Des empreintes de sauropodes découvertes au plafond d'une mystérieuse grotte de l'Hexagone
Après avoir foulé notre sol il y a plus d'une centaine de millions d'années, les dinosaures régissent certains pans de notre pop culture, la faute à une popularisation signée Steven Spielberg. Les paléontologues multiplient les découvertes au fil des années et une des récentes en date nous emmène du côté de la Lozère, en France, où une équipe de l'Université de Franche-Comté a découvert des empreintes de sauropodes au plafond d'une grotte.
Des empreintes de dinosaures oui, mais au plafond
En décembre 2015, en pleine exploration d'une grotte difficile d'accès, Jean-David Moreau, paléontologue à l'Université de Bourgogne Franche-Comté, et son équipe, ont découvert des empreintes de sauropodes en levant les yeux.
"[Lorsqu'un] des spéléologues qui me devançait s'est retourné vers moi et avec la lampe de son casque a projeté un éclairage rasant au plafond qui a permis de faire ressortir les marques."
Une grotte difficilement accessible puisque, pour y accéder, "il faut progresser à travers une série de boyaux étroits pendant environ une heure, qui sont occasionnellement noyés lors de fortes pluies". Des empreintes situées dans un espace de 80 mètres de long, 20 mètres de large pour 10 mètres de hauteur. Mais après avoir pu poser les yeux une première fois sur ces empreintes, Jean-David Moreau et son équipe sont revenus avec du matériel spécifique, afin de procéder à une analyse approfondie.
Ces cadeaux d'un ancien temps ne sont pas à proprement parler des empreintes, mais des contre-empreintes. Et pour cause, comme l'explique Sciences et Avenir, ces marques ne sont pas des enfoncements, mais des moulages, formés des processus de pétrification et d'érosion. Les dinosaures derrière ces contre-empreintes sont des sauropodes, un ordre de dinosaures duquel découlent les célèbres Brachiosaurus et Diplodocus. Ceux dont les marques de pas peuvent être observées sous la surface du Causse Méjean, en Lozère, vivaient durant le Jurassique Moyen, il y a de cela 168 millions d'années. Comme l'explique le magazine scientifique, ces sauropodes se déplaçaient probablement en troupeau, dans de la boue. Une boue qui a été recouverte par plusieurs autres couches de boue, avant que la couche la plus basse ne se transforme en roche, soit érodée par l'eau, formant au passage la grotte de Castelbouc, laissant le soin au temps et aux éléments de révéler les empreintes, alors situées au plafond de la grotte.
Après analyse, effectuée en collaboration avec l'APHPL et les chercheurs du Laboratoire Biogéosciences de l'Université de Bourgogne, ces 38 contre-empreintes se sont révélées être jusqu'ici inconnues. Trois pistes, dont deux profitant d'une morphologie inconnue, que les scientifiques ont décidé de nommer Occitanopodus.
"Certaines ont une dimension impressionnante, jusqu'à 1,25 mètre de diamètre. Elles correspondent au passage de gros dinosaures quadrupèdes et herbivores, des sauropodes probablement du groupe des titanosauriformes qui compte dans ses rangs parmi les plus gros animaux ayant existé sur Terre" précise Jean-David Moreau.
C'est la première fois que des sauropodes sont situés dans la région de Grandes Causses. Des créatures qui devaient mesurer plus de 4 mètres au garrot, bien que les contre-empreintes ne permettent pas d'établir des hypothèses précises. La région devrait permettre aux scientifiques qui l'arpentent d'en découvrir davantage et pourquoi pas, nous permettre de poser les yeux sur de nouvelles traces de fossiles.