La réalité des conditions de vie des joueurs pro d’e-sport en Corée du Sud
Oui, la Corée du Sud est le berceau de l’e-sport ! Pays phare dans ce domaine, la Corée du Sud est un exemple à suivre pour le reste de la planète e-sportive. Si le pays en est arrivé là, à savoir que l’e-sport est arrivé à son apogée c’est grâce à un travail important pour faire avancer et reconnaître cette discipline. Mais les joueurs d’e-sport professionnels vivent des conditions assez surprenantes que nous vous proposons de découvrir.
Instauration d’un couvre-feu pour les jeunes joueurs
La dépendance au jeu vidéo est un problème récurrent en Corée en Sud. Les enfants, ados et jeunes adultes peuvent passer la majorité de leur journée enfermés dans des PC Bang, de gigantesques cybercafés transformés en salles de jeu en réseau. Alors, pour essayer de protéger sa jeunesse, le gouvernement coréen a mis en place la loi dite de Cendrillon en novembre 2011 qui est en quelque sorte un couvre-feu. Ainsi, tous les joueurs de moins de 16 ans sont automatiquement déconnectés à partir de minuit jusqu’à 6 heures du matin. Tous les jeunes joueurs disparaissent aux douze coups de minuit. Le gouvernement a même envisagé d’étendre cette loi aux jeux sur mobile.
Bien entendu, cette mesure ne fait pas que des heureux. L’industrie du jeu vidéo a contesté la loi et les PC Bangs se sont plaints d’une perte de profits. Certains ont souligné également que cette interdiction était très facilement contournable avec l’aide d’un adulte ou en changeant d’adresse IP.
Préserver une certaine hygiène de vie
Les meilleurs joueurs d’e-sport ne passent pas la plupart de leur temps à jouer ou à dormir. Il faut savoir qu’ils entretiennent une certaine hygiène de vie en faisant du sport (musculation, course à pied, natation, …) comme de véritables athlètes. Ensuite, comme des équipes sportives professionnelles, ils se consacrent à l’analyse et à l’étude du jeu des équipes adversaires tout en élaborant des stratégies. Certains s’entraînent à des exercices sur le clavier pour répéter des sortes de gammes de combinaisons.
Comme pour un club de football qui a son centre d’entraînement, les joueurs pros d’e-sport disposent d’une structure sponsorisée appelée Gaming House : une maison où les joueurs vivent ensemble 24h/24 pour s’entraîner et suivre le programme de préparation physique. Ils sont donc nourris, logis et blanchis. Les joueurs bénéficient aussi d’entraîneurs pour travailler sur l’ergonomie afin de limiter les risques de blessure. Car elles sont nombreuses ! En fin de carrière, ils peuvent souffrir de blessures chroniques comme le syndrome du canal carpien (engourdissement des mains, fourmillements, perte de force musculaire …). Parfois, le passage en chirurgie est obligatoire comme pour Lee Young-ho, qui considère sa cicatrice comme "une insigne d’honneur".
Les paris illégaux et matchs truqués
Tout comme dans le sport traditionnel, les paris ont trouvé leur place dans l’e-sport. Et forcément, certains en profitent pour tricher afin de remporter des gains. En 2015, un informateur anonyme a indiqué à l’Association coréenne d’eSport (KeSPA) que des joueurs pros avaient délibérément perdu un match pour encaisser les gains des paris. Après enquête, neuf personnes ont été arrêtées et ont purgé des peines de prison et payé de lourdes amendes. Deux joueurs ont été suspendus à vie.
En 2014, un joueur coréen a même tenté de se suicider après avoir avoué publiquement avoir truqué des matchs de League of Legends. Oui, pour certains, le gaming peut être une question de vie ou de mort !
Mise en place de centres de réadaptation pour les joueurs dépendants
Face au peu de succès du couvre-feu, le gouvernement tente de trouver de nouvelles solutions pour venir en aide aux joueurs dépendants. Ainsi, une nouvelle proposition viserait à classer les jeux vidéo comme des substances addictives tout comme la drogue ou l’alcool. Si cette loi est adoptée, les jeux deviendraient donc réglementés et contrôlés. Clairement, cette mesure pourrait paralyser l’industrie du jeu vidéo coréen !
De nombreux coréens expliquent, d’après une étude, que si des joueurs passent plus de deux heures par jour devant la console ou le PC, ce qui est considéré comme de la dépendance, c’est une façon de s’évader temporairement de la réalité, notamment en raison de leur scolarité exigeante.
Ainsi pour faire face à cette dépendance, le gouvernement a mis en place des centres de réadaptation dans tout le pays. Ces centres forcent les jeunes à abandonner leurs portables et consoles durant le programme qui s’étale sur plusieurs semaines. Les jeunes joueurs dépendants, qui représentent entre 10 et 14% de la population, se mettent à pratiquer la randonnée et à l’escalade pour renouer avec la nature ou participent à des thérapies de groupe où ils échangent et discutent entre eux des conséquences de leur dépendance.
Et du côté des salaires ?
Il est important de noter que les pro-gamers ne sont pas considérés comme des travailleurs. Il faudrait qu’ils signent un vrai contrat de travail avec leurs sponsors. Sauf qu’il y aurait un gros problème : celui du travail des enfants ! En effet, la loi interdit aux mineurs de travailler or, la majorité des pros ont 15 ou 16 ans. Pour les ados, entre 15 et 17 ans, ils peuvent travailler, mais pas de nuit.
Et qui dit contrat de travail dit salaire minimum. Par exemple, pour 44 heures de travail hebdomadaire, le joueur pro devrait toucher 630 € par mois. Mais il faut avoir en tête qu’un pro-gamer s’entraîne au moins 60 heures par semaine dont plus de la moitié pendant la nuit ou le week-end. Cela implique donc un salaire minimum multiplié par 1,5. Si le code du travail était appliqué à cette discipline, un joueur toucherait donc 208 € par semaine, 905 € par mois et 10 869 € par an. Sauf que si tel était le cas, le nombre de joueurs pros diminuerait et les entreprises les laisseraient tomber. Cela impacterait donc la rémunération des pro-gamers. En revanche, leurs conditions de vie se verraient largement améliorées.
Les plus grosses équipes paient leurs joueurs 500 000 Wons par mois (soit 338 €) mais ils ne signent rien. En pro-league, les joueurs signent un contrat civil et non un contrat de travail. En moyenne, ils touchent 10 millions de Wons (6 763 €) par an, mais cela ne dépasse généralement pas les 20 millions de Wons (13 526 €). Seules quelques stars peuvent toucher plus de 200 millions de Wons (135 260 €) annuellement.
C'est comme le fait qu'on a pas le droit de vendre de l'alcool au mineur.
La Corée du Sud est certes le pays pionnier dans ces aspects de l'eSport aussi, mais ce n'est absolument pas la seule région à le faire...
En effet cela s'applique peut être aux joueurs semi-professionnels et à ceux qui tentent de devenir pros mais les pros "accomplis" c'est à dire accompagnés par une structure sont très bien payés et ont de très bonnes conditions de vie, même si ils s'entraînent 12h/jour
C'est comme ça partout dans le monde dans l'e-sport, que ça soit en Europe (Fnatic ; G2 ; UOL ; etc), aux US, en Chine, etc
Alors oui la corée domine League of Legends mais ce ne sont pas du tout les seuls à fonctionner de la sorte ;)
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