Encelade, une lune de Saturne, pourrait abriter des traces de vie extraterrestre
Les lunes de Saturne intéressent beaucoup les scientifiques depuis plusieurs années, étant donné qu'elles possèdent des caractéristiques singulières au sein du système solaire. En 2016, nous avions déjà, de ce fait, évoquer les incroyables données qui avaient été recueillies sur l'une des lunes de Saturne, Titan. Aujourd'hui, ce n'est cependant pas Titan qui nous intéresse, mais bien Encelade, une autre lune de Saturne, qui n'a pas encore dévoilé tous ses secrets, semble-t-il.
Les satellites de Saturne
Saturne possède de nombreux satellites naturels, qui sont des corps naturellement en orbite. À l'heure actuelle, les scientifiques estiment que la planète possède quatre-vingt-deux satellites naturels, qui ont des tailles très variés, puisqu'il existe des petites lunes (de moins d'un kilomètre de diamètre), mais aussi des lunes comme Titan, plus grande que la planète Mercure.
Les deux satellites les plus notables de Saturne sont ainsi Titan, et Encelade, célèbre pour son océan géant d'eau liquide, caché sous son continent de glace. C'est à cette seconde lune notable que nous nous intéressons aujourd'hui.
Des données très intéressantes
Encelade est, comme nous l'avons vu, une des lunes de Saturne. Lorsque la sonde Cassini a survolé pour la première fois Encelade en 2005, elle a révélé de très grands geysers à sa surface, qui projettent des particules d'eau dans le vide spatial.
Depuis 2005, Cassini a survolé plusieurs autres fois Encelade, et la sonde a ainsi pu détecter des substances chimiques simples et complexes, ce qui laisse supposer qu'une grande activité se déroule à l'intérieur de cette lune. Les scientifiques pensent d'ailleurs qu'il y aurait des cheminées hydrothermales sur son fond océanique. C'est cependant la détection étonnamment importante de méthane qui a étonné les scientifiques. Cette molécule peut être formée par des processus géologiques (abiotiques, c'est à dire en biologie "où la vie est impossible"), ainsi que par des organismes vivants, comme ceux que l'on retrouve sur Terre.
An unknown methane-producing process is likely at work in the hidden ocean beneath the icy shell of Saturn's moon Enceladus, suggests a new UArizona study. https://t.co/GNWxdprD1C pic.twitter.com/xFv7My7pkH
— University of Arizona (@uarizona) July 6, 2021
Dans une nouvelle étude parue dans Nature Astronomy, le groupe de chercheurs emmené par Antonin Affholder, détermine la probabilité que cette signature de méthane puisse être un signe de vie. Selon l'étude en question, l'explication géologique seule ne suffirait pas à expliquer la quantité de méthane observée par Cassini. En d'autres termes, pour le moment, même l'estimation mathématiques la plus élevée possible de la production de méthane abiotique ne parvient pas à expliquer la concentration de méthane que la sonde Cassini a mesurée dans les panaches. Le co-auteur de l'étude, le professeur Régis Ferrière, de l'université d'Arizona, a communiqué à ce sujet :
Évidemment, nous ne concluons pas que la vie existe dans l'océan d'Encelade. Nous voulions plutôt comprendre quelle serait la probabilité que les cheminées hydrothermales d'Encelade soient habitables par des micro-organismes de type terrestre. Très probable, nous disent les données de Cassini, d'après nos modèles.
Et la méthanogénèse biologique semble être compatible avec les données. En d'autres termes, nous ne pouvons pas rejeter l'hypothèse de la vie comme étant hautement improbable. Pour rejeter l'hypothèse de la vie, nous avons besoin de plus de données provenant de futures missions.
Si l'on se base uniquement sur ce que l'on connait sur Terre, nous sommes donc enclins à penser que ce méthane pourrait être un signe de vie, même élémentaire. Il faudra, pour cela, recueillir davantage de données, pour confirmer ou infirmer cette hypothèse.
Les missions prévues à l'avenir
Etant donné ces premières données, l'idée de réaliser une nouvelle mission sur Encelade est très séduisante. Selon Régis Ferrière de nouveau, si une telle mission venait à se réaliser dans l'avenir, elle aurait pour but de rechercher des micro-organismes dans l'océan de Encelade :
La recherche de tels microbes, connus sous le nom de méthanogènes, au niveau du plancher océanique d’Encelade, nécessiterait des missions de plongée profonde extrêmement complexes, qu’on ne verra pas avant plusieurs décennies.
La prochaine hypothétique mission vers la lune glacée de Saturne est en ce moment même en phase de conception par la Nasa. Espérons qu'il soit possible, dans les décennies à venir, d'en apprendre davantage sur les ressources qu'abrite Encelade. Et si vous appréciez vous perdre dans les confins de l'espace, vous pouvez retrouver notre précédent article qui évoque le fait que les anneaux de Saturne sont bien plus jeunes que ce que l'on pensait jusqu'à présent.
Qui dit vie en dehors de la Terre, ne veut pas dire vie intelligente : que ce soit des microbes, des algues , des amibes , ou autre forme de vie ... on ne va pas communiquer (échanger)
Des microbes extra terrestre ne me font pas rêver, ils me font plutôt peur : pourrait-on survivre à leur contact ?