Vice Versa 2 : les coulisses toxiques du dernier Pixar
Sorti en juin dernier, Vice-Versa 2 a été un immense succès pour le studio Pixar. Pourtant, actuellement, le long-métrage est au cœur d’une vive polémique. Récemment, certains artistes qui ont œuvré sur le projet se plaignent des mauvaises conditions de travail imposées par la firme.
Vice versa 2 : énorme succès
Sorti le 19 juin dernier, Vice-Versa 2 est le dernier né en date des studios Pixar. Réalisé par Kesley Mann, qui succède à Pete Docter (le premier film date de 2015), Vice-Versa 2 a reçu des retours plutôt positifs de la presse comme des spectateurs. Côté box-office, le long-métrage a dépassé la barre du milliard avec plus de 1,6 milliard de dollars de recette à travers le monde. Le film est même entré dans le top 10 des plus gros succès de tous les temps au box-office. Un triomphe mérité pour Pixar, tant cette suite, fidèle à l’original, permet de se reconnecter avec les émotions de Riley, et surtout les notre.
Une nouvelle polémique
Malheureusement, malgré la qualité du film et les belles idées qu’il prône, l’envers du décor est plutôt inquiétant. Selon IGN, plusieurs animateurs et employés de Pixar ont pointé du doigt des conditions de travail difficiles et fatigantes. Selon le média américain, ces sources anonymes ont souligné une surcharge mentale et physique dangereuse pour leur santé. Ces mêmes sources avancent que pendant un mois ou deux, les animateurs engagés sur Vice-Versa 2 ont travaillé sept jours sur sept.
Le travail intensif n’est pas inhabituel à Hollywood, particulièrement quand une production touche à sa fin, et encore plus particulièrement dans le monde de l’animation. Mais ce qui diffère ici, c’est que Pixar aurait ensuite mis en place un licenciement général, juste après les efforts de ses employés pour terminer Vice-Versa 2. IGN cite une autre source anonyme :
Le jour des licenciements sonnait comme des funérailles. Il y avait des pleurs et des plaintes dans la cour. Ce sont des images qui resteront gravées dans mon esprit pendant un long moment.
Ces salariés ont donc été remerciés sans prime liée au succès de Vice-Versa 2. Les animateurs et les employés licenciés n’ont donc pas pu profiter du triomphe de ce dernier Pixar. Une injustice dingue qui s’explique parce que Pixar n’est pas membre du syndicat des animateurs, qui protège ces derniers contre les traitements et les licenciements abusifs. D’après IGN, Pixar propose des salaires plus bas que certains studios concurrents. En contrepartie, l’entreprise promet à ses salariés une prime en fonction du succès des œuvres au box-office. L’un des anciens employés de Pixar à confié à IGN que ce procédé revenait à :
Un ultime fuck de la part de Disney.
Il a également commenté le succès de Vice-Versa 2 qu’il traduit comme :
Ce succès est amer. En gros, c’est comme voir son ex devenir une grande star de cinéma, et dire « Je suis heureux pour toi, mais pourquoi ? ».
Des dérives qui peuvent être associées aux récents raz de marrée qui ont touché Hollywood ces dernières années. Entre la crise de la COVID-19 et les récentes grèves des scénaristes, l’équilibre à Hollywood a été modifié.
Il y aurait également eu des divergences artistiques autour de la fabrication de Vice-Versa 2. Certains créatifs voulaient que Riley soit lesbienne et ressente des sentiments amoureux pour Valentina. Mais les pontes de Pixar ont décidé de procéder autrement, et ont demandé aux équipes créatives de Vice-Versa 2 de retravailler le personnage à de nombreuses reprises. Pour une des sources interrogées par IGN, la possibilité de voir un personnage principal LGBTQ+ dans un film Pixar est au plus bas.
Depuis la parution de l’article de IGN, ni Pixar, ni Disney n’ont souhaité réagir. Mais il semblerait que le même schéma toxique se reproduise sur la production de Elio, le prochain film des studios Pixar. Toujours selon les sources citées par IGN, Elio serait victime des mêmes problématiques que Vice-Versa 2 :
C’était du travail précipité, paranoïaque, avec une direction parano et des messages contradictoires. Vous travaillez 24h sur 24, sept jours sur sept. A partir d’un certain temps, votre corps commence à flancher. Je crois que durant une réunion, quelqu’un a dit « vraiment ? Vous avez tué tout le monde avec Vice-Versa, et maintenant vous voulez faire de même avec Elio ? ».
Ce n’est pas la première fois que les studios Pixar sont dans la tourmente, mais les choses semblent clairement s’aggraver… On regrette cruellement que les différentes grèves de ces dernières années n’aient pas changé fondamentalement le fonctionnement abusif des grands studios Hollywoodien… Quant à Elio, le film réalisé par Adrian Molina, il est attendu le 18 juin prochain dans les salles françaises.