Pompéi : on sait tout sur cette victime 2000 ans après la catastrophe grâce à cette prouesse scientifique
Avec les progrès scientifiques et les prouesses technologiques dont nous sommes capables aujourd'hui, les humains ont de quoi être ambitieux. Certains, comme Elon Musk, nous voient déjà coloniser l'espace. Mais la science nous permet également de rester les pieds sur Terre et de mieux comprendre certains phénomènes survenu sur notre bonne vieille planète. Récemment, on a ainsi pu en apprendre plus sur une victime de l'éruption du Vésuve qui a enseveli Pompéi il y a près de 2 000 ans !
Une véritable prouesse scientifique
Il n'y a pas besoin d'être un expert en Histoire pour avoir entendu parler de l'éruption du Vésuve et de la tragédie de la ville de Pompéi, au sud de l'Italie, ensevelie sous sa lave. C'était il y a près de 2 000 ans, en 79 après JC, et plus de 15 000 personnes auraient perdu la vie ce jour du 24 août, comme le rappellent des chercheurs qui ont publié un article dans le magazine scientifique Nature.
Parmi ces nombreuses victimes, nombreuses sont celles qui ont été étudiées pour tenter d'en apprendre plus à leur sujet, mais les scientifiques ont toujours dû se contenter d'analyser leur ADN mitochondrial (transmis par la mère), la faute à des corps exposés à des températures extrêmes abîmant les squelettes et leur ADN. Mais, ça, c'était avant.
Grâce aux "nouvelles méthodologies disponibles", "la quantité de données pouvant être obtenues à partir d'échantillons auparavant inadaptés à la recherche génétique" a "considérablement augmentée". C'est ainsi que des chercheurs ont, pour la première fois, réussi à extraire et à séquencer l’ADN d'une victime de la fameuse éruption. Une victime célèbre elle-aussi, d'ailleurs, puisqu'il s'agit de l'un des deux corps retrouvés dans la Maison de l’artisan ("Casa del Fabbro") et visibles dans une célèbre photographie datant de 1934 et visible ci-dessous.
Un Pompéien incapable d'échapper à l'éruption du Vésuve
Le squelette étudié est celui d'un homme qui était âgé d'environ 35 ou 40 ans et qui mesurait 1m64, les restes de celle qu'on estime être sa femme (environ 50 ans, 1m63) étant difficilement exploitables. Pour parvenir à leurs fins, les chercheurs ont utilisées des "méthodes de pointe pour l'extraction et le séquençage de l'ADN ancien, en plus de choisir le meilleur élément squelettique du corps, la partie pétreuse dense de l'os temporal", connue pour lieux préserver l'ADN.
Mais alors, qu'a donc permis d'apprendre cette véritable prouesse scientifique ? D'abord, on en sait désormais plus sur les origines de l'homme, puisque suite à des comparaisons effectuées avec plus de 400 individus eurasiens, son génome serait proche des populations modernes de la Méditerranée et du Proche-Orient. Génétiquement, il se rapproche néanmoins très fortement de la population locale de l'époque et ne fait donc probablement pas partie des populations immigrées à Pompéi.
Mais ce sont surtout les découvertes effectuées sur son état de santé qui sont intéressantes. L'homme semblait en effet souffrir de la tuberculose, en témoignent certaines lésions retrouvées et des traces d'une bactérie caractéristique de la maladie. Logique, quand on sait que la tuberculose était très courante à l'époque dans cette région de l'Italie. Condamné et avec une mobilité largement réduite, on comprend donc mieux pourquoi l'homme a été retrouvé allongé, visiblement résigné face à la mort, tandis que la femme - souffrant d'arthrose, décidément - était recroquevillée juste à côté de lui.
Un destin bien triste pour ce couple, mais une véritable avancée dans le monde de la science puisque, comme aimer à le rappeler l'équipe de chercheurs, il s'agirait du "premier génome humain pompéien séquencé avec succès" !