Découvrez notre sélection des comics du premier trimestre 2016

Le premier trimestre de cette nouvelle année s’achève ajourd’hui, et il est temps pour nous de se pencher sur les comics parus ces trois derniers mois : que faut-il lire, acheter ou emprunter ? On vous le dit tout de suite !

Janvier 

— Providence — Alan Moore, Jacen Burrows

Cinq ans après son Neonomicon, une ballade dans le monde de Lovecraft aussi subversive que magistrale, Alan Moore revient avec le dessinateur Jacen Burrows pour une série encore meilleure. Depuis V pour Vendetta, Alan Moore est synonyme d’intelligence, de qualité, de génie. Il montre avec cette série qu’il est toujours aujourd’hui le meilleur auteur de comics du monde. D’autant que Providence n’est pas une série à prendre à la légère. Il s’agit d’une maxi-série qui fera 12 épisodes, comme Watchmen. D’une folle intelligence, Moore y retourne tous les codes lovecraftiens, faisant la psychanalyse d’un génie et d’un monde. Robert Black, un journaliste juif et homosexuel vivant à New York en 1919, et qui souhaite écrire un roman. Lorsqu’il interview le Docteur Alvarez, spécialiste du livre Sous le monde, il apprend l’existence d’un livre mystique arabe, La Sagesse des étoiles, donnant des astuces pour contourner la mort. Il comprend également qu’il existe une Amérique cachée, bien loin des mondanités new-yorkaises. Ces données nouvellement acquises, Robert partira à la rencontre de ce monde caché, ce monde sous le monde, où il espère pouvoir puiser matière à écrire le roman du siècle. Le premier tome de Providence est sorti en France en janvier dernier, chez Panini Comics. Vous trouverez les quatre premiers épisodes de cette série où le génie de Moore atteint son paroxysme. Trente ans après Watchmen, Alan Moore montre qu’il reste le meilleur. 

Pour l’acheter, 18 euros chez Panini Comics. 

— Jessica Jones : Alias - Secrets et mensonges — Brian M. Bendis, Michael Gaydos 

En novembre 2015, nous regardions l’une des meilleures séries de super-héros : AKA Jessica Jones, série née de l’union prolifique (et Ô combien merveilleuse) entre Netflix et Marvel Television. Mais avant d’être une série Netflix adorée par (presque) tous, Jessica Jones est une série de comics écrite par l’un des auteurs phares de Marvel : Brian M. Bendis. L’auteur de Powers et de quelques-uns des meilleurs runs de Daredevil invente une ex-super-héroïne dépressive, avec de gros problèmes avec l’alcool, et qui est devenue détective privée. Ce premier volume republié par Panini Comics regroupe les quinze premiers épisodes de la série Alias, treize ans après leur première publication française. On se rend compte alors de trois choses. Tout d’abord, la série Netflix est terriblement fidèle au matériel original (même si Killgrave n’apparaîtra dans la vie de Jessica que dans le tome 2, qui sortira en France en mai 2016). Deuxièmement, Brian M. Bendis est véritablement l’un des meilleurs scénaristes actuels. Troisièmement, les héros de quartier, comme Jessica Jones ou Daredevil, ont un très gros potentiel scénaristique. Étant donné qu’ils sont majoritairement éloignés des questions politiques et internationales qui occupent les Avengers, les scénaristes peuvent alors approfondir leur psychologie. Et c’est un régal ! 

Pour l’acheter, 18 euros chez Panini Comics. 

— Superman / Batman — Jeph Loeb, Michael Turner, Ed McGuinness 

Alors que s’approchait à grand pas la sortie au cinoche de Batman v. Superman : L’Aube de la Justice de Zack Snyder, Urban Comics publie les 13 premiers épisodes de la série Superman/Batman de Jeph Loeb. Le scénariste américain confirme ici qu’il est l’un des plus grands scénaristes de l’histoire de DC Comics. Rappelez-vous : Batman : Un long Halloween, Batman : Amère Victoire, Batman : Silence, tous ces chefs d’oeuvres sont de son fait. C’est pas rien ! Dans ces premiers épisodes de cette série commencée en 2003, Lex Luthor est devenu Président des États-Unis. L’une de ses premières mesures : déclarer Le Fils de Krypton et Le Chevalier Noir de Gotham « ennemis numéros 1 » ! Superman et Batman devront alors s’unir pour sortir indemne de cette épreuve difficile. Ce run est l’occasion pour Loeb d’explorer avec beaucoup de profondeur la relation mêlée d’amitié sincère et de rivalité solide entre ces deux super-héros légendaires. Si le scénario est efficace et les dessins satisfaisants, on regrette cependant de ne pas retrouver l’écriture magistrale de Loeb dans ses anciennes oeuvres sur l’Homme Chauve-Souris. La faiblesse de cette oeuvre réside dans le fait qu’il s’agit d’une très longue série (plus de 80 épisodes), où plusieurs scénaristes se sont succédés. Je préfère les séries plus courtes, où toutes les ficelles sont vite bouclées, telles que Silence ou Un Long Halloween. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un des meilleurs comics de ce début d’année. 

Pour l’acheter, 28 euros chez Urban Comics.

— Les Grands Entretiens de la Bande-Dessinée : Mark Buckingham

Que Urban Comics soit une maison d’édition absolument GÉNIALE, ça on le sait tous : des éditions de qualité, des anthologies superbes, des rééditions efficaces, des tas de bonus exceptionnels et des labels particulièrement novateurs. L’un d’eux : Urban Books. Et ce label sort sa nouvelle collection, Les Grands Entretiens de la Bande-Dessinée. Pour commencer cette série de livres, Urban publie un long entretien d’à peu près 140 pages de Mark Buckingham. Mark Buckingham, c’est le dessinateur MYTHIQUE de Fables. Il a dessiné quelques-uns des meilleurs dessins de la BD américaine. Le dessinateur se confie sur sa jeunesse, ses inspirations, son travail, et c’est un trésor de renseignements. D’ailleurs, j’en profite pour vous conseiller la lecture de l’ultime tome de Fables, sortis dans nos contrées ce trimestre. 

Pour l’acheter, 19 euros chez Urban Books. 

Mais aussi : Star Wars : Lando de Charles Soule et Alex Maleev (Panini Comics, 13 euros), Black Science tome 3 de Rick Remender et Matteo Scalera (Urban Comics, 15 euros), The Boys tome 2 de Garth Ennis et Darick Robertson (Panini Comics, 20.5 euros), Descender de Jeff Lemire (Urban Comics, 10 euros). 

Février 

— Je suis Deadpool - Marvel Anthology

Comment oublier la sortie de Deadpool en février dernier. Un film qui a battu tous les records, et qui fait encore parler de lui aujourd’hui, tant il a marqué les esprits par sa violence exacerbée, son humour cru et le charisme de son personnage principal, génialement incarné à l’écran par Ryan Reynolds. Rien d’étonnant donc à ce que Panini Comics (qui détient les droits en France de Marvel Éditions) publie un max de titres Deadpool. On peut dire qu’on en a bouffé (et ce pour notre plus grand bonheur, même si j’ai frôlé la saturation) : ne serait-ce que le 3 février, sont sortis Cable & Deadpool, Marvel NOW : Deadpool - tome 3, Deadpool : Je suis ton homme, Deadpool massacre Deadpool et Je suis Deadpool. Je les ai lus, et je vais vous présenter ce dernier titre, qui me semble être le plus intéressant. Il s’agit d’une anthologie très complète de plus de 350 pages, avec un max de one-shots. Explorant les plus grands événements de la vie éditoriale de Deadpool, c’est une très bonne anthologie, agrémentée d’introductions aux épisodes très bien écrites, et souvent cocasses (donc bien dans l’esprit de Deadpool). Cependant, après lecture et relecture de l’anthologie, je me suis rendu compte que je préférais très largement le personne en lui-même aux histoires dont il est le héros, qui ne sont pas toujours très bien écrites. Cependant, il s’agit d’un bon point de départ pour qui veut lire du Deadpool. Malheureusement, le succès du film aidant, cette anthologie est en rupture de stock chez l’éditeur. Mais rassurez-vous : ils ne vont pas laisser une manne pareil de fric très longtemps en sommeil. Vous n’aurez qu’à l’acheter à sa réimpression. 

Pour l’acheter, 22 euros chez Panini Comics. 

— Jupiter’s Legacy — Mark Millar, Franck Quitely

On ne présente plus Mark Millar ! Il s’agit d’un des plus grands scénaristes de la BD américaine ! On lui doit notamment Civil War, Superman : Red Son, Wanted, Kick-Ass, Kingsman : Services Secrets, Wolverine : Old Man Logan. À la longue liste de ses chefs d’oeuvres, il faudra désormais ajouter Jupiter’s Legacy. L’éditeur Panini Comics donnait ce petit résumé du comic : « En 1932, la recherche d’une mystérieuse source de pouvoir entraîne Sheldon Sampson, son frère Walter et un petit groupe d’alliés dans une quête autour du monde. Des décennies plus tard, Sheldon et Walter sont devenus des surhumains salués pour leur héroïsme. Mais à présent, une nouvelle génération doit prendre la relève et cette mission s’annonce bien difficile. » Bref, je ne vais pas vous en dire plus, pour vous laisser surprendre. Tout ce que je vous dirai, c’est qu’il s’agit d’un conflit entre super-héros comme dans Civil War, un récit percutant et novateur comme Kick-Ass, une réinvention des codes du comics comme Red Son, voilà ce qui vous attend dans cette série publiée chez Image Comics. Brillant, Jupiter’s Legacy est un de mes plus gros coups de coeur de ces dernières années. Les dessins magnifiques de Franck Quitely ne sont pas pour me déplaire. Il arrive à parfaitement restituer la violence des conflits. Malheureusement, il va falloir attendre le mois de juin avant de lire la suite de ces six premiers épisodes. 

Pour l’acheter, 14,95 euros chez Panini Comics. 

— Low — Rick Remender

Après avoir été l’un des jeunes scénaristes-phares de Marvel, Rick Remender est devenu l’un des meilleurs scénaristes de Image Comics. Tout comme Brian K. Vaughan (Saga, We Stand On Guard, Paper Girls), Rick Remender cumule les séries. Il est actuellement le scénariste de pas moins de quatre (excellentes) séries chez Image : Black Science, Deadly Class, Tokyo Ghost et Low. Cette dernière série est l’un de mes plus gros coups de coeur de ce début d’année. Low nous raconte l’histoire d’une humanité en déroute, au bord du désespoir le plus absolu. Depuis que la race humaine a été obligée de rejoindre les fonds sous-marins, afin de ne pas mourir par les rayons dévastateurs du Soleil (dont la fin est proche), l’humanité est en sursis. Sa vie sous-marine est menacée, car l’air recyclé est vicié. Pendant que les pauvres crèvent, les sénateurs eux noient leur désespoir dans un mode de vie cynique où le sexe et l’alcool se marient parfaitement dans des orgies dantesques. Heureusement, Stel Caine est persuadée qu’on peut trouver, quelque part dans l’univers, une nouvelle planète bleue. Low est bien plus qu’une simple série de comics sur l’espoir. C’est avant tout une des meilleures séries de SF en bande-dessinée depuis Saga de Brian K. Vaughan et Black Science du même Remender. Les idées sont excellentes, et j’aime beaucoup les dessins de Greg Tocchini. Le seul défaut de ce premier tome ? Le premier chapitre, même s’il donne le ton de la série, est parfois un peu confus. De même, ce comic n’est pas à mettre entre toutes les mains : comme Vaughan, Remender n’hésite pas à montrer le sexe dans des scènes qui peuvent être choquantes pour un jeune adolescent. 

Pour l’acheter, 10 euros chez Urban Comics (offre valable jusqu’en juin 2016).

— Daredevil, L’Homme sans peur : Le Scoop — Brian M. Bendis, Alex Maleev 

Comme moi, vous avez très certainement dévoré en un record de jours la seconde saison de la série Netflix/Marvel Daredevil. Faut dire ce qui est : c’est l’une des meilleures séries actuelles. En même temps, la mythologie autour de Daredevil est extrêmement riche et intéressante. Beaucoup de scénaristes réputés ont offert au Diable de Hell’s Kitchen des runs exceptionnels, mémorables, mythiques. Il y a bien sûr ceux de Frank Miller, qui est devenu la base même de l’histoire de Daredevil. Mais, il y a un autre auteur qui a beaucoup compté. Brian M. Bendis. Oui, celui qui a écrit le scénario d’Alias dont la série Jessica Jones est issue. C’est bien, vous suivez ! D’ailleurs, on considère que le run de Bendis pour Daredevil est le meilleur depuis Miller. Ici Bendis révolutionne l’univers de Daredevil : un nouveau venu à Hell’s Kitchen met à mal le Caïd et veut diriger la Pègre New Yorkaise. Pour rien arranger, l’identité de Daredevil est dévoilée. Bref, un scénario en béton et des dessins magnifiques pour un comic-book parfait. 

Pour l'acheter, 17,50 euros.

Mais aussi : Superman Unchained de Scott Snyder et Jim Lee (Urban Comics, 28 euros), Geoff Johns présente Green Lantern tome 7 : Agent Orange (Urban Comics, 14 euros), Batman : Terre Un - tome 2 de Geoff Johns (Urban Comics, 15 euros), Sandman tome 7 de Neil Gaiman (Urban Comics, 35 euros), The Sixth Gun tome 6 : La chasse des skinwalkers de Cullen Bunn et Brian Hurtt (Urban Comics, 28 euros). 

Mars 

— The Dark Knight III : The Master Race — Frank Miller, Brian Azzarello, Andy Kubert

Depuis l’annonce du troisième volume de la saga qui a fait toute sa gloire, et qui l’a consacré comme l’égal d’Alan Moore (depuis The Dark Knight Returns et Watchmen, on considère ces deux génies comme les deux meilleurs scénaristes de comics, à juste titre), Frank Miller est partout. Atteint par la maladie, il s’est fait aidé pour ces nouveaux chapitres par le génial Bian Azzarello (Joker, Superman : Pour demain, 100 Bullets) pour le scénario, et a confié le dessin à Andy Kubert. Mais le premier chapitre de The Master Race n’était toujours pas paru, que déjà Miller annonçait la préparation d’un quatrième volume de sa saga Dark Knight et la sortie d’un huitième Sin City (dont l’action se déroulerait pendant la Seconde Guerre Mondiale). Depuis septembre dernier, Miller est de toutes les Comic Con, et a même été l’Invité d’Honneur du Comic Con Paris à l’automne dernier, où j’ai eu l’extrême chance de le voir. Bref, revenons à The Dark Knight III. Tout d’abord, il s’agit de la suite du très controversé The Dark Knight Strikes Again, qui avait reçu des critiques vraiment très mitigées. Que les déçus de DK2 se rassurent : DK3 est bien meilleur. Andy Kubert arrive à imiter la pate Miller, tandis que le duo Miller/Azzarello nous pond un scénario absolument génial, digne de ceux des années 80, quand le public disait au revoir à l’Âge d’Argent. Bref, les deux premiers chapitres, publiés avec leurs bonus (dessinés par Miller himself) chez Urban Comics, sont absolument géniaux, et donnent vraiment envie de lire la suite (qui devrait paraître en juin). En vérité, la sortie de The Dark Knight III : The Master Race en France est un sacré événement éditorial. Rien d’étonnant, puisqu’il s’agit tout de même de la suite d’un deux meilleurs comics de tous les temps (The Dark Knight Returns). Cependant, Urban Comics a senti le gros coup éditorial à jouer, et en a profité pleinement ! Tout d’abord, ils ont ENFIN réédité The Dark Knight Strikes Again, qui était indisponible depuis trop longtemps ! Ils ont également publié un coffret limité The Dark Knight Returns + The Dark Knight Strikes Again. Enfin, et c’est pas trop tôt !, Urban Comics vient d’éditer pour la première fois en France une édition intégrale de Ronin, la saga de SF inspirée du Japon Médiévale, que Miller avait écrite et dessinée pour DC Comics. Et c’est un putain de chef d’oeuvre !!!! En un sens, le mois de mars 2016 aura été LE MOIS DE FRANK MILLER. C’est aussi ce mois-ci que sont sortis Batman v. Superman : L’Aube de la Justice (le film de Zack Snyder très fortement inspiré du Dark Knight Returns cartonne au cinéma) et la saison 2 de la série Marvel’s Daredevil, où toutes les inventions de Miller (Elektra, Le Caïd, Stick, La Main, Nobu) se croisent dans une saison au sommet ! Bref, les fans de Miller se souviendront longtemps de ce mois de mars 2016 ! 

Pour acheter The Dark Knight III : The Master Race tome 1 : 14 euros chez Urban Comics.

Pour acheter The Dark Knight Strikes Again : 22,5 euros chez Urban Comics.

Pour acheter le coffret The Dark Knight Returns + The Dark Knight Strikes Again : 50 euros chez Urban Comics.

Pour acheter l’intégrale de Ronin : 28 euros chez Urban Comics.

— Les Derniers jours de Superman — Alan Moore, Curt Swan, Dave Gibbons, George Perez 

Comme Deadpool en février, la sortie de Batman v. Superman était un sacré événement. Et Urban Comics s’en est donné à coeur joie ! L’une des meilleures trouvailles de ces sorties éditoriales, c’est Les Derniers jours de Superman d’Alan Moore. Alors que DC Comics s’apprête à connaître son plus gros événement éditorial depuis la création de Superman en 1939 (je parle bien sûr du Crisis on Infinite Earths), le dessinateur mythique Curt Swan va bientôt devoir passer la main à John Byrne. DC et Curt Swan chargent alors Alan Moore (déjà scénariste très réputé) pour écrire trois histoires sur le Dernier Fils de Krypton, dont sa mort. Ces trois histoires sont toutes disponibles dans cette édition magnifique. Si ces histoires n’influent pas sur la mythologie de l’Homme d’Acier, il n’en demeure pas moins qu’elles sont toutes mythiques. Au programme : un Superman imaginant dans des rêveries sa vie kryptonienne si sa planète natale n’avait pas explosé ; une rencontre entre Superman et Swamp Thing ; et pour finir, la mort de Superman. Les trois histoires ont toutes pour points communs : 1) de montrer un Superman faible, humain, bousculé dans son statut de Dieu et 2) de sortir le comic-book des stéréotypes de l’Âge d’Argent, en se moquant des codes. En somme, Moore annonçait déjà les gros bouleversements à venir dont il serait la cause avec Watchmen. À lire de toute urgence, Les Derniers jours de Superman est essentiel ! 

Pour l’acheter, 15 euros chez Urban Comics.

— Preacher tome 3 — Garth Ennis, Steve Dillon 

On ne présente plus l’irlandais Garth Ennis. Ce mec est un génie, et l’un des plus grands auteurs de comics britanniques, voire du monde entier. On lui doit tout de même les meilleurs titres de Hellblazer ainsi que la série mythique The Boys. Mais je préfère de lui l’immense série Preacher, qui est la somme de tout le talent de Garth Ennis. Preacher est un chef d’oeuvre indispensable. On pourrait paraphraser à son propos l’écrivain Henry Miller pour l’introduction de ses Tropiques du Cancer : il s’agit d’une «  insulte sans fin, un crachat à la face de l'art, un coup de pied aux fesses de Dieu, à la Destinée, l'Amour, la Beauté… ». Jesse Custer est révérend d’une paroisse. Mais quand il obtient « la voix de Dieu », un pouvoir qui lui permet de se faire obéir de tous et de tout, Jesse décide de partir à la recherche de Dieu pour lui mettre son pied au cul. Comme Hellblazer, Preacher est un comic délirant, noir, sombre, blasphématoire, à mourir de rire, en somme magnifique. Bonne nouvelle pour les fans : AMC a annoncé la diffusion prochaine d’une adaptation prochaine, avec un trailer particulièrement excitant ! 

Pour l’acheter, 28 euros chez Urban Comics. 

— Les Grands Entretiens de la B.D. : Bruce Timm

Après un premier volume extrêmement riche sur Mark Buckingham, Urban Books remet le couvert avec un nouveau livre d’entretien avec, cette fois-ci, le gigantesque Bruce Timm. Vous ne le connaissez pas ? Honte à vous ! Bruce Timm est le dessinateur et co-créateur avec Paul Dini de Batman Adventures, aussi appelée Batman, la série animée. Vous savez, ce chef d’oeuvre de la télévision des années 90. En d’autres termes, Bruce Timm est le co-créateur du personnage d’Harley Quinn. Rien que ça ! C’est également un dessinateur de comics cultes, comme l’excellent Mad Love ou encore Gotham Girls. Dans ce livre d’entretiens, Timm nous parle de sa jeunesse, de son amour pour le dessin et pour la BD, de ses inspirations, de Jack Kirby, etc. Un ouvrage passionnant ! Je profite de l’occasion pour vous rappeler que Paul Dini et Bruce Timm seront tous deux au Paris Comics Expo en avril 2016 (dans quelques jours, donc) pour des conférences, et faire des dédicaces. 

Pour l'acheter : 19 euros, chez Urban Books.

Mais aussi : Superman/Batman tome 2 de Jeph Loeb (Urban Comics, 28 euros), Je suis Daredevil — Marvel Anthologie (Panini Comics, 22 euros), Return of the Living Deadpool de Cullen Bunn et Nicole Virella (Panini Comics, 13 euros), Sunstone tome 2 de Stjepan Sejic(Panini Comics, 14.95 euros), Howard the Duck de Chip Zdarsky et Joe Quinones (Panini Comics, 13 euros), Luthor de Brian Azzarello (Urban Comics, 15 euros), Batman Black & White (Urban Comics, 28 euros), C.O.W.L. de Kyle Higgins et Rod Reis (Urban Comics, 22.5 euros), La Dynastie de Donald Duck : L’Anneau de la Momie et autres histoires, de Carl Banks (Glénat, 29 euros).

Ce qu’on attend pour le trimestre prochain