Découvrez les R2D2 Builders, ces épatants constructeurs de robots fans de Star Wars
Le monde pourrait se diviser en deux catégories de fans : les fans lambdas d'un côté et les fans de Star Wars de l'autre. Depuis les années 70, les amateurs de la saga intergalactique rivalisent sans cesse d'inventivité et d'originalité pour célébrer leur licence préférée. Christophe fait partie de cette deuxième catégorie de fans qui, grâce à la franchise de George Lucas, s'est découvert un passe-temps original. Ce Marseillais d'une quarantaine d'années fait partie d'un club de constructeurs de robots R2-D2. Nous allons vous présenter ces bricoleurs géniaux pas comme les autres !
Les Builders français et leurs robots
Je ne peux pas, je construis un droïde
"Tu viens à la soirée samedi ?", "Je ne peux pas désolé, je dois terminer la construction de mon droïde!" Bizarrement, on se dit que personne n'a jamais dû vous la sortir cette excuse ! Si c'est la cas, vous êtes peut-être un ami de Christophe, alias Xoff, bricoleur de robots à ces heures perdues. Depuis plusieurs années, il bichonne et assemble sa réplique d'un célèbre droïde de Star Wars : R2-D2. Et pour l'aider dans sa tâche, ce Français d'une quarantaine d'années peut compter sur les autres membres du club des R2D2 Builders, association dont il est le co-fondateur, qui rassemble tous les constructeurs de robots de l'hexagone. Et cela va peut-être vous surprendre mais ce passe-temps peu banal existe depuis bon nombre d'années.
Le droïde en construction de Christophe
Dès la sortie de Star Wars IV dans les années 70, les robots ont attiré l'attention des nombreux fans. Le premier club de bricoleurs de droïdes, Astromech, a été fondé aux USA au début des années 1990. "Au départ le club n'avait aucun lien avec Lucas," explique Xoff, "puis avec le temps, les fans ont tissé des liens avec les producteurs qui leur ont donné l'accès aux robots du film." Les passionnés ont ainsi pu mesurer, étudier les spécimens originaux et en obtenir les plans pour mieux les reproduire.
D'autres clubs voient le jour à l'étranger. En France, il faut attendre 2012 pour que trois hommes décident de réunir les bricoleurs de robots de l'hexagone sous une même bannière. Raphael, Laurent et Christophe (Xoff) fondent ainsi le site r2builders.fr. Grâce à Internet et l'explosion des réseaux sociaux, nos batisseurs francophones vont maintenant pouvoir s’entraider, échanger leurs savoirs et traduire des plans en anglais. "Aujourd'hui nous avons un forum avec une centaine de membres. Notre association dispose aussi d'un noyau dur d'une vingtaine de constructeurs très actifs qui participent à des salons ou aux conventions." Au sein des R2builders, on dénombre, en plus des membres, 20/30 robots terminés et entre 50 et 100 unités encore en construction d'après le co-fondateur
Portait robot d'un constructeur
"Beaucoup de constructeurs se trouvent dans le Nord de la France, mais nous avons des membres dispersés un peu partout dans le pays" explique Christophe. "En général, se sont plutôt des hommes qui ont entre 30 et 40 ans." Le club français ne compte pas, à ce jour, de membre féminin mais Xoff assure que les builders accueilleraient avec joie les candidates qui voudraient se lancer dans un tel projet. Mais n'y a t-il pas un profil type de constructeur de robot, ne faut-il pas posséder des capacités particulières pour se lancer dans le bricolage de droïde?
"Non, il faut juste être motivé" explique le Marseillais, "Nous sommes tous un peu geek dans l'âme, mais professionnellement nos membres ont des profils très divers". Plombier, industriel, informaticien, il y a de tout chez nos bricoleurs de robots, même des membres qui font du travail de bureau. "Si on n'y connait rien ce n'est pas grave, la communauté est là pour s’entraider." avance notre bricoleur. "Le plus important c'est d'avoir du soutien. La grosse question que l'on se pose, lorsqu'on commence, c'est : est ce que je vais y arriver ? "
Trois ans environ
Si les constructeurs sont autant en proie au doute c'est parce qu'un robot ne se construit pas en un jour ! Selon le co-fondateur de l'association, une construction prend en moyenne 3 ans "Certains mettront six mois, d'autres 5 ! En réalité tout va dépendre de l'approche que vous allez choisir, si vous préférez recycler ou commander votre matériel. C'est pareil pour le budget, vous pouvez investir 3 000 euros dedans ou pratiquement rien en faisant de la récup' !"
Se lever un matin et faire un droïde
Mais qu'est ce qui motive nos constructeurs à se lancer dans de tels projets ? C'est différent pour chacun, pour certains c'est une occupation, pour d'autres un défi. Il y a un côté gratifiant à voir son unité prendre forme. "Moi je me rappelle que ça m'a pris un peu par hasard" témoigne Christophe. "Je faisais des recherches sur Internet et puis je suis tombé sur un site. Je me suis dis 'Oh tiens, des gens qui construisent des robots, c'est sympa !' Et puis je me suis lancé à mon tour. Au début on ne sait pas trop où on met les pieds, on se dit qu'en deux semaines c'est terminé et au final c'est bien plus long. Il y a des périodes où on avance bien, d'autres où on laisse le robot de côté pendant des mois car on ne peut plus le voir."
Droïde de Christophe en construction
Construire un droïde ce n'est pas une mince affaire. Nous avons donc demandé à Christophe par où il fallait commencer. "Moi je conseille toujours de commencer par la tête, c'est la tête la partie qui ressemble le plus à quelque chose. Si on commence par une jambe c'est moins motivant." assure-il. "Mais avant toute chose, il faut commencer par définir un projet." C'est à dire à quoi va ressembler votre robot : quelle matière sera utilisée pour le squelette du droïde. "Le bois, l'acier, l'aluminium ... c'est très important pour la suite, pour équilibrer votre robot". Ces gros bébés peuvent peser selon leur ossature entre 30 et 60 kilos. Plutôt impressionnant... "Ensuite nous allons choisir ce que nous voulons faire avec. Le droïde sera-t-il juste décoratif ? Est-ce qu'on veut qu’il tourne la tête, qu'il avance ou qu'il sorte un périscope ? Si par exemple vous voulez que votre robot fasse sortir quelque chose de sa tête, il faudra prévoir une trappe !"
Plan d'assemblage d'une épaule
Voilà une autre partie qui peut sembler effrayante, mais pour Christophe il faut garder en tête que les robots, aussi impressionnants soient-ils restent des gros jouets télécommandés. "Il faut simplement aimer le bricolage, on suit les plans et on avance ! Et pour la partie électronique si on ne veut pas trop se compliquer la vie, on achète une radiocommande et un récepteur qu'on installe, c'est comme une grosse voiture téléguidée ! On peut aussi équiper les robots de mini ordinateurs qu'on programme et là on peut délirer. Leur mettre des sons, des LEDs, des accessoires."
Les membres du clubs font un travail formidable sur leurs robots, à l'image de Christophe qui depuis 4 ans peaufine son unité R2 depuis 4 ans. Nous avons eu le plaisir de croiser la route de certains constructeurs lors du salon Geek Days de Lille. Si vous souhaitez à votre tour admirer leur travail sachez que l'association sera présente lors du geek's Live 9eme édition, le 12 octobre (à Paris) et au Hero Festival les 12 et 13 novembre à Marseille.
Pour rester dans le même thème,nous nous sommes lancés à notre tour dans la construction d'un robot de Star Wars cette semaine, retrouvez ici notre tuto pour réaliser vous-même une poubelle R2-D2.