L'industrie du X : entre crise économique et scandale du VIH

Toujours plus consommée, la pornographie constitue l'une des parties les plus importantes du Web. Néanmoins, aujourd'hui, entre l'expansion du porno amateur et la séropositivité d'une actrice, l'industrie est plus que jamais dans la tourmente. 

Le porno amateur : menace économique

Si je vous dis YouPorn, vous pensez sûrement à l'un des sites pornographiques les plus connus du monde. Ce site web parmi tant d'autres est consulté par des millions d'internautes chaque jour. Souvent alimenté par des vidéos professionnelles, ce genre de sites est en proie depuis quelques années au développement exponentiel du porno amateur. Les vidéos, faites par monsieur et madame tout le monde, souvent pour arrondir les fins de mois, inondent la toile au point d'en menacer l'industrie professionnelle. Certains sites sont même spécialisés dans le porno amateur à l'image de Reddit, Chaturbate ou même Jacquie et Michel (en France). Mais comme son nom l'indique, le porno amateur ne dépend de personne. Il est simple à faire, peu couteux mais ne rapporte pas un sous à l'industrie professionnelle. Alors qu'en 1998, l'industrie représentait 10 milliards de dollars aujourd'hui c'est moitié moins : 5 milliards de dollars.

L'industrie également touchée par le VIH

Mais si la montée du porno amateur freine les profits de l'industrie professionnelle, un autre sujet la paralyse totalement : le VIH. Il y a quelques jours, l'actrice X Cameron Bay a été déclarée séropositive provoquant un véritable scandale aux Etats-Unis. Tous les tournages de films pornographiques ont été suspendus. Même s'il n'est pas encore prouvé que ce soit la scène qui l'ai rendu séropositive, de nombreux doutes sont émis. Un premier test avait été fait le 27 juillet et s'était révélé négatif. De ce fait, l'actrice avait continué de tourner des scènes. Elle s'est exprimée déclarant : "aussi difficile que cette nouvelle est pour moi aujourd'hui, j'ai bon espoir que les autres acteurs n'aient pas été touchés."

Même si les règles ont tendance à être de plus en plus présentes à travers le monde pour ce qui est du port du préservatif, elles ne sont malheureusement pas toujours appliquées, surtout aux Etats-Unis où ce n'est pas quelque chose d'obligatoire. Cette histoire rappelle forcément l'épidémie de syphilis l'année passée outre-atlantique qui avait elle aussi stoppé le tournage des scènes.

La Free Speech Coalition a immédiatement réclamé un moratoire sur tous les tournages du pays. Même si des tests sont effectués, ils ne semblent clairement pas nécessaires au bon fonctionnement de la chose. La question de l'obligation du port du préservatif est donc essentielle. Même si l'actrice n'a pas contracté le virus sur le plateau (ce qui reste à prouver) cette sombre histoire permet au moins de faire remonter la question. Un élu local résume la situation : "tant que les préservatifs ne seront pas obligatoires sur tous les tournages, les travailleurs californiens continueront à s'exposer à la maladie, voire à la mort." Après tout, La liberté des uns s'arrête là ou commence celle des autres.