Ces scientifiques révèlent quel animal règnerait sur Terre si les humains disparaissaient
Apparu il y a environ 300 000 ans, l'Homo Sapiens devrait malgré tout suivre le même chemin que tout ceux qui ont régné sur la Terre avant lui, à savoir l'extinction. Un cycle qui se répète depuis des millions d'années maintenant, et qui ne devrait pas nous épargner. Cependant, il est possible que notre technologie nous permette d'en réchapper, si l'espèce ne se détruit pas d'elle-même avant ça. Qui pour nous succéder ? Des scientifiques ont leur petite idée sur la question.
Qui pour succéder à l'Humanité ?
Selon le Muséum d'histoire naturelle, il y aurait entre 8 et 20 millions d'espèces animales et végétales sur Terre. Mais qui pour succéder aux humains ? L'Humanité pourrait ne pas régner sur l'écosystème terrestre pour les 7,5 milliards d'années restantes de la Terre, un successeur peut donc être envisagé. Pour rappel, toutes les espèces dominantes se sont éteintes les unes après les autres. Le Tyrannosaurus Rex par exemple, apparu il y a environ 68 à 66 millions d'années, à régner sur son territoire jusqu'à l'extinction survenue à la limite Crétacé-Paléogène il y a 66 millions d'années.
Un règne court à l'échelle de la Terre, mais extrêmement longue à l'échelle humaine. Qui pour succéder aux humains si l'Humanité venait à disparaître ? Cette question, le professeur Tim Coulson de l’Université d’Oxforden a fourni une réponse à The European. Et alors que certains pourraient penser que l'éléphant, la baleine bleue ou encore le cafard pourraient chiper sur la couronne sur le cadavre de l'Humanité, Coulson a une idée toute autre. Pour commencer, il écarte de la main l'idée selon laquelle nos proches cousins hominidés pourraient nous succéder.
"Les hominidés tels que les chimpanzés et les bonobos sont des animaux intelligents dotés d'un pouce opposable, capables d'utiliser des outils et, au moins sur de courtes distances, de marcher sur deux jambes, des caractéristiques que nous partageons. Malgré ces similitudes, ils risquent de s'éteindre en même temps que l'homme, car ils sont exposés de la même manière aux menaces de notre environnement commun.
Même si certains primates parvenaient à survivre, ils seraient confrontés à des difficultés considérables : la taille de leurs populations est réduite, ils sont limités à quelques habitats forestiers et leurs taux de croissance et de reproduction sont lents. En outre, les primates dépendent fortement de réseaux sociaux solides et s'adonnent à des activités telles que la chasse, le toilettage et la défense, qui sont essentielles à leur survie. Ces contraintes pourraient les aider à s'adapter à un monde en proie à des changements écologiques spectaculaires."
Soit. Mais comme l'explique The European, "les dauphins, les espèces d'oiseaux et même certains invertébrés sont connus pour leur grande intelligence". "Pourraient-ils développer des sociétés avancées ?" lui demande la revue.
"Certains oiseaux, comme les corbeaux, les corneilles et les perroquets, sont remarquablement intelligents et capables de résoudre des énigmes complexes. Ils peuvent également construire des aires de nidification communes qui peuvent durer de nombreuses années, favorisant ainsi les liens communautaires à long terme et une sorte de culture simple.
Certaines espèces d'insectes construisent des habitats complexes et imposants qui font écho à la complexité et à l'organisation des sociétés humaines, bien que ce comportement soit davantage motivé par l'instinct (génétique) que par l'intelligence.
Cependant, il est peu probable que les oiseaux ou les insectes puissent reprendre le rôle écologique autrefois occupé par les humains, car ils n'ont pas la motricité fine nécessaire à la construction d'une civilisation.
Les pieuvres, en revanche, sont un meilleur candidat pour occuper une niche écologique dans un monde post-humain."
La pieuvre, futur régent de la Terre ?
Pourquoi les pieuvres donc ? Eh bien, "les pieuvres comptent parmi les créatures les plus intelligentes, les plus adaptables et les plus ingénieuses de la planète" explique le chercheur. "Leur capacité à résoudre des problèmes complexes, à communiquer entre elles par des éclairs de couleur, à manipuler des objets et même à se camoufler avec une précision stupéfiante laisse penser que, si les conditions environnementales sont favorables, elles pourraient devenir une espèce bâtisseuse de civilisations après l'extinction de l'homme. Leur structure neuronale avancée, leur système nerveux décentralisé et leurs remarquables capacités de résolution de problèmes font que plusieurs espèces de pieuvres sont bien adaptées à un monde imprévisible. Ces qualités pourraient leur permettre d'exploiter de nouvelles niches et de s'adapter à une planète en mutation, en particulier en l'absence d'influence humaine."
Pour Coulson, "leur cognition avancée, leur utilisation d'outils et leur capacité à s'adapter à des environnements changeants constituent un modèle pour ce qui pourrait devenir la prochaine espèce intelligente de la planète après l'homme". D'autant que "les pieuvres sont capables de faire la distinction entre des objets réels et virtuels, de résoudre des énigmes, d'interagir avec leur environnement, de manipuler des outils complexes avec leurs tentacules en forme de pouce et de prospérer dans une grande variété d'habitats, des fosses sous-marines aux régions côtières."
Un règne sous-marin qui pourrait faire éclore une véritable civilisation. "Il s'agit bien sûr d'une hypothèse, mais leur dextérité et leur intelligence en font un candidat de choix pour évoluer vers la construction d'une civilisation." explique Coulson. "Il est peu probable que les pieuvres s'adaptent à la vie sur terre en raison de leur absence de squelette, qui rend difficile tout déplacement rapide et agile hors de l'eau. Cependant, ces créatures, dont certaines atteignent jusqu'à 20 pieds de long et pèsent environ 110 livres, pourraient potentiellement construire des communautés sous-marines ressemblant aux villes que nous voyons sur terre. Mais il leur faudra peut-être des centaines de milliers, voire des millions d'années pour évoluer dans ce sens. Avec les progrès de l'évolution, il est possible, voire probable, qu'elles développent des moyens de respirer en dehors de l'eau et qu'elles finissent par chasser des animaux terrestres comme les cerfs, les moutons et d'autres mammifères, à condition qu'elles aient survécu à l'événement catastrophique qui a entraîné l'extinction de l'homme."
Les pieuvres pourraient-elles remplacer les humains si elles venaient à disparaître ? "Absolument" répond Coulson. "Les pieuvres construiraient-elles de vastes villes sous-marines et viendraient-elles sur terre avec un appareil respiratoire pour tirer sur un cerf ? Nous n'avons aucun moyen de le savoir. Mais nous ne pouvons certainement pas l'exclure. [...] Bien sûr, l'essor des pieuvres n'est que spéculation : l'évolution est imprévisible et nous ne pouvons pas dire avec certitude quel chemin elle prendra en cas d'extinction de l'homme." conclu le professeur.
