le ménage parmi les corps gisant au sol, le plus simple restait encore de les laisser périr doucement.
On se baladait au calme sans casque
Dans beaucoup de films et de séries qui se déroulent dans un univers médiéval, des soldats se trémoussent sur le champ de bataille sans casque. A croire que ce dernier n'offre qu'une protection limitée ! Si l'on peut comprendre ce choix dans un souci de mettre en valeur tel ou tel personnage star, il n'est en revanche pas très fidèle à la réalité. La tête est par définition un point vital, qu'il convient de protéger à tout prix si on a pour ambition de survivre plus de 30 secondes en terrain hostile. En revanche, les équipements les plus basiques se résumaient à des fringues et un arc.
Les tirs de flèches groupés décimaient les troupes à grande échelle
Les deux armées se font face. Les archers sont prêts à dégainer … et ça part ! Résultat : une pluie de flèches s'abat sur les lignes ennemies, dont le nombre diminue considérablement. Le problème concernant ces tirs résidait dans le ravitaillement en projectiles, étant donné le rythme soutenu - 10 tirs à la minute - des archers.
Il existe bien sûr des exceptions. Dans la cadre de l'arc long anglais par exemple, son utilisation et massive et agressive : en effet, les chevaux ainsi que toute l'infanterie peu protégée constituaient une cible de choix, ce qui permettait de réduire un minimum les rangs ennemis. On ne frôlera pas le génocide, mais ça peut assurément faire son petit effet !
les duels à l'épée ressemblaient à des chorégraphies acrobatiques
Les duels à l'épée font partie intégrante des films de guerre. Au milieu du champ de bataille à feu et à sang, un petit focus caméra sur le héros affrontant son rival et nous voilà plongés dans une véritable chorégraphie ! Il va de soi que visuellement, ça claque. On est au cinéma, après tout. Sauts périlleux, roulades et autres acrobaties sont un véritable plaisir à regarder. Cependant, ces images restent assez loin de la vérité.
Les affrontements étaient bien plus brutaux, en témoignent les consignes répertoriées dans les manuels d'entraînement que l'on a retrouvé par centaines. On peut notamment y lire que le combattant doit à tout prix remporter la victoire, peu importe les moyens employés. Veuillez comprendre par là qu'ils contenaient certaines techniques peu chevaleresques ! Le mot d'ordre : agir vite et efficacement, en exploitant au maximum les points faibles de l'adversaire. Pas de place aux acrobaties, donc !
Vous voulez en savoir plus sur d'autres pratiques historiques ? N'hésitez pas à consulter notre dossier sur les samouraïs et sur les geishas !
Par Jeanlucaseco, il y a 3 ans :
J'adore ce genre de dossier
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