Cette employée d'une enseigne de literie virée pour ce fait pour le moins insolite
En France et ailleurs, les anecdotes juridiques affluent. Quotidiennement, le compte X (anciennement Twitter) Curiosités Juridiques partagent les plus croustillantes d'entre elles. Et ce mardi 22 août, ce compte suivi par plus de 434 000 personnes partageait la décision de la Cour d'appel de Douai concernant le licenciement d'une vendeuse de matelas ayant fait l'amour sur les lits d'exposition. Retour sur cette affaire.
une affaire rocambolesque
"Est dépourvu de cause réelle et sérieuse le licenciement de la vendeuse de matelas dont l'ancien amant a envoyé à son patron des photos révélant qu'il lui a plusieurs fois fait l'amour sur les lits d'exposition. Cour d'appel de Douai, 25 juin 2021, n° 19/00958" nous fait savoir le compte Curiosités Juridiques ce mardi 22 août 2023. Une affaire sur laquelle l'Informé, un média d'investigation, s'est penchée plus en détails, dans un papier repris par la suite par Le Parisien.
Une employée de l'entreprise le Roi du Matelas licenciée pour avoir fait l'amour sur un lit d'exposition.
— l'Informé (@LInforme_) August 21, 2023
Accusée par un amant éconduit, la vendeuse de l’enseigne de literie nie les faits et conteste son renvoi.
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Cette affaire, la justice la côtoie depuis près de 6 ans. Tout débute le 18 janvier 2017 lorsqu'un certain David M. envoie un mail au responsable du magasin Le Roi du Matelas de Boulogne-sur-Mer indiquant être l'amant de Céline D., l'une des vendeurses, et avoir eu des relations sexuelles avec elle à plusieurs reprises sur les matelas d'exposition. Pour accompagner sa révélation, David M. n'hésite pas à accompagner son mail de photos de la vendeuse dévêtue. Cerise sur le gâteau, l'homme se pavane dans la section du site réservée aux avis : "N’hésitez pas à acheter le matelas Darwin. Je l’ai testé une bonne dizaine de fois avec la vendeuse du magasin de Boulogne-sur-Mer, il est top mais n’achetez pas l’expo on l’a foutu en l’air !".
Confrontée à ces informations, Céline D. ne conteste pas les faits et décide de démissionner. Seulement, elle revient finalement sur sa décision et souhaite conserver sa place dans l'entreprise. Un choix qui n'est pas du goût de l'enseigne qui va la licencier deux semaines plus tard pour faute grave. Plutôt que d'accepter cette sentence, la vendeuse va alors porter l'affaire devant le tribunal. Céline D. nie tout en bloc et réclame des dommages et intérêts. C'est là que David M. revient dans l'affaire. Dans une attestation qu'il aurait rédigé en "échange de 2000 euros en cas de victoire aux prud'hommes", l'ancien employé de Le Roi du Matelas, licencié en 2013 pour faute grave, est visé par une plainte de Céline D. à son encontre pour harcèlement et menaces de mort.
Face à la justice, Céline D. obtient gain de cause en juin 2021. Malgré une première défaite aux prud'hommes, la jeune femme est récompensée devant la cour d'appel, pour qui le licenciement pour faute était "dépourvu de cause réelle et sérieuse". Une victoire de courte durée, puisque la Cour de cassation vient d'estimer que "l'emploi de termes incompatibles avec l'exigence d'impartialité" avait été utilisé. Et pour cause, on pouvait alors lire que la vendeuse était "animée du désir irrépressible d’apprécier à leur juste mesure" les matelas d’exposition en raison d’une "conscience professionnelle sans faille". Des termes qui ne sont pas du goût de la Cour de cassation qui a décidé de renvoyer l'affaire en appel. Une affaire qui ne manque pas de rebondissements et à cause de laquelle vous testerez éventuellement un peu moins souvent les matelas d'exposition des enseignes de literie.
Sérieux, même dans vos mots clés, y'a aucun rapport. La seule "justification", c'est que cette info a été relayée par un compte X.