Japon : 5 animes qui ont créé de grosses polémiques

L'énorme engouement autour des animes japonais ne faiblit pas. En France, la demande ne cesse de croître, tout comme le nombre de productions à mettre au crédit du Pays du Soleil Levant. Mais à l'inverse d'excellentes productions ces dernières années, comme L'Attaque des Titans, Jujutsu Kaisen, Pluto, Demon Slayer ou encore Vinland Saga, certains animes n'ont pas brillé par leur qualité. Pire, ils ont généré de véritables polémiques, pour leurs contenus subversifs. Entre violence gratuite, inceste et abus sexuels.
#5 School Days
School Days commence comme un Slice of Life tout somme banal. Makoto Itō, un lycéen de première année vivant avec sa mère divorcée est attiré par Kotonoha Katsura, une camarade d'une autre classe avec qui il partage le même train pour se rendre au lycée. Il sera aidé par Sekai Saionji, formant alors un triangle amoureux. Mais les critiques n'ont pas tardé à tomber sur un personnage principal insupportable à souhait, puis sur un final qui part complètement en vrille. Les choses s'enveniment entre les trois protagonistes, jusqu'à ce que Sekai tue Makoto, puis que Kotonoha tue à son tour Sekai, après avoir découvert le corps de Makoto. Elle lui ouvre le ventre, avant de partir avec la tête de son cher et tendre. Glauque. À noter qu'à la base, School Days est un jeu vidéo sorti uniquement au Japon en 2005 sur PC, puis sur PS2 et Playstation portable respectivement en 2008 et 2010.
#4 Pupa
Pupa est l'histoire de deux adolescents, Utsutsu et sa petite sœur Yume, qui, abandonnés par ses parents, tentent de se reconstruire une vie. Un jour, alors qu’ils rentrent ensemble du collège, ils tombent nez à nez avec une étrange scientifique au visage mutilé. Juste après leur rencontre, de gigantesques papillons rouges apparaissent et Yume se transforme en monstre. Son frère, incapable de la ramener à la raison, est obligé de demander de l’aide à Maria (la scientifique), qui leur dévoile qu'ils sont infectés par un virus appelé Pupa. Si le pitch n'a rien d'étrangé, le déroulé de l'anime l'est, en revanche. Épisodes de 4 minutes, histoire bâclée, animé étiqueté comme étant gore et horrifique, mais dont les scènes d'horreur sont censurés, rien ne va. Bref, l'un des animes les plus mal notés de tous les temps.
#3 Oreimo
Basé sur le roman léger original de Tsukasa Fushimi, Oreimo suit Kyosuke Kosaka, un adolescent qui ne s'entend pas avec sa sœur cadette, Kirino, depuis des années. Un jour, en fouillant dans un boîtier de DVD, il découvre les passe-temps secrets d'otaku de sa sœur, qu'il utilise alors pour aider à reconstruire leur relation. Mais cette reconstruction de la relation frère-soeur se transforme finalement en couple. Les fans n'ont alors pas hésité à crier à l'inceste, écoeuré par le final.
#2 Gobelin Slayer
Adaptée d'une série de light novels de dark fantasy de Kumo Kagyu, la version animée de Goblin Slayer a immédiatement crée un buzz sans pareil dès la diffusion de son premier épisode. Beaucoup ont cru voir là le nouveau Berserk. Mais ce n'est pas à titre mélioratif que l'anime a fait parler de lui. Le premier épisode plonge un groupe d’aventuriers inexpérimentés dans l’horreur, face à une horde de Gobelins. L’intervention inespérée d’un guerrier solitaire permet à une prêtresse d'échapper à la mort, dans un niveau de violence inouïe. Problème, aux USA, Crunchyroll, qui détient les droits de diffusion là-bas, avait diffusé le tout premier épisode sans avertissement au préalable, entraînant la colère de nombreux internautes. L'histoire se termine finalement bien, puisque la violence s'estompe largement, au fil des épisodes suivants.
#1 Redo of Healer
À sa sortie en 2021, Redo of Healer a rapidement créé la controverse. L'histoire suit Keyaru, le «Héros guérisseur» qui, après avoir enduré des années de souffrances de la part de ses soi-disant alliés, découvre un moyen de développer ses capacités magiques et remonte le temps pour se venger de ses pairs. Mais cette violence exacerbée a été vivement critiquée sur les réseaux sociaux notamment pour sa représentation d’abus sexuels. Depuis, la limite d'âge de l'anime a été fixée à 18 ans ou plus.
De votre côté, n'hésitez pas à nous partager vos plus mauvaises expériences en matière d'animés, dans la section commentaire située juste en dessous de cet article.
Inceste, pédophilie, violence, abus physiques et psychologiques en tous genres, voyeurisme, obsession sx, sexisme, machisme, LGBTphobies sont tout de même une marque de fabrique dans la culture des mangas japonais. Ces aspects « culturels » sont l’émanation d’une société malade et de nombreux observateurs étrangers, mais aussi japonais les ont depuis longtemps dénoncés (voir vidéos youtube des expatriés par exemple qui interrogent leurs amis japonais).
Prenons l’exemple de Black Clover dont je viens de terminer l’animé de 170 épisodes. C’est un très bon animé, avec une excellente bande son. Et pourtant, on y retrouve les persos classiques et les ingrédients habituels du shōnen: filles à gros seins, des mecs obsédés par elles ou qui se retrouvent le nez plongé dans leur poitrine, un frère obsédé à toute heure du jour et de la nuit par sa petite sœur au point d’en saigner du nez, valorisation extrême de la force, des garçons qui n’assument pas leurs émotions perçues comme une faiblesse (dans l’épisode 105, le jeune Magna prend Luck dans ses bras pour le consoler car il est en pleurs après avoir réchappé à la mort et ce dernier l’envoie valser violemment avec un coup de poing).
L’épisode le plus problématique (le 72) à mon sens étant celui où Yomi, le capitaine de la compagnie du Taureau noir menace à demi-mots l’un des jeunes de 16 ans sous son autorité de viol correctif (sous-entendu pour le remettre dans le droit chemin) s’il ne va pas mater les filles avec ses camarades. La scène se passe dans un bain de sources chaudes où les garçons baignent d’un côté et les filles de l’autre. Yomi intime à tous les garçons d’escalader le mur pour mater les filles afin de prouver qu’ils sont de vrais mecs. Il interpelle l’un d’entre eux qui est en retrait (Yuno) et celui-ci lui répond que ce n’est pas dans sa nature de mater les filles. Le capitaine, nu, le saisit alors par la tête et le menace de le « dénaturer », « s’il voit ce qu’il veut dire », s’il persiste dans son refus de faire comme les autres garçons. Et le meilleur ami de Yuno, Asta, vient le défendre et dit que « ce n’est pas son truc » à Yuno, qu’« on n’y peut rien » et qu’« il ne se baigne qu’avec des hommes ». Sous-couvert d’humour, censé excuser tout, la violence et la stigmatisation à la nippone vont bon train. En attendant, des messages souvent délétères et malsains sont passés dans l’inconscient des jeunes spectateurs.
Ce qui est particulièrement vicieux dans cet animé, c’est que ce capitaine est décrit comme ouvert à la différence, qu’il ne fait pas de discrimination dans ses recrutements et que dans le dernier quart de la série le problème de l’infériorisation et de la mise à l’écart des sujets mal dotés en magie du royaume est abordée sous l’angle de la compassion. Il y a même un couple lesbien émouvant, presque dépourvu de magie, au destin dramatique qui est suggéré dans les épisodes 144 et 148 (on comprend que l’une d’entre elles, dégoutée par son mari, bien sûr, s’est tournée vers une femme ; bonjour le cliché), mais le message sonne faux. La solution trouvée pour faire accepter ces parias, c’est d’inventer un artefact qui leur confère de la magie et les normalise. De fait, ils ne seront plus différents et seront donc plus heureux. Dans ces shōnens, les différences valorisées sont sélectionnées et souvent superficielles ou au contraire franchement perverses, mais jugées « mignonnes » et pas prises au sérieux.