Twitter : face aux hésitations d'Elon Musk, les actionnaires prennent cette décision radicale
Le mois dernier, après être devenu actionnaire principal de Twitter, Elon Musk partageait son intention de racheter définitivement et entièrement le réseau de miccro-blogging. Une opération évaluée à 43,4 milliards de dollars (54,20 dollars par action), qui lui permettrait de "libérer" le plein potentiel de la plateforme en la privatisant. Mais face à la pause réclamée par Musk vis à vis du rachat, les actionnaires estiment être lésés et prennent une décision radicale.
quand les actionnaires contre-attaquent
Depuis plusieurs semaines, Elon Musk partage ses ambitions vis à vis de Twitter. En "libérant" le plein potentiel de la plateforme, l'homme d'affaires entend augmenter drastiquement le bénéfice de l'entreprise, avec des ventes annuelles de 26,4 milliards de dollars (24,98 milliards d'euros) d'ici 2028 et jusqu'à 9,4 milliards de dollars de flux de trésorerie. S'en suit le partage de l’algorithme de Twitter, alors accessible à tous, visant ainsi à apporter davantage de transparence. Musk compte également s'attaquer à la politique des 90 % de revenus du site via la publicité, en s'orientant vers un rapport d'égalité entre abonnements et publicité.
Pour finir, il souhaite augmenter le nombre d'employés de Twitter de 7 500 actuellement à 11 100 d'ici 2025. Des grandes lignes ambitieuses pour un réseau social au 330 millions d'utilisateurs actifs mensuels. Seulement, plus tôt dans le mois, Musk faisait une annonce retentissante, celle de la suspension du rachat de Twitter. Les raisons ? Une vérification au préalable que "les faux comptes et les spams représentent effectivement moins de 5 % des utilisateurs ".
Un audit réclamé auprès de Twitter qui ne fait pas des émules dans le camp adverse. Et pour cause, cet audit servirait à lui offrir un moyen de pression. Un levier intelligemment élaboré qui lui offrirait la possibilité de renégocier le prix d'achat, ou tout simplement faire machine arrière, en tentant d'esquiver la pénalité de retrait. Une stratégie en deux points qui consisten à prouver que les 5 % de faux comptes, déjà inscrits sur les documents déposés par Twitter auprès de la SEC (Securities and Exchange Commission) depuis l'entrée en Bourse de l'entreprise il y a neuf ans de cela, sont erronés, notamment grâce à une méthode de vérification demandée qui se base sur un échantillon de seulement 100 comptes pris au hasard.
Une situation qui permettrait de faire baisser le prix de Twitter, ou tout simplement faire capoter la vente. Depuis l'annonce de cette suspension de rachat, l'action de la plateforme a chuté, avant de revenir à sa valeur ces derniers jours. Mais face à cette manoeuvre particulière, et notamment les multiples déclarations publiques de Musk, notamment sur Twitter, les actionnaires du réseau ont décidé de prendre une décision radicale. Comme le rapporte The Verge, ces derniers ont porté plainte contre Elon Musk, estimant que "Musk a procédé à des déclarations, envoyé des tweets et adopté un comportement visant à semer le doute sur l'accord et à faire baisser considérablement l'action de Twitter afin de créer un effet de levier que Musk espérait utiliser pour se retirer de l'achat ou renégocier le prix de rachat."
"Comme détaillé dans le présent document, la conduite de Musk était et continue d'être illégale, en violation du California Corporations Code, et contraire aux conditions contractuelles qu'il a acceptées dans l'accord". peut-on y lire. Malgré tout, comme le rappelle The Verge, "bien que le comportement de Musk soit inhabituel, le PDG de Tesla n'a pas clairement tenté d'annuler ou de renégocier l'accord". De plus, "les allégations de la plainte sont confirmées par le comportement inhabituel de l'action Twitter, qui continue de se négocier à un prix nettement inférieur au prix de rachat convenu", comptez moins de 40 dollars. Pour rappel, l'accord se négocie à une action rachetée à 54,20 dollars.
Reste à savoir ce qu'il adviendra de ce rachat une fois l'audit de Twitter terminé. Musk pourrait bien faire machine arrière, ou renégocier à la baisse. Mais pour en avoir le coeur net, il va falloir se montrer patient.