Déjà accusée l'année dernière de transphobie suite à la publication d'une série de tweets, la romancière avait même récemment reçu des menaces de mort et autres violences. Et il y a quelques jours, une nouvelle accusation est portée contre J.K. Rowling, mais cette fois pour de la grossophobie, à travers un article publié sur Insider par Laura Wheatman Hill, intitulé "Harry Potter has a problem with fat characters, so I'm changing how my kids consume the series" (i.e : "Harry Potter a un problème avec les gros personnages, je change donc la façon dont mes enfants consumment la série").
de la grossophobie dans harry potter ?
Laura W. Hill commence alors son article ainsi : "J'aimerais pouvoir ignorer la grossophobie flagrante dans Harry Potter. Mais en tant que maman en surpoids de la génération Y, je ne peux transmettre ce langage néfaste à mes enfants".
Elle poursuit alors en expliquant que suite aux accusations de transphobie, elle décida de se replonger dans la saga des Harry Potter avec un œil beaucoup plus critique, remarquant alors quelque chose de récurrent dans les livres. Selon elle, les personnages à forte corpulence sont souvent associés à des méchants.
Elle commence bien évidemment par donner l'exemple de Dudley et Vernon Dursley, qu'elle décrit comme des brutes vicieuses. Ces derniers, en plus d'avoir un comportement tyrannique envers Harry, sont vraiment caractérisés par leur embonpoint. Elle continue ensuite avec Rubeus Hagrid, qu'elle qualifie de "trop émotif" et stupide", et bien qu'elle reconnaisse qu'il s'apparente "aux gentils", elle explique qu'il n'en est pas moins discriminé pour son apparence, décrit comme étant "simplement trop grand pour être autorisé".
Elle condamne également sa réaction lorsqu'il rencontra Dudley et tenta de le transformer en cochon, expliquant que le demi-géant n'avait eu aucun remords à propos de ces mauvais traitements et qu'il donnait un mauvais exemple en tant qu'adulte vis-à-vis d'un enfant.
Finalement, elle en vient à critiquer le personnage de Molly Weasley, qui n'aurait pas d'influence autre que celui de son rôle de mère. Elle constate que si elle est d'abord présentée comme "la mère des garçons", elle sera par la suite appelée "the plump woman" (i.e : la femme ronde) plus d'une fois.
Et c'est vrai que vu comme ça, si on pense aux acolytes de Malefoy, Crabbe et Goyle, ou encore à Dolores Ombrage, on peut facilement penser qu'il existe une corrélation entre les personnages à forte corpulence et la tendance à l'antipathie dans les œuvres de Rowling. Pourtant, si l'on considère les personnage dans leur ensemble, d'autres arguments viennent rapidement nuancer les propos de Laura W. Hill.
Prenons un peu de recul
En prenant en compte les arguments cités au-dessus et en les replacant dans leur contexte, on peut facilement apporter des explications pouvant pondérer ces accusations. Reprenons les arguments dans l'ordre.
Concernant Vernon et Dudley, leur aspect sert à imager plusieurs éléments. Tout d'abord, il permet d'exacerber leur côté ridicule, mais il permet surtout une véritable opposition avec Harry, envers qui ils se montrent très cruels. Leurs aspects diamétralement opposés témoignent donc du traitement qu'ils donnent à Harry, le laissant affamé pendant qu'eux mangent à outrance.
Pour Hagrid, il nous parait difficile de craindre quoi que ce soit d'un des personnages les plus appréciés de la série. Malgré son attrait pour les créatures magiques un peu (très) dangereuses, il n'en reste pas moins l'un des personnages les plus sensibles et sentimales de l'œuvre. Sa gentillesse est probablement proportionnelle à sa taille impressionnante. Et concernant le sort qu'il voulait réserver à Dudley, on peut y voir une leçon sur le karma : on récolte ce que l'on sème. Ce n'est pas à cause de son physique que Dudley a failli devenir un cochon, mais bien à cause de son comportement.
Revenons enfin sur Molly Weasley. Cette mère de sept enfants, qui a accueilli et pris soin d'Harry comme de son propre fils. Et si certains peuvent la blâmer d'être un peu trop sévère et surprotectrice par moments, elle apparaît justement comme la mère qu'Harry n'a jamais eu la chance d'avoir, et pas juste comme une "femme ronde".
Surtout que quand on y pense, il y a beaucoup plus de personnages reconnus pour leur méchanceté dans Harry Potter qui ne présentent pas ces caractéristiques physiques. Prenons simplement l'exemple de la famille Malefoy, ennemis implacables tout au long de la saga, qui ont tous une personnalité néfaste et pourtant une allure normale, voire fluette.
Sans parler du principal antagoniste de l'histoire, celui dont on ne peut dire le nom. Enormément apparenté au serpent, avec un visage fin et saillant et une silhouette élancée, il est à l'opposé du personnage rondouillet. Et c'est pourtant Voldemort qui a perpétré parmi les pires atrocités de la saga, torturant et tuant des innoncents sans aucun remords. Oups.
Par Astra, il y a 3 ans :
C'est fou comment les gens arrivent à trouver tout et n'importe quoi pour créer de la polémique là où il n'y en a pas, comme si y'avait pas assez de vrais problèmes à régler
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