Twitter : Elon Musk va déjà devoir faire face à la justice, une semaine après le rachat

Twitter est le réseau social où les débats sont le plus enflammés. Mais depuis une semaine, c'est la plateforme elle-même qui brûle d'un feu nourri et certifié à 8 dollars/mois. Il aura fallu une semaine seulement au milliardaire Elon Musk pour mettre l'entreprise à genoux.

Elon Musk détesté par ses employés

Le rachat de Twitter a été officialisé il y a désormais une semaine par un Elon Musk contraint d'assumer ses ambitions par l'équipe directrice de Twitter. Le milliardaire avait assuré vouloir "mettre le réseau à feu" et "en faire un havre de la liberté d'expression". Pour l'instant, nous pouvons affirmer qu'une seule de ces deux proposition s'est réalisée. Après s'être débarrassé de l'équipe directrice du réseau pour devenir le seul maître à bord, Elon Musk s'est attaqué aux employés de Twitter, soit quelques 7500 personnes, en estimant nécessaire de licencier "50 à 75% d'entre eux". Au final, seule la moitié est concernée par le licenciement massif et instantané selon le Washington Post. Pour beaucoup d'entre eux, la comparaison avec Thanos a été facile et c' est même devenu un meme sur le réseau interne. Certains employés ont même appris l'information en arrivant le matin au siège de l'entreprise, et en se rendant compte que leurs accès au réseau interne était bloqué.

Selon le média Bloomberg, les employés ayant été remerciés de cette manière ne comptent pas en rester là. Cinq anciens membres du personnel de Twitter ont déposé un recours collectif devant le tribunal fédéral de San Francisco. Ils demandent à ce que Twitter se conforme à la loi fédérale américaine sur la reconversion des travailleurs. Selon cette loi, les grandes entreprises doivent respecter un préavis de 60 jours dans le cadre d'un plan de licenciement massif. Ce n'est pas la première fois qu'un géant américain licencie massivement du jour au lendemain une énorme partie de ses employés. L'un des exemples les plus récents et médiatisés fut celui d'Uber, dont le durcissement des lois concernant les auto-entrepreneurs (que contournait l'entreprise) a fait beaucoup de mal au porte-monnaie de cette dernière. En mai 2020, 3500 employés apprenaient leur licenciement via une réunion Zoom, en pleine période de pandémie du Covid-19.

Elon Musk : une avocate rodée contre le milliardaire

Une telle action en justice ne se fait pas à la légère. La bataille juridique sera menée par l'avocate spécialisée dans le droit du travail, Shannon Liss-Riordan. C'était déjà elle qui était aux commandes dans des procès similaires contre Uber et contre d'autres grosses entreprises, comme FedEx, ou Starbucks. C'est elle qui est allé déposer la plainte jeudi contre Twitter. Elle souhaite "s'assurer que les employés sont conscients qu'ils ne doivent pas renoncer à leurs droits et qu'ils ont un moyen de les faire valoir."

L'avocate avait également été le fer de lance contre Tesla, autre entreprise rachetée par Elon Musk et qui avait licencié 10% de ses effectifs du jour au lendemain en juin dernier. Le juge avait toutefois ordonné aux salariés de continuer la procédure en justice via un arbitrage en huis clos plutôt que par le biais d'une audience publique. Pour ce procès, Elon Musk l'avait simplement qualifié "d'insignifiant". Le milliardaire n'a pas encore communiqué à propos du recours en justice des employés de Twitter. Récemment, il a estimé que d'anciens employés "tenaient en otage" les annonceurs et publicistes afin de les empêcher de venir sur la plateforme.

Twitter has had a massive drop in revenue, due to activist groups pressuring advertisers, even though nothing has changed with content moderation and we did everything we could to appease the activists.

Extremely messed up! They’re trying to destroy free speech in America.

— Elon Musk (@elonmusk) November 4, 2022

Twitter a connu une baisse massive de ses revenus, en raison de groupes d'activistes faisant pression sur les annonceurs. Cela n'a rien changé à la modération du contenu, et nous avons tout fait pour apaiser ces activistes.