Un requin femelle se passe de mâle pour avoir des enfants
Léonie est le nom d’un requin-zèbre ovipare femelle, habitant les eaux de l’Australie. Depuis 1999, cette dernière vivait avec son partenaire et leurs progénitures dans un aquarium à Townsville. Mais, en 2012 la mère fut séparée de sa famille. 4 ans plus tard, Léonie nous montre la preuve qu’on ne peut pas toujours séparer une mère de ses enfants, puisqu'elle a mis au monde 3 nouveaux petits requins sans aucun contact avec un mâle. On sait que certains vertébrés peuvent se reproduire de manière asexuée sans jamais avoir de partenaires. Les bébés de Léonie et leur ADN démontrent que leur conception a été réalisée de cette façon.
Artwork "Shark Week Day 3 - Zebra Shark" par Eric’s Art Blog
#1 De très rares cas d'une telle fécondation dans le monde
Chez les requins ovipares, comme Léonie, le système d’origine serait celui de la paraviviparité, fécondation interne et oeufs libérés. Chez les vivipares, le développement se fait à l’intérieur du ventre de la mère, retenant ses oeufs, les embryons se nourrissant des réserves issues du placenta et naissant finalement complètement formés. Les requins ovovivipares sont plus spécifiques car les embryons sont développés par les voies génitales de la mère, sans placenta, jusqu’à la naissance. Cela peut mener jusqu’à l’oophagie, un genre de Walking Dead de l’embryon, les plus forts dévorant les plus faibles.
Le cas de Leonie, qui est un requin zèbre ovipare, est donc assez rare si on prend le parti de la reproduction asexuée. À ce jour on ne dénombre que quelques rares cas : un aigle, un boa, certains gecko...
#2 Reproduction asexuée ?
Christine Dudgeon, professeur à l’Universirté of Queensland, s’est penchée sur le phénomène. Il y a plusieurs explications à cela, d’après ces recherches révélées dans le NewScientist le 16 juillet, la reproduction asexuée peut être envisagée. La première réduisant l’hétérogénéité génétique, d’une extrême consanguinité, cette possibilité peut se révéler nécessaire lorsque il y a peu de requins mâles. Les gènes passant de femelles en femelles. Jusqu’à pouvoir retrouver une reproduction sexuelle usuelle ? C’est une possibilité.
Du point de vue du professeur de l’université of New South Wales, Russell Bonduriansky, les deux types de reproductions, sexuée et asexuée, l’une et l’autre réalisées séparément puis le passage de l’une à l’autre "pourrait bien être plus ordinaire que l’on imagine".
Photo de bannière par warren baverstock – article de Nikki Schriber – copyright VISION Managazine