Pour Netflix, l'avenir du cinéma est tout tracé et ce n'est pas réjouissant
Depuis le début de la pandémie, bon nombre de commerces et d'activités ont été touchés de plein fouet par les mesures sanitaires prises par les politiques. Parmi eux, les salles de cinéma. Cela fait des mois et des mois que plus personne ne peut se rendre dans les salles obscures pour profiter d'un film. Et nombreux sont ceux qui se sont donc tournés vers le streaming pour profiter des productions. Dans une récente interview, Ted Sarandos, co-directeur général de Netflix a donné son point de vue sur la situation.
Le Covid-19 a bouleversé l'industrie cinématographique
En effet, c'est dans un entretien accordé à KCRW que le N°2 de chez Netflix explique que "les gens regardent énormément de films à la maison" depuis l'apparition du Covid-19. Il espère également que les choses s'arrangeront rapidement et que l'on puisse très vite retourner dans les salles aussi bien pour les fans de cinéma que pour les réalisateurs. Cependant, en attendant un tel retour des choses, le mieux qui reste à faire est donc de profiter des films chez soi.
Pour Sarandos, l'avenir reste incertain. L'industrie cinématographique demande un coût financier important qui est supporté par le spectateur. Il estime qu'avec les nouvelles habitudes de regarder des films à la maison via le streaming, cela pourrait pousser de nombreuses salles et exploitants à mettre la clé sous la porte.
A quoi bon tenter de sauver les salles ?
Selon le co-directeur de Netflix, la situation des salles actuellement peut être mise en perspective avec le funeste destin des DVD. A l'époque, avant l'avènement du streaming, personne n'a "essayé de sauver le business du DVD". La stratégie était claire : à quoi bon tenter de sauver le DVD et à investir dans ce secteur si on mise tout sur le streaming ?
Par conséquent, le Covid-19 risque bien d'être responsable de la mort de nombreuses salles de ciné et puisque l'avenir du 7ème art, d'après Netflix, est tourné vers le streaming, il n'est donc pas judicieux de dépenser son énergie à sauver les exploitants de salles.
Une vision que beaucoup de réalisateurs et autres cinéphiles ne risquent pas de partager. A noter cependant que même si Netflix défend son bifteck, l'entreprise a déjà acquis différentes salles de cinéma mais on imagine que l'opération est purement marketing et que le groupe n'a pas pour projet de développer un nouveau réseau de salles.
Les grands cinéma survivront, mais pas mal de petites salles fermeront.
Ce n'est pas parce que les jeux en ligne sont apparus que les casinos ont disparu.
Le cinéma a cet avantage de proposer une expérience beaucoup plus immersive et spectaculaire que la maison.
Le streaming a cet avantage de donner un large choix de contenu plutôt que d'être cantonné aux quelques films actuellement à l'affiche au cinéma.
Donc la solution : Le streaming au cinéma !
Imaginez, vous avez envie de vous faire un marathon seigneur des anneaux dimanche prochain. Et bien, vous vous connectez sur le site de votre cinéma local, vous sélectionnez votre choix, puis la séance est mise en "votes". Si assez de personnes sélectionnent cette séance (c'est à dire qu'elle a atteint un cap où ça devient rentable pour le cinéma), alors elle sera diffusée à la date et l'heure choisie.
Pour un autre utilisateur qui ne sait pas quel film regarder, il parcourt la liste des séances en attente, s'inscrit à celles qui l'intéresse, et dès qu'une d'entre elles passe le cap, il est prévenu et peut confirmer sa réservation.
Alors oui, c'est évident que c'est un énorme changement dans la manière de consommer des films au cinéma, mais regardons comment les salles ont réussis à se relancer de par le monde entre deux confinements : Elles se sont mises à diffuser d'anciens succès, et le public était au rendez-vous.
Il ne reste plus qu'à ajouter une étape où c'est le public qui choisis son film, et les cinémas seront sauvés.
Bien entendu, cela permettra toujours aux nouveaux films de rester à l'affiche, mais ils ne constitueront plus l'entièreté de la rentabilité d'un cinéma, et les gérants ne verront plus leurs rentrées d'argent fluctuer en fonction des blockbuster.