Comment les avions de la Première Guerre Mondiale pouvaient-ils utiliser la mitrailleuse sans tirer dans l'hélice ?
C'est au cours de la Première Guerre Mondiale que l'aviation militaire s'est fortement développée avec notamment le Fokker Eindecker allemand, considéré comme le premier avion de chasse de l'histoire. Cette machine avait la possibilité d'utiliser la mitrailleuse sans abîmer l'hélice. Une technologie que l'on doit à Anthony Fokker, un ingénieur qui a révolutionné les combats aériens.
La solution, vous vous en doutez, c'est que pour pouvoir utiliser la mitrailleuse sur un avion sans toucher les pâles de l'hélice, il faut de la synchronisation. En effet, il faut réussir à synchroniser le tir. Mais avant d'y parvenir petit retour sur les différentes solutions qui ont été testées.
De nombreux essais avant de trouver la solution
D'abord, Raymond Saulnier va déposer un brevet en mai 1914 pour un dispositif de tir synchronisé avec l'hélice en contrôlant les mouvements de la culasse et du percuteur de la mitrailleuse en fonction du régime de rotation du moteur. Sauf que manque de chance, la mitrailleuse Hotchkiss, utilisée par l'armée française, se révèle capricieuse et fonctionne de façon aléatoire. Du coup, il imagine une autre solution : des hélices blindées ! Certaines balles passent entre et les autres viennent s'écraser sur le blindage.
On vous l'accorde, on peut toujours améliorer ce système. C'est d'ailleurs ce qui est fait avec Roland Garros : placée sur l'aile dans le champ de vision du pilote, la mitrailleuse tire dans l'axe de l'avion et les balles passent à travers l'hélice dont les pâles sont protégées par un déviateur.
Capture de Roland Garros et espionnage industriel
Après avoir été touché par une balle allemande, Garros est obligé de se poser sur le territoire allemand. C'est là que le système est jugé astucieux par les soldats qui ont fait prisonnier le français. Ainsi, il est envoyé à Fokker, un ingénieur hollandais, pour tenter de lui venir en aide dans le développement de ce système. Fokker analyse la mitrailleuse française pour essayer de l'adapter sur les avions allemands sauf que les balles germaniques sont trop dures en raison de leur alliage ce qui fait qu'elles ricochent ou transpercent l'hélice. L'ingénieur hollandais réussira à mettre au point en trois jours seulement un tir synchronisé entre l'hélice grâce au crantage entre le moteur et la détente pour déclencher le tir le tout associé à un jeu sur la pression des gaz du moteur pour réguler la cadence de l'arme. Le concept séduit de nombreux constructeurs et il parviendra à mettre en place jusqu'à trois mitrailleuses fixes sur un avion.
Ce système, dont la cadence était de 400 coups par minute, est monté sur un monoplace baptisé Fokker M.5K/MG et sur un Fokker E I qui fait son apparition pendant l'été 1915 puis les modèles sont très vite améliorés. L'ère Fokker permet à des aviateurs de remporter des combats aériens malgré un défaut principal : les nombreux et fréquents enrayements de l'arme. Les Fokker allemands seront les pires ennemis des Français et Britanniques jusqu'au 8 avril 1916, jour où les Alliés réussissent à capturer un appareil allemand et parviennent à le copier. C'est Robert Alkan, un sergent français qui mettra au point ce système pour la version française à l'aide de câbles anglais.
Aujourd'hui, Slow Mo Guys se sont amusés à filmer en slow motion le fonctionnement d'une mitrailleuse Vickers utilisée pendant la Première Guerre Mondiale qui tire uniquement lorsque la ligne de vue n'est plus obstruée par une pale.
Comment les dinosaurs se torchaient le Q ?
Futé²
1) utiliser un tube comme moyeu d'hélice et tirer par le trou (plutôt au canon qu'à la mitrailleuse d'ailleurs)
2) mettre les mitrailleuses (jusqu'à 8 !) à coté de l'hélice, sur les ailes
Maxim ne se doutait pas, en inventant sa mitrailleuse, qu'elle aurait autant de succès en aviation à partir de 1916. Une revanche ( ? ) pour son aéroplane !