Isao Takahata, le réalisateur japonais et cofondateur du studio Ghibli, est décédé

C'est ce jeudi 5 avril que le studio Ghibli a annoncé par un communiqué la mort d'Isao Takahata, le réalisateur japonais du Tombeau des Lucioles et cofondateur du studio à l'âge de 82 ans des suites d'un cancer du poumon à l'hôpital de Tokyo.

Le Tombeau des Lucioles, son plus grand film

Le réalisateur japonais avait débuté sa carrière dans les studios Toei en 1959 où il avait rencontré Hayao Miyazaki, à la fois son complice et son rival. Les deux hommes ont depuis ce jour, collaboré sur de multiples projets notamment pour des séries télé. C'est en 1985 que le duo décide de fonder le studio japonais d'animation Ghibli. C'est avec son plus grand film, Le tombeau des lucioles sorti en 1988, que Takahata se fait un nom dans l'animation nippone. Pour cette œuvre, le réalisateur s'inspirera de sa propre histoire : le bombardement de sa région d'Okayama en 1945 et de son exil en pyjama accompagné de ses soeurs.

Dans le film d'animation, Takahata met en scène l'histoire de Seita et de sa sœur Setsuko en révélant leur mort dès le début. L'homme avait alors déclaré que c'était une volonté "d'alléger la souffrance" de son public car "il est traumatisant pour les spectateurs de voir la vie de deux êtres heureux se détruire et de les voir mourir".

Une filmographie appréciée et récompensée

Parmi sa filmographie, citons également Pompoko réalisé en 1994 et qui lui permettra d'être récompensé au festival d'Annecy en 1995 ou encore Mes voisins les Yamada en 1999. En 2013, Takahata sort l'adaptation d'un conte populaire du Xe siècle intitulé Le Conte de la Princesse Kaguya. Il annonce qu'il s'agira de sa dernière réalisation. Pleine de poésie, cette œuvre dessinée au fusain et dont les décors pastels rappellent l'aquarelle, lui offre alors une nomination aux Oscar en 2015.

En 2014, lors de la 36ème édition du Festival international du film d'animation d'Annecy, les professionnels décident de rendre hommage à Takahata en lui offrant un Cristal d'honneur pour sa carrière. Une récompense qu'il le rend heureux car la France est le pays où l'artiste a le plus souvent voyagé et dont il se sent le plus proche. La France l'élèvera d'ailleurs un an plus tard au rang d'officier des Arts et des Lettres.