Dossier : tour d'horizon des longs-métrages d'animation japonais
Les long-métrages japonais c’est un peu comme des devoirs scolaires, on est obligé de tous les finir à un moment donné. Alors que la série Ronja du Studio Ghibli arrive en Occident et que Your Name bat des records monstrueux au Japon et arrive enfin aux Etats-Unis, on vous propose en plus un petit tour d’horizon des animations japonaises qui manqueraient à votre collection. Après Hayao Miyazaki redécouvrez les noms de Isco Takahata, Goro Miyazaki, Makoto Shinkai, Mamoru Hosoda, Hiroyuki Okiura, Satoshi Kon… Quelques must-see, mais surtout des films que, on espère, vous n'avez pas encore regardé et que vous programmerez pour un week-end en pensant à nous. On vous proposerait bien fond sonore pendant la lecture ?
Ecoutez les 30 années d'OST du Studio Ghibli, mixées par Sega Bodega, c'est une merveille !
Fantastique
Dans la même lignée que Le Royaume des chats, Un été avec Coo, ou encore l'harmonique La Traversée du temps.
- La forêt de Miyori (2007, Nizô Yamamoto) - Une jeune fille tokyoïte solitaire, Miori, revient dans sa campagne où elle avait passé son enfance bien qu’elle en ait oublié beaucoup de souvenirs. Elle se retrouve plongée dans une forêt enchantée où les esprits lui demandent de devenir leur nouvelle protectrice. Surprise et désorientée, elle va pourtant se laisser emporter par les secrets de sa forêt, la forêt de Miyori. Un ancien format du studio Ghibli avec des images plus dynamiques. Vous y retrouverez un semblant de Princesse Mononoké avec un humour plus vivace et des personnages plus modernes. Miyori est loin de vouloir accepter sa destinée de protectrice de la forêt et les esprits eux-même ont peine à y croire, cependant (sans trop de surprise) elle accepte son rôle pas à pas, tout en traversant ses problèmes de parents divorcés. Un film aux personnages matures et attachants.
- Le Chien du Tibet (2012, Masayuki Kojima) - Ne vous fiez pas à l’apparence de ce grand chien du Tibet aux poils soyeux. Tout commence avec un petit garçon ayant perdu sa mère et qui part vivre auprès de son père médecin dans les plaines qu’il n’a jamais rencontré. Alors que son père le laisse en solitaire, à s’occuper des moutons et qu'il n’est pas très aimé des autres enfants, son chemin ne tardera pas à croiser celui d'un animal majestueux alors qu’il était prêt à être dévoré par un ours. Entre temps, dans le village voisin, les habitants sont attaqués par un démon. Pendant ce temps, le petit Tianjin se refait attaquer par des loups sauvages et les chiens de chasse de son village le sauve, mais ils font fasse à l’arrivée du chien au pelage doré. Le territoire ne pouvant appartenir qu’à un clan, un combat s’engage alors, causant la chute d’un des chiens de la meute et du grand chien étrange. Comment le chien survivra-t-il, comment le petit Tianjin va-t-il grandir ? Ce film d’animation sino-japonais est moralisateur tout en restant simpliste dans son graphisme. Même si l’univers du film parait harmonieux et attendrissant, certaines scènes restent néanmoins très violentes.
- Le garçon et la bête / Bakemononoko (2014, Mamoru Hosoda) - Ken est un humain ayant trouvé refuge dans un monde de sabreurs à l’apparence animale. Le coeur rongé par le rejet de son père il va suivre un entraînement intensif auprès d’un grande gueule et d’une nouvelle communauté qui va devenir sa nouvelle famille. Histoire initiatique de l’enfance, envoutant et immersif, le merveilleux univers graphique combine parfaitement le réalisme citadin et l’univers chaleureux du monde imaginaire onirique et littéraire. ATTENTION : La complicité des deux énergumènes est contagieuse !
- Summer wars (2009, Mamoru Hosoda) - C’est avec cette animation débordante d'enthousiasme et d'énergie qu’on se souvient du premier film de Hosoda : Digimon le film. Eh oui ! Vous remarquerez qu’il y a beaucoup de scènes similaires avec cette série ! Des guerres dans un monde virtuel à l’importance du cercle familial, Summer Wars est devenu un must-see de l’animation japonaise.
- Kokoro ga Sakebitagatterunda - Jun, la voix du Coeur (2015, Tatsuyuki Nagai) - L’histoire ressemble au manga Silence Voice. Une jeune fille décide de devenir muette après avoir avoué à sa mère l'adultère de son père. Le thème musical de l’animation est basé sur une mélodie anglaise folk song - Greensleeves. Même si vous ne voyez qu’une partie de l’animation avec l’extrait suivant, l’interprétation va vous faire verser une petite larme. Et c’est loin des chutes du Niagara que vous verserez tout le long de l’animé. Il est question de sentiments refoulés, de culpabilité de jeunesse, de remords oppressants, et de silences. Ce n’est pas à proprement parlé un film sur la crise de l’adolescence, mais plutôt sur la responsabilité verbale que chacun porte en soi, parents ou enfants, adultes comme adolescents, combiné avec le remède de la musique, ou dans ce cas-ci, d'un projet miracle : une comédie musicale.
Extrait de l'animation avec le thème musical Watashi no koe (Ma voix)
On vous propos aussi Origine, une animation harmonique bercée par la voix mélodieuse de Kokia, Voyage vers Agatha et bien entendu Colorful.
Folklore japonais/ Fantastique
Nous y sommes ! Chihiro, Pompoko, Nausicaä, Princesse Mononoké, Ponyo sur la falaise, le château dans le ciel … bref, de la légende au format d’animation, ce qui ébranle le plus les sentiments en général dans l’animation japonaise : une épopée, des légendes, des créatures, une morale.
- Yobi, le renard à 5 queues / The 5 Tailed Fox - Dans cette oeuvre à la fois picturale, cartoonesque, et théâtrale vous suivrez le conte d’un yokai en forme de Kitsune appellé Yobi qui va apprendre à vivre parmi une communauté de jeunes êtres humains et se prendre d’affection pour l’un deux.
- Enfants loups (2012, Mamoru Hosoda) - Si on veut retrouver un semblant de Miyazaki sur un sujet entre l’homme et la nature alors il ne faut pas passer à côté du bijou de Mamoru Osoda, faisant un honneur touchant à la force maternelle. On peut d’ailleurs considérer ce dernier comme un premier tremplin vers le monde des bêtes avant Le Garçon et la bête.
- Hana & Alice mènent l’enquête (2015, Shunji Iwai) - L’animation commence avec une séquence crayonnée de danse classique d’une jeune fille moderne dans sa chambre, on dit souvent que les premières impressions sont les plus importantes, et c’est bien vrai. Ce film d’animation de Shunji Iwai est très simpliste et dans un univers léger, comme cette séquence le démontre. Mais ce qu’on apprécie c'est le caractère téméraire des deux personnages. On est loin, très loin du cliché des étudiantes japonaises mielleuses, Hana et Alice sont deux jeunes filles têtues qui s’amusent à jouer au Sherlock Holmes, mais en réalité ce sont leur passé et leur curiosité qui les poussent à s’aventurer vers l’inconnu. Leurs quiproquos subliment toute l’histoire, car elles ne se comprennent pas toujours et elles persistent encore plus dans leurs malentendus. C’est une vraie amitié qui mérite qu’on s’y attarde. Bravo à Monsieur Shunji Iwai !
Bande-annonce française de Hana&Alice mènent l'enquête (Eurozoom)
- Into the Forest of Fireflies’ Light / Hotarubi no Mori (de Midorikawa Yuki, 2011) - On suit deux protagonistes, l'un est un Yokai, l'autre est une humaine, d’abord enfants puis lycéennes, ils se rencontreront de manière "frappante" à chaque été avec comme principe de ne jamais se toucher. Dans le cas contraire le Yokai disparait. Poétique et enivrant, ce film en fera encore pleurer plus d'un. De plus, ce dernier ne dure que 45 minutes, c’est à dire le temps d’un épisode d’une série aujourd’hui. En plus d’être juste et habilement animé, les sons dans ce long-métrage sont parfaitement utilisés, que ce soient les grillons, le bruit de l’eau, celui des bruissement des feuilles au passage d’un vent ou le scintillement cristallin et musical des carillons japonais. C’est un délice pour les yeux et les oreilles. À voir d’urgence s'il est passé entre les mailles de votre liste d’animations japonaises ! C’est un ordre ! Eh oui, on est des fous chez Hitek :)
On vous propose aussi Le conte de la princesse Kaguya, Les Contes de Terremer et la Tortue Rouge.
Films de genre
Dans la même lignée que Le vent se lève, 5 centimètre par seconde, Your Name, Souvenirs de Marnie... Des histoires de vie ordinaire qui sublimeront quand même vos soirées, et qui vous prouveront que les petites choses sont souvent plus importantes que vous ne l’imaginez.
- Goshu le Violoncelliste / Sero hiki no Gôshu (1982, Isao Takahata) - Goshu est un musicien ayant subi un accident. Avec ce handicap, il n’est plus capable de jouer correctement de son instrument : le violoncelle. Faisant partie d’un groupe de musiciens réputé, il décide de s’entrainer dur et en solitaire avant son spectacle. Même si pour ça il prendra le risque de suivre les conseils de plusieurs animaux parlant. Cette animation est drôle, la nature personnifiée qui apprend à un musicien comment jouer les notes d’une symphonie correctement a quelque chose d’adorable et d'inspirant.
- My neighbourgs Yamada / Mes voisins les Yamadas (Isao Takahata, 1999) - Petites histoires d’une famille modeste japonaise. Aussi étrange que ça puisse paraître cette animation provient bien du studio Ghibli, utilisant un graphisme simpliste. Rappelant nos classiques Mafalda par exemple ou Snoopy. Familiale, drôle et attachant, il vous montre le studio Ghibli à ses premiers instants.
- Lettre à Momo (2011, Hiroyuki Okiura) - Une jeune fille décide de partir à la campagne après la mort subite de son père. C’est dans le grenier qu’elle va tomber sur d’étranges personnages. Entre tradition et beauté narrative… et prises de tête folklorique ! Vous adopterez très vite cette version "parodique" des esprits de la forêt
- Tokyo Godfathers / Tokyo Goddofazazu (2003, Satoshi Kon, Shogo Furuya) - Drôle de Noël pour 3 sans-abris. Ayant trouvé (et souhaité) un bébé abandonné ils vont user de stratagèmes hilarants afin de retrouver ses parents tout en le préservant du froid hivernal. Les pères Noël dans cette histoire, ce sont eux. Cet enfant miracle va leur rappeler pour quelle raison ils ont décidé de quitter leur foyer, et comment le récupérer. Burlesque, pur, attachant, maternelle et déraisonnable, vous allez adorer cette fraternité !
- Only Yesterday (Isao Takahata, Studio Ghibli, 2016) est l’histoire d’une jeune femme déménageant de la ville à la campagne de Yamagata. Les images du travail à la campagne et le dur labeur sont racontés de manière légère, par touches de douceur et de sagesse comme un tableau peint avec de l’acrylique. Mélancolique, nostalgie des années 60, réaliste.
- Garden of words (2013, Makoto Shinkai) est un film d’animation sur les secrets de la cordonnerie et une intrigue poétique et amoureuse sous la pluie. Il suffirait d'un peu de folie en chanson et on pourrait en faire une chouette comédie musicale type Singing in the rain. Attachant, calme et relaxant c'est un vrai remède contre la monotonie des jours pluvieux, un véritable baume pour le coeur.
On vous propose aussi le nostalgique Si tu tends l’oreille (Whisper of the Heart) de 1995, Ocean Waves, et l'initiatique musicale Piano no mori (Piano forest) de Masayuki Kojima, créé par le même studio que Summers Wars, Madhouse.
Animations de genre historique
Dans la même lignée que Le tombeau des lucioles, Millennium Actress / Sennen joyû (Satoshi Kon, 2001) et Miss Hokusai.
- Buddha, le grand départ (2011, Kôzô Morishita) - Cette animation se déroule dans l’Inde ancienne, le royaume Shaka où coexistent la caste royale, les esclaves, les marchands… et la guerre. Révoltant, Buddha parle religion, politique et de sagesse sous des traits fins, mais avec force.
On vous propose également In the corner of the world - Adapté en drama.
La SF japonaise
Dans la même lignée d’histoire que Metropolis, Akira, Perfect Blue, Paprika, Ghost in the Shell, Gantz- 3DCG, Evangelion 3.33, Final Fantasy Kingsglaive et évidemment Jin-Roh.
- Voices of a distant star / Hoshi no kote (premiers films de Makoto Shinkai) - Séparé par l’espace et les étoiles, un couple, l’homme sur terre et la fille dans une brigade interstellaire/spatiale à plus de X années, n’a plus que le téléphone pour rester en communication. Ce qui est extrêmement émouvant dans ce film SF c’est qu’il est simple, un peu tiré par les cheveux, mais uniquement sur la "distance" qui sépare les deux personnages. Ce n’est même plus un fil qui relie les sentiments des deux personnages, se sont les étoiles, la seule vision qu’ils ont encore en commun.
- Appleseed (2004, Shinji Aramaki, Steven Foster) possède une histoire compliquée. Comme pas mal d’animés SF, évitez de le voir trop tard le soir. Les sujets sont les nouvelles technologies et la difficulté d’intégrer la machine dans l’assistanat des humains, ces derniers refusant de donner autant de pouvoirs à des tas de ferraille défaillants. Si vous devez choisir entre les cyborgs et l’homme, que feriez-vous, en sachant qu'ils pourraient être votre dernier recours ? Si vous appréciez le jeu vidéo Deus Ex, alors vous devriez apprécier Appleseed!
- Patema et le monde inversé (2013, Yasuhiro Yoshimura) - C'est pareil : pas avant d’aller se coucher, et encore moins à 2h du matin ou vous ne vous endormirez définitivement plus. Et si ce qu’il se passait sous terre ou dans le ciel n’était que l’extension d’un autre monde où la gravité n’était qu’inversée ? Vous voyez vous commencez déjà à à avoir mal à la tête ! Majestueux et attendrissant, en plus d'avoir la tête en bas il se pourrait que vous soyez soudainement pris de vertige.
On vous propose également en liste non-exhaustive : The Empire Of Corses / Shisha no teikoku (2015), Genocidal Organ, Harmony, Blood The Last Vampire, The Place promised in Our Early Days / Beyond the Cloud de Makoto Shinkai sous le nom japonais Kumo no mukô, Yakusoku no basho et en français La Tour au-delà des nuages où les musiques de Tenmon sont toujours aussi proches de celles de 5 centimètres par seconde et donnent toujours autant de frissons. Makoto Shinkai prouve une fois de plus qu’il maitrise le thème du temps et de la séparation à la perfection.
Ces films d'animations au format bizarre
Dans la même lignée de genre que Le château de Cagliostro, Mes voisins les Yamadas… ou un nouveau genre d’animation. On pense aussi à ceux qui sont pressés et qui préfère regarder de courtes animations. On vous en a trouvé quelques uns qui devraient briser vos jolis coeurs tendres :) A vos mouchoirs ou vos draps !
- Tsumiki no Ie (La maison en petit cube) 2008
Court film d’animation (12 minutes) sans dialogue, que de la musique, de Kunio Katô, et un style graphique onirique. Faites un test avec des amis et demandez leur la nationalité du court-métrage. Aucune chance d’entendre "japonais". Et c’est pourtant ce qu’il est! On apprécie suivre les souvenirs d’un grand-père après que sa maison se soit faite noyée engloutir les eaux, une fois encore. Impassible, il décide de reconstruire une maison au-dessus de celle qu'il a perdue, comme un enfant tentant de faire une maison avec ses cubes. Qui est-il ? Pourquoi vit-il sur l’eau ? Pourquoi est-il si seul dans sa petite maison ? Où est sa famille, sa femme ? Pour cela, il va falloir retourner à la première maison, et "replonger" dans ses souvenirs oubliés.
- Dareka no Manazashi
Makoto Shinkai, bien avant d’être connu pour ses films d’animation, joignait l'utile à l'agréable en créant des courtes animations pour des sociétés japonaises.
- Animations de Kawasaki, fluides et intensément beau. On vous propose le plus poignant : Chiruri et ces autres travaux dont son premier film (terrifiant) Hana"Flowers" et son second PV.
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J'ai eu un peu de mal avec la BA quant elle est sortie, puis une amie m'a conseillée la BD... et sans trop tarder m'a dit d'aller voir le film ensemble quant il sortira! Mieux vaut y aller sans trop d'appréhension et surtout sans trop de jugements hâtifs. J'aurai aimé qu'il y ait plus de publicité autour de ce film, on a eu le 5èm élément, Lucy (+ Lucy 2 si j'en crois les sources), The Prodigies, Virtual Revolution, les Méliès et très récemment les très bonnes web-séries ... Moi j'y crois en tout cas! Que grandisse la SF française :)
Mon top 3 : Pompoko, Totoro et Chihiro même si j'en kiff bien d'autres.