Rechercher Annuler

4 erreurs désastreuses qui ne seraient pas arrivées si tout le monde utilisait le même système de mesure

De Guillaume Chagot - Posté le 19 juin 2019 à 16h02 dans Histoire

Kilogramme, livre, centimètre ou encore pouce, les unités de longueur et de masse sèment la confusion dans nos esprits. Et pour cause, même si la majorité des pays ont adopté le Système international d'unités, trois ne comptent pas tourner la page de sitôt : les Etats-Unis, le Liberia et la Birmanie. En France, des exceptions viennent nous mettre à l'épreuve, comme la diagonale des écrans électroniques, en pouces, ou les distances marines et aériennes, en milles marins et en nœuds. Vous vous en doutez, ces différences d'unités ont mené à des erreurs désastreuses, en voici 4 d'entre elles. 

le Vasa 

Suède, 1628. Tout juste construit pour le roi Gustave II Adolphe de Suède, le Vasa, considéré alors comme le plus puissant navire de guerre de la planète avec ses 64 canons de bronze, coule misérablement lors de son voyage inaugural, après s'être éloigné d'1,6 kilomètre environ. Outre la perte financière, 30 hommes se trouvaient à son bord, aucun n'ayant parvenu à en réchapper. Il aura fallu attendre 1961 pour que le navire soit repêché. Après étude, les experts sont formels, le bateau était asymétrique. La partie tribord de l'avant était moins épaisse que celle située à bâbord. Une erreur due à une différence dans les unités utilisées, certains ouvriers se servaient d'une règle calibrée en pied suédois (30,5 cm), d'autres en pied amstellodamois (28 cm).

Air Canada

En 1970, le Canada décide d'adopter le système métrique. Plus d'une décennie plus tard, en 1983, la société Air Canada donne le feu vert à un de ses avions pour décoller, le premier à utiliser le système métrique. Seulement, en plein vol, les pilotes se rendent compte que le réservoir est vide. Et pour cause, alors au sol, l'équipage s'est servi de cannes pour mesurer la quantité de carburant dans le réservoir, la jauge de l'avion étant défaillante. Problème, en convertissant leurs mesures, ce qu'ils pensaient être des livres, étaient en fait des litres. Seule la moitié du réservoir était donc remplie. Fort heureusement, l'avion a pu être posé sans accroc sur l'autoroute, près de la ville de Gimli, dans la province du Manitoba, au Canada.

Le Mars Climate Orbiter

L'aérospatial est un domaine extrêmement coûteux. Malgré ses 20 milliards de dollars de budget annuel, la NASA, l'agence spatiale américaine, doit parfois mettre l'accent sur l'économie. Seulement, à trop se serrer la ceinture, les ennuis apparaissent. Et le 23 septembre 1999, le Mars Climate Orbiter, une sonde ayant coûté 125 millions de dollars tout de même, s'écrase sur la planète rouge. Après enquête, l'erreur proviendrait d'une erreur de calcul de la sonde, qui aurait calculé la force dans les propulseurs en unités impériales plutôt qu'en unités issues du système métrique. Plutôt que de pointer du doigt ses équipes, la NASA a préféré critiquer le manque de fonds. 

Vol 6316 Korean Air Cargo

Le 15 avril 1999, un avion cargo de Korean Air décolle de la ville de Shanghai, en Chine, avec pour destination la ville de Séoul, en Corée du Sud. Ce vol de routine, qui pourtant débutait normalement, n'a pas mis longtemps à tourner au drame. Après le décollage, l'équipage, composé de trois personnes, reçoit l'autorisation de l'aéroport chinois de monter à 1500 mètres, ou 4900 pieds. Mais après avoir atteint 4500 pieds, le pilote demande à son co-pilote s'il ne devrait pas plutôt rester à 1500 pieds (450 mètres environ). Son co-pilote le lui confirme deux fois, laissant penser au pilote qu'il est 3000 pieds trop haut. Seulement, alors que le pilote commence sa descente, l'avion pique en chute libre et personne ne parvient à reprendre le contrôle des commandes à temps. L'avion finira par se crasher dans plusieurs maisons, tuant cinq personnes au sol et les trois membres d'équipage.

Une erreur ?

Source(s) : BBC Gizmodo

Mots-Clés : désastreErreurcrashNASA

Après un Master en Journalisme à l'IEJ, j'intègre définitivement la rédaction d'Hitek en 2017. Passionné de jeux vidéo, de nouvelles technologies, de science-fiction et de pancakes, je me complais à partager mes centres d'intérêts avec le plus grand nombre. Toujours partant pour un Jägerbomb en terrasse.

Cliquez sur une phrase de l'article pour proposer une correction.

J'ai compris !

Commentaires (13)

Par Billy, il y a 5 ans :

RIP

Répondre à ce commentaire

Par Kerdan, il y a 5 ans :

Les programmeurs de la NASA ne font pas de tests unitaires ?
Et ça c'est pas une question de coûts ou autres... c'est de la méthodologie et bonne pratique.

Répondre à ce commentaire

Par Aweuzegaga, il y a 5 ans (en réponse à Kerdan):

Les tests devaient être bons. Tu reçois une valeur numérique. Check. La valeur est trop grande tu la retournes plus petite. Check. La valeur est trop petite tu la retournes plus grande. Check.

On ne va pas s'amuser à envoyer la valeur avec son unité quand on a besoin de gratter le moindre octet... Mais c'était sans compter sur Lockheed qui, contrairement à la NASA, ne bossait pas en SI

Répondre à ce commentaire

Par wasteak, il y a 5 ans :

Pour la sonde martienne, j'aurais plutôt estimé que cela devait être calculé en unité si (systeme international), faire des calculs avec d'autres unités c'est pas tres malin.

Répondre à ce commentaire

Par Random, il y a 5 ans :

Pour la NASA, ce n’est pas ça du tout...
L’erreur n’était pas un soucis d’unité de mesure mais une erreur de cast entre un entier et un float...

Répondre à ce commentaire

Par Aweuzegaga, il y a 5 ans (en réponse à Random):

Tu confonds avec Ariane 5...

Ici c'est bien un problème de mesures parce que les équipes qui bossaient sur la sonde n'étaient pas les mêmes que celles qui bossaient sur le logiciel de trajectoire. Et ces deux boîtes n'utilisaient pas le même système de mesure.

Répondre à ce commentaire

Par Euskadi, il y a 5 ans via l'application Hitek :

Le planeur de Gimli, c'est comme cela qu'a été surnommé le Boeing 777 de ce vol, est l'exemple parfait de l'erreur humaine parfaitement rattrapée par... l'humain. L'équipage a fait un travail remarquable après l'arrêt des moteurs. L'épisode de "Danger dans le ciel" qui est consacré à ce vol rend bien compte du professionnalisme de l'équipage pour poser l'avion sans encombre mais quand a eu la chance de pouvoir entre l'enregistrement du CVR le calme des pilotes dans ce moment délicat inspire le respect.

Répondre à ce commentaire

Par Euskadi, il y a 5 ans via l'application Hitek (en réponse à Euskadi):

de pouvoir entendre...

Répondre à ce commentaire

Par Euskadi, il y a 5 ans via l'application Hitek :

Quand au vol Korean air 6316, l'OPL a effectivement indiqué une mauvaise altitude mais c'est le commandant, qui était alors aux commandes, qui a fait descendre l'avion à plus de 34000 pieds/minutes, soit environ 10000 mètres/minutes. Ce taux de descente n'est plus une descente mais un piqué désespéré presque digne d'un avion de CHASSE. Malheureusement si on sait que le commandant a trop poussé le manche on ne sait pas pourquoi il l'a fait. Peut être la peur, croyant être à la mauvaise altitude, d'une collision mais les pilotes sont théoriquement formés pour réagir avec mesure dans une situation d'urgence.

Répondre à ce commentaire

Par mio, il y a 5 ans :

unité impériale... ya que moi a avoir eu la musique de Darth Vader en tête en lisant ça ? ^-^

par contre, pour le vol canadien, s'ils ont utilisés des "cannes pour mesurer la quantité de carburant dans le réservoir" , le niveau n'a pas suffi pour se dire que c'était pas assez, comme pour l'huile dans les voitures ?

Répondre à ce commentaire

Par Thcana, il y a 5 ans (en réponse à mio):

Sauf qu'un avion ne fait pas le plein avant de partir mais ils calculent la quantité de carburant pour faire le trajet, tout simplement car un avion ne peu pas atterrir avec les réservoir trop remplis. Les mecs ont fait le calculs, se sont dit "ok, il faut X livres" et on mis X litres.... ou plutot l'inverse ! Car si un vol nécessite 5000 livres de kéro et qu'ils mettent 5000 litres de kéro ils ont remplis 2x trop.

Répondre à ce commentaire

Par Euskadi, il y a 5 ans via l'application Hitek (en réponse à Thcana):

Et comble de malchance, ce jour là les jauges de carburant étaient en panne sur ce 777. L'équipage n'avait aucun moyen de se rendre compte de son erreur de calcul.

Répondre à ce commentaire

Par Eox, il y a 5 ans :

Suis-je le seul à se dire qu'avec une jauge de carburant en panne dans un avion de ligne, il soit anormal de le laisser décoller ?
Pour l'erreur d'altitude c'est un manque de formation du commandant. Le vol au instrument doit être en accord avec sa vision, il y a une grande différence sur le paysage entre 1500 et 4500 pieds. De plus être à 4500 pieds c'est le plafond bas pour les vols commerciaux et 1500 pieds pour les avions privée de 2 à 9 places.
Ces erreurs sont sûrement du au faîte que l'utilisation de simulateurs dans la formation soit plus importante que l'apprentissage en vol réel car bien moins chère.

Répondre à ce commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas visible. Pour avoir une image de profil, utilisez le service gravatar.

Tu es membre premium car tu as commandé une HITEKBOX. Tu peux donc ajouter des smileys et des images.