Test Yotaphone 2 : fiche technique, prix et date de sortie du smartphone double face

Après avoir dévoilé son nouveau smartphone à deux écrans au salon du Mobile World Congress 2014, le constructeur russe, Yota Devices, a récemment annoncé l'arrivée du YotaPhone 2 sur le marché. Des spécifications revues à la hausse, un design plus attrayant et deux écrans, le YotaPhone 2 a tout pour plaire et pour se différencier. Mais, que vaut-il vraiment ? Est-il vraiment une amélioration du premier Yotaphone ? Voici la réponse.

Un deuxième écran bien intégré

Comme pour le YotaPhone 1, la particularité du YotaPhone 2 réside dans son système à deux écrans. En effet, comme son prédécesseur, le YotaPhone 2 dispose d'un large écran tactile à l'avant et d'un écran tactile, légèrement plus petit à l'arrière. Cependant, le constructeur Yota Devices a tout de même amélioré la résolution des écrans en offrant un écran de 5 pouces avec une définition Full HD de 1 920 x 1 080 pixels et un écran dorsal de 4,7 pouces d'une définition de 960 x 540 pixels (contre 640 x 360 pixels pour son prédécesseur). Ainsi, l'écran dorsal offre une meilleure lisibilité, même si la lecture  reste un gros problème pour la technologie e-ink sans rétroéclairage. En effet, l'écran disposé au dos du smartphone est complètement illisible en pleine nuit et c'est bien dommage !

Pour ce qui est de l'intégration des deux écrans, le constructeur a innové et s'est bien éloigné du design carré du premier YotaPhone. Ici, le YotaPhone 2 s'offre un design beaucoup plus attirant et une meilleure prise en main. Malgré le fait qu'il dispose de deux écrans, le YotaPhone 2 n'est pas trop lourd ni trop épais et c'est assez surprenant. L'arrière du téléphone est légèrement incurvé sur les bords, ce qui permet une meilleure préhension et c'est très agréable. En revanche, il n'est pas possible de retirer la coque arrière, qui n'est autre que l'écran e-ink. On ne peut donc pas changer de batterie ni ajouter de carte mémoire pour allonger la mémoire de 32 Go du smartphone.

Un deuxième écran bien exploité

Si le YotaPhone 2 est le seul et unique smartphone du marché à disposer de deux écrans, il en va de même pour la technologie adoptée pour les utiliser. En effet, il existe ici une interactivité entre les deux écrans puisqu'on utilise l'écran principal pour gérer l'affichage de l'écran secondaire. Pour cela, Yota Devices a mis en place l'application YotaHub, qui est composée de YotaCover et de YotaPanel. Le premier permet de gérer les fonds d'écran, les diaporamas et affiche les divers icônes utiles comme les messages, appels, mails et notifications. Pour ce qui est du deuxième, il est légèrement plus complet car il propose les icônes cités ci-dessus ainsi que divers widgets entièrement paramétrables. Très utile pour consulter nos notifications et gérer nos applications sans utiliser l'écran principal. De plus, le paramétrage est vraiment simple à effectuer.

Bien évidemment, ce second écran ne peut pas afficher tous les contenus, mais le constructeur a tout de même développé de nombreuses applications pour afficher les principaux éléments que l'on utilise quotidiennement. C'est très ingénieux puisqu'on peut accéder aux notes, à la lecture d'ebooks, ou même à l'agenda et à l'heure, sans pour autant appuyer sur un bouton et retourner son smartphone. Tout est à portée de main (comme l'écran reste allumé constamment) et c'est vraiment ce qui fait la différence avec les autres smartphones du marché. Et si vous doutez de l'utilité de ce second écran, vous aurez certainement changé d'avis à la fin de ce test car cet écran est vraiment très utile. Cet écran permet de consulter toutes les notifications à tout moment grâce au YotaPanel tandis que le YotaCover permet simplement d'être averti d'une nouvelle notification. Pour la consulter, il faudra soit passer en YotaPanel ou sur l'écran principal. Il est même possible de basculer l'écran principal sur l'écran secondaire et d'accéder aux réelles fonctions du smartphone. Par ailleurs, pour celles et ceux qui veulent protéger leur vie privée, Yota a pensé à proposer un système de modification d'affichage des notifications sur l'écran e-Ink.

Le but de cet écran e-Ink est d'avoir tout devant les yeux, mais aussi et surtout d'économiser la batterie du smartphone. Cet écran est vraiment appréciable et j'ai pu le constater lorsque je suis parti en déplacement durant plusieurs jours. En oubliant volontairement le chargeur, je me suis retrouvé à court de batterie après quelques heures d'utilisation sur l'écran principal. Avec seulement quelques 15% restants, j'ai tout de même pu terminer le week-end en utilisant principalement l'écran secondaire et la fonction YotaEnergy. Bien sûr, la technologie e-Ink a besoin de beaucoup moins d'énergie pour tourner, et c'est ça le point positif. De plus, même lorsque la batterie du téléphone est totalement vide, l'écran e-Ink est toujours visible. Cela peut être utile si on ajoute une capture d'écran importante en fond d'écran par exemple.

Un deuxième écran qui a ses limites

L'écran e-Ink du YotaPhone 2 permet d'économiser fortement la batterie du smartphone. Cependant, nous pouvons déjà noter que l'utilisation de l'écran principal en continu revient au même que si l'on utilisait un smartphone quelconque du marché. La batterie de 2 500 mAh est performante, mais surtout lors de l'utilisation de l'écran secondaire.

Cet écran e-Ink a tout de même montré ses limites lors de notre test. Si nous sommes désormais habitués à utiliser des smartphones avec des écrans ultra-réactifs, l'écran e-Ink n'est pas encore très performant en terme de rapidité d'exécution. Il y a également des effets de rémanence par moment lorsqu'on change d'application rapidement ou qu'on fait défiler rapidement un contenu. Ce n'est pas perceptible à chaque fois, mais cela peut tout de même déranger. Il manque de réactivité lorsqu'on navigue et ne répond pas tout le temps lorsqu'on appuie sur telle ou telle touche. A l'inverse, l'écran principal est réactif à souhait et n'a montré aucun ralentissement lors de la navigation dans les menus et sur Internet. Le YotaPhone 2 pourra dire merci à son processeur quad-core Qualcomm SnapDragon 800 MSM8974 et à ses 2 Go de RAM.

Yota Devices a pensé à faire fonctionner un seul écran à la fois. Ainsi, dès que vous déverrouillez l'un des deux écrans, l'autre se met automatiquement en veille. De mon côté, j'aurai apprécié pouvoir utiliser les deux écrans simultanément, au moins lors du paramétrage de l'écran secondaire grâce à l'écran principal.

L'écran e-Ink ne dispose d'aucun système de rétroéclairage, c'est vraiment dommage car la lecture ou la consultation de notifications est impossible lorsqu'il fait trop sombre. Il ne sera pas non plus possible de jouer à des jeux qui en demandent trop car l'écran ne pourra pas suivre. On doit se contenter de la base de jeux proposés par Yota, notamment un jeu d'échecs ou 2048. Enfin, certains développeurs d'applications tirent parti de l'API pour développer des applications dédiées à l'écran en question, on retrouve notamment Twitter qui offre une bonne lisibilité, mais un temps de latence élevé au niveau du rafraichissement du flux d'actualité.

Le multimédia, un petit plus ?

Pour ce qui est de la photo, Yota a intégré un capteur photo de 8 Mégapixels avec flash LED à l'arrière (donc au dessus de l'écran e-Ink) et un capteur photo de 2 Mégapixels à l'avant. La qualité photo est assez appréciable, mais on ne pourra pas dire parfaite. Le rendu est assez bon, mais les couleurs manquent légèrement de chaleur en général. La balance des blancs reste correcte et le bruit est assez léger, ce qui est appréciable. En revanche, le mode HDR n'est pas vraiment bon, que ce soit en extérieur ou en intérieur. Les photos en basse luminosité restent également de bonne qualité et les détails sont toujours présents. L'autre avantage réside dans l'écran e-Ink encore une fois. En effet, il est désormais possible de réussir ses selfies en un clin d’œil grâce au YotaPhone 2 et à son écran secondaire. Cet écran peut servir pour afficher l'image du capteur photo de 8 Mégapixels en direct. De plus, les selfies seront de meilleure qualité puisqu'on peut utiliser le capteur arrière sans souci.

En ce qui concerne les jeux, on vous l'a précisé plus haut, l'écran e-Ink ne permet pas de faire tourner les bêtes de courses. Les temps de latence dans l'animation sont trop élevés et il est donc quasiment impossible de suivre un jeu trop gourmand. Heureusement, il y a l'écran AMOLED et le processeur quad-core Snapdragon pour sauver la mise. Sur cet écran, les jeux tournent particulièrement bien, notamment notre test récurrent Les Minions. Je n'ai constaté aucun ralentissement ni aucun bug et c'est assez plaisant. Le tout tourne sous Android 4.4.3 KitKat et propose donc toute la ribambelle d'applications de Google, couplée à la surcouche de Yota qui est d'ailleurs peu présente, mis à part le YotaHub, YotaReader ou YotaRSS.

Verdict

Disponible sur le marché à 699 euros, le YotaPhone 2 reste un produit de rapport qualité/prix correct. Avec son système de double écran, le YotaPhone 2 peut facilement se différencier de la concurrence et attirer l’œil attentif du consommateur qui cherche peut-être de la nouveauté et à s'échapper de la constance dans ce marché parfois routinier. Ce smartphone a de bonnes qualités, notamment son système double écran, qui reste forcément un atout majeur, mais également son design assez sexy et son autonomie qui peut atteindre des sommets en utilisant l'écran e-Ink. En comparaison avec le YotaPhone 1, le YotaPhone 2 connait de nombreuses améliorations, mais il reste encore quelques détails à peaufiner pour le prochain modèle. Je fais référence au temps de latence parfois très long, au rétroéclairage manquant ou à la rémanence de l'écran e-Ink.

Le point labo

Autonomie en vidéo (20 minutes sur Youtube avec Wifi Allumé) : -2 %

Score AnTuTu : 25 577