Entre sexe, harcèlements envers les femmes, et magouilles financières, la réputation de l'école créée par Xavier Niel a été entachée le 18 avril par une enquête publiée par le magazine Mediapart. Retour sur les dessous d'une affaire qui ébranle la réputée Ecole 42, d'où naissent bon nombre de développeurs.
L'Ecole 42, l'école des développeurs
Les écoles 42 regroupent deux établissements supérieurs d'autoformation qui permettent de former de nouveaux développeurs. Cette formation n'est pas reconnue par l'Etat, mais elle connaît son succès dans le monde du travail.
La particularité de cette école réside essentiellement dans son mode de fonctionnement. Les élèves ne suivent en effet aucun cours magistral ou travail pratique qui soit encadré par un professeur. Cette école, ouverte 24h/24 et 7j/7, demande aux élèves d'organiser leurs journées et de participer à la réalisation de projets soumis par l'équipe pédagogique de l'établissement. Fondée et financée par Xavier Niel et plusieurs associés (dont Nicolas Sadirac), cette école, qui mise sur la coopération entre les étudiants, fait face aujourd'hui à de nombreuses polémiques nées d'une enquête de Mediapart.
Des scandales depuis 2014
Les faits, bien sûr, ne datent pas d'hier. Parmi les propos recueillis par le magazine L'UsineNouvelle en novembre 2017, on peut déjà lire ce témoignage d'une étudiante anonyme :
Les couloirs de l’école ressemblent à un vestiaire de football. Cette ambiance nous bouffe littéralement. (...) On m’a poursuivie sur un étage et demi - que j’ai dû remonter à reculons - pour voir sous ma jupe. On ne se sent pas en sécurité ici.
Les faits rapportés par L'UsineNouvelle ne s'arrêtent pas là. Au sein de la messagerie Slack générée par les élèves, et accessible à tous les étudiants (y compris les étudiantes, donc), de nombreuses publications incitaient à "enduire les femmes avec du Mont d’or et de la graisse abdominale de féministe". D'autres publications à tendance pornographiques montraient par exemple une femme à quatre pattes avec le commentaire suivant : "née pour être un sac à foutre". Suite à la demande de certains élèves, cette messagerie a par la suite été fermée.
Malgré la publication de cette enquête, le directeur qui était en poste à l'époque, Nicolas Sadirac, n'avait pas pris les choses en main, semble-t-il. En 2014, il avait lui aussi fait parler de lui puisque des caméras filmant au sein de l'établissement l'avait pris sur le fait. Le directeur s'adonnait en effet à un jeu avec une étudiante (qui était consentante selon les informations actuelles), et lui avait administrer une fessée avant de débuter un rapport sexuel au sein de l'un des amphithéâtres de l'Ecole 42.
L'enquête publiée par Mediapart
L'enquête publiée le 18 avril sur le site Mediapart révèle pourquoi le co-fondateur de l'Ecole 42, Nicolas Sadirac, a pris la porte en octobre 2018. S'il avait pu conserver son poste malgré la vidéo qui avait circulé sur les réseaux sociaux, d'autres faits révélés par Mediapart l'ont conduit à démissionner. Ces faits concernent pour la plupart des magouilles et arnaques financières qui auraient été mis en place pendant plusieurs années.
Si l'on veut être précis, il faut se souvenir que l'Ecole 42 est une association sans but lucratif, presque totalement financée par Xavier Niel. Mediapart révèle que certaines surfacturations de biens (comme 200 000€ de chaises, par exemple), ont cependant eu lieu. Des versements en liquide assez douteux ont eux aussi été observés.
En octobre 2018, et suite à ces faits on peut le soupçonner, Nicolas Sadirac aurait donc été invité à démissionner, et celui-ci aurait même accepté de renoncer à son solde tout compte, d'un montant de 86 000 €, si l'affaire n'était pas ébruitée. Mediapart ne s'arrête pas là cependant, puisqu'une question reste maintenant en suspens.
Lors de la négociation de démission en effet, où Xavier Niel et Nicolas Sadirac étaient tout deux présents, Alexandre Carayon aurait été chargé de jouer le rôle d'intermédiaire. Alexandre Carayon n'est pas un anonyme puisqu'il a quant à lui intégré LREM (La République En Marche) en 2016. Ce dernier se serait alors vu confier la mission de récupérer l'ancien ordinateur de Nicolas Sadirac. Mediapart pose ainsi la question qui dérange :
Qu’y avait-il de si important dans cet ordinateur exigeant qu’un conseiller officieux du chef de l’État s’occupe en personne d’aller le récupérer ?
Par Wesh Alors, il y a 5 ans :
On dirait le début d'un mauvais porno (mais très très mauvais, si sombre que personne ne voudrait regarder)
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