"King's Game" russe : un réseau de suicides en chaîne qui affole internet 

La Police Nationale Ukrainienne révèle un réseau de « suicides en chaine » sur Internet, encourageant des enfants à commettre des actes d’automutilation. Les groupes se font appeler « groupes de la mort » et prennent de plus en plus d’ampleur. En février, déjà certains articles circulaient sur Internet afin de révéler cette pratique aux médias et au plus grand nombre de personnes. 

'The Groups of Death', un réseau Russe qui pousse les jeunes internautes au suicide - 22 mai 2016

La source du problème : entre persécutions et proies faciles

Le Novaya Gazeta avait déjà publié un article qui clamait l’existence d’une série de groupes fermés sur Vkontakte ou Vk, un network comme Facebook très populaire pour les russes en particulier, créé par Pavel Durov.

Comme vous auriez pu le voir dans la vidéo de la chaine TV RT, on parle de l’affaire qui aurait tout bouleversée : celle de Rina, son suicide aurait mis en lumière l'existence d'une secte ("f35" ?) dont elle fut la première victime. Après quoi, la secte en question essaya d'attirer de plus en plus de monde et devient connue sur internet sous le nom de "groupes de la mort".

Certaines… grandes personnes… ont travaillé avec des enfants sur leurs connaissances de leurs centres d'intérêts et leurs hobbies, en utilisant leur vocabulaire, leur langage et la culture qui les attirent. Ils travaillent sur la connaissance psychologique, convainquant les filles à travers leurs problèmes de surpoids et disant aux garçons qu'ils sont les "losers" de ce monde; et qu'en revanche il y en existait un autre, un autre monde, où ils seraient "des élus". - via RT.com

Le pacte de la Baleine

On peut retrouver les noms des serveurs publics, relayés par la police russe : “Whales swim up”,  “Wake me up at 4.20”, f57, f58, “Quiet house”, “Rina”, “Napoca”, “Sea whale”, “50 days before my…”. Tel un compte à rebours, les modérateurs enverraient tout d’abord des pré-jeux à l’enfant derrière l’écran afin d’étudier sa personnalité et de choisir parmi eux le meilleur « candidat » pour la phase finale. Devenu très populaire, le défi de la marque d’une baleine sur la peau est devenue très répandue. Pourquoi ? Car les adolescents se comparent à elle : même si ce mammifère peut rester en apné, il a cependant besoin de respirer l’air atmosphérique et donc de s’échapper du milieu marin, c’est donc un acte volontaire contrairement à nous, les hommes dont la respiration est inée. Il faut donc croire qu’il s’agisse d’un message visant à dénoncer le sentiment de haine pour cause d’un rejet de le part de ses enfants sur les réseaux, de la part de la société, de la famille … ou de sentiments d’amours naissant ? Pas sur que ça fasse plaisir à Herman Melville pour le coup …

Inutile de vous préciser que tout acte doit être filmé et/ou pris en photo pour témoigner d’une quête « accomplie ». La partie dure sur 50 jours et doit finir avec le suicide du jeune internaute. Suicide toujours filmé. Ce sont d’ailleurs ces films qui sont en vente sur le DarkNet. Pour des raisons évidentes, rien ne sera partagé sur le site, mais on vous demande de votre côté ne pas tenter le diable.

En Ukraine, la première victime de ces « groupes de la mort » se nommait Vilhena, le 6 décembre, elle a sauté du haut du 13^èm étage à Mariupol. Elle n’avait que 15 ans. 

Les mesures prises par le gouvernement

La cyber Police Ukrainienne a publié une liste non-exhaustive de 209 noms d’adultes ayant participé à la progression de cette affaire. La police aurait déjà arrêté quelques personnes mais l’enquête est toujours en cours. Si l’Ukraine se sent en danger pour son avenir, c’est parce que la plupart des comptes proviennent du pays même. Les forces de police encouragent plus que fortement les parents de prêter plus d'attention à leurs jeunes enfants et de vérifier certains points : 

1) Leur peau : si elle présente de quelconques mutilations, en particulier un dessin de baleine

2) Vérifier les comptes sur lesquels l’enfant est connecté. Sans oublier le contenu des chats privés, par mesure de sécurité

3) Prêter attention aux cercles d’amis que l’enfant fréquente

4) Prendre son temps pour des sessions culturelles et sportives 

5) Surveiller les photos et vidéos des appareils à disposition des plus jeunes

6) Ajouter du contrôle parental

Aujourd’hui les enquêteurs dénoncent 50 types de « quêtes » mises en place par les personnes impliquées derrière « l’administration » de cette chaine d’auto-mutilasion.