Des chercheurs russes sont parvenus à ramener à la vie deux vers piégés dans la glace depuis 42 000 ans

Hollywood a eu l'occasion de le prouver à de nombreuses reprises, les glaces millénaires peuvent contenir de nombreux dangers. Et même si, sur le papier, le cinéma semble s'emballer un tantinet, la fonte des glaces et l'exploitation minière ont eu l'occasion de s'attaquer suffisamment au permafrost pour inquiéter plusieurs scientifiques. Après le virus géant découvert en 2014, c'est au tour de vers vieux de 42 000 ans d'être libérés. Deux de ces vers nématodes ont d'ailleurs été ramenés à la vie, faisant d'eux les plus vieux êtres vivants à ce jour. 

Des vers nématodes vieux de plusieurs dizaines de milliers d'années

En Sibérie, une équipe de chercheurs russes est parvenue à ramener à la vie deux vers nématodes piégés dans les glaces depuis, respectivement, 32 000 ans (trouvé à 30 mètres de profondeur) et 41 700 ans (récupéré à 3,5 mètres de profondeur). L'étude, publiée dans la revue Doklady Biological Sciences, a été menée en collaboration avec l'Université de Princeton. En décongelant les échantillons de glace, les chercheurs ont mis la main sur plus de 300 nématodes. Sur la flopée de vers ronds, deux montraient "des signes de viabilité". Les scientifiques les ont donc placés dans un milieu riche en nutriments, comprenant de l’agar-agar et des bactéries E. coli de manière à les nourrir. 

A collaborative team of @GeosciencesPU and Russian researchers has revived nematodes that have been frozen since the Pleistocene. (via @siberian_times) https://t.co/ZaaRVuVlG4 pic.twitter.com/8Ecw3xVEIm

30 juillet 2018

Plusieurs semaines plus tard, le métabolisme des vers montrent des signes de reprise d'activité. Pour rassurer les plus sceptiques, les chercheurs ont assuré avoir respecté une stérilisation stricte, empêchant toute contamination extérieure. Les scientifiques russes ont tenu à rappeler que ces vers ne peuvent creuser aussi profondément dans la glace et n'ont, par déduction, pas pu être introduits d'une manière externe dans les échantillons. 

"Notre découverte montre la capacité d’organismes multicellulaires à survivre à une cryoconservation de plusieurs milliers d’années"

Cette prouesse biologique relance le débat sur les possibilités de la cryogénisation humaine. Même si cette pratique est interdite en France, elle est possible aux Etats-Unis. Fin 2016, au Royaume-Uni, un juge britannique autorisait la cryogénisation d'une jeune fille de 14 ans, atteinte d'une forme très rare de cancer. Puisque la science actuelle ne permet de traiter efficacement sa maladie, cette dernière désirait être cryogénisée avant d'être ramenée d'entre les morts par la suite pour être guérie. Pour rappel, cryogéniser un être vivant est interdit. Le sujet doit être déclaré cliniquement mort pour que le processus puisse débuter.