Critique The Hateful Eight : synopsis, casting, date de sortie du film de Tarantino
Après le fameux Django Unchained qui a vu le jour en 2012, le réalisateur Quentin Tarantino remet le couvert avec The Hateful Eight.
Un scénario bien gardé
L'an passé, alors que le tournage n'avait pas encore commencé, le scénario de The Hateful Eight avait fuité. Très déçu d'apprendre cette nouvelle, le réalisateur Quentin Tarantino avait déclaré qu'il s'agissait désormais d'un projet mort dans l’œuf et qu'il ne préférait ne plus le réaliser. Suite à l'engouement des fans, Quentin Tarantino a finalement décidé de reprendre le projet !
Mais alors, quel est ce scénario si bien gardé ? Dans The Hateful Eight, on se retrouve quelques années après la guerre de Sécession. Le chasseur de primes John Ruth fait route vers la ville de Red Rock où il doit livrer à la justice sa prisonnière, Daisy Domergue. Sur la route de Red Rock, ces deux personnages vont alors rencontrer le major Marquis Warren, un ancien soldat de l'Union devenu lui aussi chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock.
Surpris par un énorme blizzard, ces quatre personnages vont être contraints de s'abriter dans un relais de diligence où se trouvent déjà quatre autres personnes. Tout d'abord Bob, la personne qui s'occupe du relais en l'absence de la propriétaire, Oswaldo Mobray, le bourreau de Red Rock, ainsi que le conducteur de troupeaux Joe Gage, et le général confédéré Sanford Smithers. Cloîtrés dans ce relais, ces huit personnes vont s'engager dans une série de tromperies et de trahisons.
Un casting de choix
Si nous ignorons encore la date de sortie précise de The Hateful Eight, nous savons néanmoins les acteurs qui interpréteront les huit rôles. En effet, nous aurons affaire à Samuel L. Jackson dans le rôle du major Marquis Warren, Kurt Russell qui incarne John Ruth, ainsi que Jennifer Jason Leigh, la prisonnière ou encore Channing Tatum et Walton Goggins.
Test du The Hateful Eight
Tout le long de l’année 2015, j’ai attendu deux films. Star Wars - Épisode VII : Le Réveil de la Force, et The Hateful Eight de Tarantino. Le premier ne m’a pas déçu, le second m’a confirmé ce que je savais déjà : le réalisateur de Pulp Fiction est à la première place du podium de mes réalisateurs préférés. Critique à chaud de la nouvelle claque de Tarantino !
Un film-somme
Après avoir rendu hommage aux films de gangsters (Reservoir Dogs, Pulp Fiction), à la blaxploitation (Jackie Brown), aux films de chanbara (Kill Bill), aux séries B (Inglourious Basterds) et aux westerns spaghettis (Django Unchained), Tarantino explore de nouveaux genres cinématographiques. Dans ce nouveau western, il rend un vibrant hommage au film d’horreur The Thing. Le nouveau Tarantino et le film de John Carpenter ont de nombreux points communs : Kurt Russell au casting, Ennio Morricone pour la bande-originale, un décor enneigé, la paranoïa comme thème principal. Tarantino a d’ailleurs confié à Première que The Hateful Eight était "son premier film d’horreur".
C’est également un hommage certain aux Dix petits nègres d’Agatha Christie. D’emblée, John Ruth, le personnage interprété par Kurt Russell, pense que parmi les six personnes enfermées avec lui et sa prisonnière, interprétée par Jennifer Jason Leigh, une personne (minimum) cherche à la délivrer. Qui dit la vérité, qui ment ? La tension est à son comble durant tout le film. Le Major Marquis Warren (l’incroyable Samuel L. Jackson) mène l’enquête.
Le film le plus représentatif de Tarantino
Vous trouverez dans ce film tout ce qui a fait le succès du réalisateur américain : des dialogues à rallonge, qui font à la fois rire et frémir, des scènes absolument cultissimes, de l’ultra-violence digne de la pétarade à la fin de Django Unchained.
Pour ce film, Tarantino est accompagné d’acteurs au sommet de leur art, qui ont déjà croisé sa route : Samuel L. Jackson (Pulp Fiction, Jackie Brown, Django Unchained), Kurt Russell (Death Proof), Walton Goggins (Django Unchained), Tim Roth (Reservoir Dogs, Pulp Fiction), Michael Madsen (Reservoir Dogs, Kill Bill), Bruce Dern (Django Unchained), etc. Chaque acteur fait une prestation de folie ! Et que dire de Samuel L. Jackson, avec son accent extraordinaire, qui livre ici une interprétation digne de Jules dans Pulp Fiction. Jennifer Jason Leigh y est également merveilleuse !
The Hateful Eight est également pensé comme un miroir du premier film de Tarantino. Mais je me dois d’avertir le lecteur : ce paragraphe sera plein de SPOILS. Si tu n’as pas vu le film, je te conseille de te rendre au paragraphe suivant. Je t’aurais prévenu ! Reprenons : The Hateful Eight est pensé comme un miroir du premier film de Tarantino, Reservoir Dogs. Non seulement on y retrouve Tim Roth et Michael Madsen, mais le principe est le même : au moins un des membres du groupe n’est pas ce qu’il prétend être. On retrouve également plusieurs scènes qui rendent hommage à certaines scènes cultes des films de Tarantino : le personnage interprété par Michael Madsen tuant un homme avec en fond sonore Now you’re all alone de David Hess fait évidemment penser au meurtre du policier par Mister Blonde (le psychopathe qu’interprète Madsen dans Reservoir Dogs) en dansant sur Stuck in the middle with you des Stealers Wheel. De même, la scène où un sudiste fait une fellation à Warren (le personnage interprété par Samuel L. Jackson) rappelle étrangement celle où Marcellus Wallace se fait violer par Zed dans Pulp Fiction (sauf que les rôles sont inversés : dans Pulp Fiction, une personne noire est violée par un blanc, alors que dans The Hateful Eight, c’est l’inverse). Enfin, lorsque Warren se fait exploser les testicules, cela fait référence à la scène où, dans Django Unchained, Stephen (aussi interprété par Samuel L. Jackson) menace Django de le priver de ses organes génitaux.
Enfin, The Hateful Eight est chapitré et non-linéaire, comme tous les films de Tarantino (hormis Django).
Un film sérieux et excessif
Avec ce huitième film (les Kill Bill ne comptant que pour un), Tarantino livre son film le plus personnel. La musique, moins pop que dans Django Unchained, donne une ambiance plus sérieuse. Dans The Hateful Eight, Tarantino se veut aussi plus politique, réagissant une fois encore aux violences policières contre les citoyens noirs-américains. On se souvient de cette phrase percutante prononcée par Samuel Jackson : "Le seul moment où les noirs sont en sécurité, c’est quand les blancs sont désarmés."
Mais la morale politique du film n’empêche pas le film d’être à la fois le plus drôle et le plus violent film de Quentin Tarantino. Si les critiques cinéma de journaux comme Le Figaro, Metronews, Le Parisien ou Les Cahiers du cinéma sont extrêmement sévères avec le film, je peux vous assurer que si vous n’y allez pas, vous raterez un grand moment de cinéma ! Le film a beau durer 3 heures, on ne voit pas le temps passé, tant les dialogues sont savoureux, l’histoire prenante, les images percutantes. À voir en VO absolument !