Un iceberg grand comme 15 fois Paris s'est détaché de l'Antarctique
En 2017, un iceberg de 6000 km² (57 fois la taille de Paris intramuros) se détachait de l'Antarctique. Ces derniers jours, un phénomène similaire s'est déroulé sur le Continent Austral. Un iceberg grand comme 15 fois Paris s'en est détaché, mais les scientifiques se veulent rassurant, ce phénomène est naturel et n'est pas lié au réchauffement climatique.
315 milliards de tonnes de glace
Baptisé D23, cet iceberg de 1 582 km² s'est détaché de l'Antarctique entre le 24 et le 25 septembre dernier. Selon Helen Amanda Fricker, glaciologue américaine, cet iceberg ferait 210 mètres d'épaisseur pour 315 milliards de tonnes de glace. Un fragment de ce que contenait l'iceberg le plus gros jamais recensé, baptisé B-15 et dont les 11.000 km² ont été repérés en 2000.
Néanmoins, le détachement de cet iceberg ne serait pas lié au réchauffement climatique et suivrait le cycle habituel des barrières de glace : "Les barrières de glace doivent perdre de la masse car elles sont constamment en train d’en gagner. Elles veulent conserver leur taille" a expliqué Fricker à l'AFP. "La calotte glaciaire doit perdre de la masse, c’est normal. C’est délicat à expliquer car on ne veut pas que les gens croient que le changement climatique n’existe pas. Mais cet événement n’est pas un signe de changement climatique".
Cet iceberg fait partie des nombreux icebergs qui se détacheront des barrières de glace, qui incarnent le prolongement de la calotte glaciaire sur l'eau. La masse dont parle Helen Amanda Fricker est le résultat de la neige qui tombe sur le continent et les glaciers. Observé par deux satellites, l'un européen, l'autre de la NASA, D23 a quitté la barrière de glace d'Amery la semaine dernière.
A titre de comparaison, les scientifiques estiment que 40 000 icebergs de petites et moyennes tailles se sont déjà détachés du Groenland, deuxième plus grande île du monde derrière l'Australie. Et même si D23 n'est pas lié au réchauffement climatique, ce dernier ne recule pas et les glaces fondent, aussi bien en mer que sur terre, comme en témoigne l'état de certains glaciers.