Utiliser l'herpès pour combattre le cancer, c'est possible
Bonjour jeunes bipèdes, avez-vous déjà vu de l'herpès ? Si oui, j'espère que c'était labial, parce que le génital a vraiment un très mauvais goût. En tout cas, pour ceux qui me suivent depuis un moment, vous savez déjà que j'ai fait 3 vidéos qui parlent du cancer dont la dernière parle des traitements possibles pour le cancer. Il s'avère qu'il y manque un traitement très intéressant nommé la virothérapie, dont j'ignorai l'existence pendant la rédaction du texte de la vidéo, et je vais aujourd'hui vous la présenter.
Qu'est-ce que la virothérapie ?
Eh bien le concept est assez simple, on prends un virus, on le modifie génétiquement et on l'injecte, cela peut sembler un peu étrange et dangereux mais ça ne l'est absolument pas, car la virothérapie associée à la chimiothérapie (qui rappelons le, consiste à utiliser des médicaments pour réduire la taille des tumeurs) permet des rémissions de 79 %, et ce, en évitant les effets secondaires de la chimiothérapie car on utilise des quantités plus faibles du coup. Accrochez vous, c'est parti pour l'explication !
Alors il y a plusieurs choses à savoir en génétique :
- Il y a des enzymes nommées Recombinases qui vont faire des recombinaisons. MERCI CAPTAIN OBVIOUS ! Il y a plusieurs types de recombinaisons possibles selon l'enzyme utilisée comme des excision/insertion de gène, à ne pas confondre avec l'excision des femmes en Afrique, des inversions de séquence, des translocations ou des échanges. Ces recombinaisons ne se font pas de manière aléatoire évidemment, elles ne se font que sur les sites appelés LoxP. Ces recombinaisons permettent de réguler l'activité des gènes, nous verrons cela plus précisément plus loin dans l'article.
- Tous les gènes sont régulés par des promoteurs, faibles ou forts, ce sont des séquences où l'ARN polymérase va se fixer pour commencer la synthèse d'ARN à partir de la séquence d'ADN. Alors je n'explique pas le concept d'ADN et d'ARN parce que je suppose que vous savez à peu près ce que c'est, même mon frère sait ce que c'est alors qu'il est fan de Black M, c'est dire. Un promoteur fort est un promoteur qui va naturellement s'exprimer de manière forte et donc conduire à la synthèse de beaucoup d'ARN. Et inversement pour les promoteurs faibles.
- Il existe des séquences d'acides aminés qui servent à guider des protéines vers un endroit précis, ça s'appelle des NLS pour Nuclear Localization Signal ou Signal de Localisation Nucléaire dans notre bon vieux Français des familles.
- Il existe au sein des protéines un site de liaison qui permettra à la protéine de se lier à une cible spécifique ou un Ligand quand on veut être un peu plus précis, cela s'appelle un LBD pour Ligand Binding Domaine ou Domaine de Liaison du Ligand, ce site de liaison peut être modifié pour qu'elle puisse se lier au ligand que l'on veut.
C'EST TOUT CE DONT ON AURA BESOIN ! Petite pause Emma Watson pour se poser
On peut reprendre dans la joie, la bonne humeur et la félicité. Alors pour se battre contre le cancer, on va construire deux gènes modifiés qui ensemble vont faire plus de magie qu'Harry Potter.
Le premier gène est constitué d'un promoteur faible Pcea, mais qui ne fonctionne que sur les cellules cancéreuses, d'une séquence NLS pour guider les protéines vers la cellule cancéreuse et d'une séquence codante pour une Recombinase « Cre » c'est son nom de scène.
Le deuxième gène est constitué par un promoteur fort Pcag, mais qui fonctionne sur toutes les cellules possibles, d'une séquence qui va arrêter la transcription du gène entre deux sites LoxP et juste après une séquence qui va coder pour une substance extrêmement toxique pour les cellules, c'est la séquence HSV-TK. Je précise le TK n'est pas pour Team Kill. Je ferai un schéma à la fin pour tout résumer.
Vous devez sans doute vous demander pourquoi on a pas mis directement la séquence HSV-TK dans la première construction, car elle s'exprimerait directement dans les cellules cancéreuses et on serait tranquille ! Si on ne le fait pas c'est à cause du fait que le promoteur actif dans les cellules cancéreuses est faible, ce qui fait qu'il ne va pas y avoir assez de synthèse de la substance toxique pour tuer la cellule. D'où l'intérêt de faire du bricolage façon Bob le Bricoleur.
Une fois nos gènes prêts, on les envoie et là il y a 2 scénarios possibles
1. Si on est dans une cellule normale, Pcea ne sera pas actif, du coup la Recombinase ne sera pas activée, donc même si Pcag est actif, le gène d'arrêt de transcription arrêtera la transcription avant que la séquence HSV-TK soit lue, la cellule normale n'est donc pas détruite.
2. Si on est dans une cellule cancéreuse, Pcea sera active, du coup la Recombinase sera activée, cette dernière ira sur les sites LoxP et fera son travail en retirant le gène d'arrêt de la transcription, ainsi Pcag est actif à fond les ballons et l'HSV-TK sera transcrite en masse, ce qui causera la mort de la cellule cancéreuse. *Musique de victoire de Final Fantasy VII.*
Voici le schéma de la manœuvre au cas où !
Sur ce, cet article est terminé j'espère qu'il vous aura plu ! Bisous !
M'enfin, y'a peu de change que l'on devienne enragé avec un peu d'herpès :3