Un tiers de l'humanité ne peut plus admirer la Voie Lactée
C'est l'un des plus beaux spectacles que la nature nous a donné : contempler la Voie Lactée, qui renferme bien des secrets. Mais ce qui était autrefois un bien commun se raréfie sous l'action de l'homme. Le constat fait par la revue Science Advances est terrible : un tiers de la population ne peut déjà plus observer la Voie lactée. La cause ? La pollution lumineuse, une problématique souvent laissée de côté par les scientifiques. Pourtant, ses conséquences sont multiples et touchent aussi bien à l'écologie qu'à la santé.
Un halo lumineux qui enveloppe les villes
Les nuages qui traînent au-dessus de Paris n'aident pas à la contemplation du ciel. Mais même s'il faisait beau alors que l'été approche, on ne pourrait que constater la pollution lumineuse émise par l’éclairage public, les vitrines, les bureaux restés allumés et autres panneaux publicitaires. Nous ne sommes pas les seuls concernés puisque 60% des Européens ne peuvent plus voir la Voie Lactée et ce chiffre atteint les 80% en Amérique du Nord. En France, pour espérer voir la Voie Lactée, il faut aller dans des endroits reculés qui deviennent de véritables trésors naturels. La carte ci-dessous résume la situation dans le monde entier. Voici quelques explications :
- - Les zones sombres ont un ciel noir absolu, clair comme de l’eau de roche.
- - En bleu, le ciel commence à s’éclaircir vers l’horizon.
- - En vert, la pollution lumineuse monte jusqu’au zénith. Le ciel est 8 à 50 % plus lumineux que dans son état naturel.
- - En jaune, le ciel naturel est "perdu" avec 50% à 400% de luminosité supplémentaire. Au seuil supérieur, on n’arrive plus à distinguer la grande traînée laiteuse de la Voie lactée. 35,9 % de la population mondiale est concernée.
- - En rouge, les astres qui peuplent le ciel disparaissent. La luminosité devient si forte que l’œil humain passe en mode diurne et voit avec ses cônes au lieu des bâtonnets.
- - En blanc, l’œil humain n’a même plus besoin de lancer son processus d’adaptation à l’obscurité tant l’environnement est lumineux.
Le problème des lampes à LED
La prolifération des lampes à LED inquiète les scientifiques. Selon Fabio Falci, l'un des chercheurs de l'équipe internationale ayant participé à l'élaboration de la revue, cette technologie pourrait "entraîner un doublement, voire un triplement, de la luminescence du ciel pendant des nuits noires". Le fait est que les lumières LED sont plus économes en énergie mais elles émettent plus de lumière dans le spectre bleu que les lampes de sodium. Ces longueurs d’onde bleues sont facilement capturées par l’atmosphère, ce qui a pour effet d’augmenter considérablement la pollution lumineuse.
Un impact nocif
En plus de vous cacher d'un spectacle magnifique, la pollution lumineuse influence le cycle jour-nuit des animaux. Des oiseaux migrateurs partent trop tôt ou trop tard. Des pollinisateurs nocturnes comme les chauves-souris disparaissent petit à petit. On pourrait aussi souligner les problèmes que cette pollution engendre pour les écosystèmes sous-marins. Et pour les humains, la pollution lumineuse augmente la production de mélatonine provoquant des troubles dans le cycle du sommeil et augmente le risque de certains cancers.
La solution pourrait venir d'une législation soutenue au niveau international afin de protéger les observatoires astronomiques, les citoyens, l'environnement et économiser l'énergie. Cette idée est notamment défendue par l'Association internationale pour le ciel noir (International Dark Sky Association). Cette dernière dispose de projets variés et aide par exemple la ville de Malibu, en Californie, à éviter le gâchis en mettant en place un dispositif d'éclairage extérieur répondant aux seuls besoins de sa communauté.
Top 10 des manières de faire disparaître la voie lactée. La 11ème va vous surprendre.