L’incroyable mécanisme de la vision de la pieuvre
Oui, les pieuvres sont des créatures très intelligentes ! La preuve avec cette nouvelle étude menée par une équipe de scientifiques de l’Université de Californie en collaboration avec Berkeley et Harvard qui viennent de découvrir que ces céphalopodes, en plus d’être daltoniens, peuvent percevoir la couleur grâce à un mécanisme bien particulier.
Dans la nature, tous les êtres distinguent les couleurs grâce aux cônes qui sont au nombre de 7 millions chez l’homme et qui servent à la vision nocturne également. Il existe trois types de cône qui contiennent chacun un pigment différent qui réagit à des ondes lumineuses de longueurs différentes. Sauf que lorsqu’un individu ne dispose pas de ces trois types de cône, il est considéré comme daltonien.
Chez les céphalopodes, on sait qu’ils ne disposent que d’un seul type de récepteur de lumière. A partir de ce constat, on est en mesure de dire qu’ils ne sont pas capables de distinguer les couleurs. Or, de nombreux poulpes, calamars ou seiches ont la capacité de changer la couleur de leur peau notamment pour se camoufler ou pour séduire une proie. Mais alors, comment ces céphalopodes daltoniens sont-ils passés maîtres dans la manipulation des couleurs ?
La pieuvre réussi à décomposer les longueurs d'onde
D’après la théorie exposée par ces scientifiques, la clé réside certainement dans la forme de la pupille de la pieuvre (en forme de U ou de W), qui agit comme un prisme, diffusant la lumière blanche dans toutes les directions. C’est ce que l’on appelle l’aberration chromatique : au lieu de focaliser la lumière à travers un sténopé (principe de l’appareil photo), les pieuvres captent toute la lumière et la décomposent en longueurs d’onde. Puis, en modifiant la profondeur de leur globe oculaire ou en changeant la distance entre la lentille et la rétine, ils arrivent à se concentrer sur les différentes longueurs d’onde perçues. C’est ce qui leur permet de distinguer les couleurs.
Avec cette théorie, Alexander et Christopher Stubbs, père et fils auteurs de cette étude, expliquent que les céphalopodes ont forcément du mal à voir les objets blancs qui reflètent toutes les longueurs d’ondes, mais ils imaginent que les pieuvres peuvent se concentrer sur des objets composés de couleurs primaires comme le jaune et le bleu, qui sont des couleurs que l’on retrouve beaucoup dans les eaux (coraux, rochers, algues …).
Bien évidemment, il ne s’agit que d’une hypothèse. Mais si cette théorie s’avère validée, cela pourrait certainement expliquer pour quelle raison les céphalopodes possèdent d’importants cerveaux qui leur permettent de calculer la distance et de décomposer les différentes longueurs d’ondes.
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déso