Le rat-taupe nu : une longévité record et peut-être un avenir dans le traitement du cancer

Son nom scientifique est le Heterocephalus glaber mais nous l’appelons plus communément "le rat-taupe nu". La recherche du secret de sa longévité refait surface après l’interview à France Info du docteur Frédéric Saldmann, cardiologue et nutritionniste français. 

En 2013 ce petit animal à la peau aux multiples rides faisait déjà parler de lui. Plus en ce qui concerne la question de sa résistance aux cancers que de sa longévité. En effet, ce dernier peut vivre jusqu’à 5 générations.

Vous pouvez commencer par écouter les recherches du docteur sur le site de France Info. En 2 minutes, on apprend que ce petit animal vit sous-terre dans des régions arides du l’est de l’Afrique et que ses repas se résume à des tubercules coupées avec l’aide de ses dents. Au delà de son apparence visuellement discutable et des nombreuses galeries souterraines qu’il creuse en journée, c’est son étonnant pouvoir de longévité et de résistance à des maladies comme le cancer, Alzheimer, ou des maladies cardio-vasculaires qui le rendent intéressant.

Ses artères ne vieillissent pas, son cerveau ne vieillit pas. Quand on lui implante des tumeurs cancéreuses, même agressives, il les rejette. (…) son cerveau, privé d'oxygène pendant 17 minutes, redevient intact après et il n'y a aucun signe de maladie neuro-dégénérative - Docteur Frédéric Saldmann, franceinfo 2017 

Si le secret de sa longévité n’a toujours pas été trouvée en revanche le mystère de sa résistance contre le cancer a été étudié. 

Selon l’article paru dans Sciences et Avenir le 27 juin 2013 ce serait l’acide hyaluronique que l’animal produirait qui empêcherait le développement de tumeurs cancéreuses. Cet acide à été découvert en 1934 par le biochimiste Karl Meyer, il protège les articulations humaines, régule l’hydratation et reconstitue les structures de la peau. Pas étonnant que vous le retrouviez donc dans des crèmes anti-âge ou compléments alimentaires. 

Donc si cette production est stoppée chez le rat-taupe, ce dernier devient donc exposé au cancer. Mais en 2016 il semblerait qu’une partie du mythe ne soit pas totalement vrai.

C'est aux Etats-Unis, dans l’université de Washington, que le docteur Martha Delaney découvre 2 rats-taupes développant une tumeur cancéreuse. Le premier s’en est sorti après une opération, mais pas le second, mort d’une tumeur à l’estomac. Ils ont été les seuls sur toute une colonie a avoir connu cette maladie. Alors pourquoi le reste du groupe n’a pas été infecté ? Une mutation de cellules ? Une cause extérieure ?  

Beaucoup de questions taraudent les internautes suite à la réouverture du dossier de cette créature cette année. Le secret de la longévité est-elle héréditaire ou simplement acquis par exemple ? Ou encore la question houleuse des nombreux 134 "échantillons" nécessaires à cette nouvelle recherche. Il faut avouer qu'implanter des tumeurs cancéreuses pour exposer volontairement des animaux à des cancérigènes chimiques n’est pas du goût de tout le monde. D’autant que la longévité est loin d’être une situation enviable dans un monde tel que le nôtre n’est-ce pas ? Cependant trouver un remède efficace contre le cancer est loin d’être une cause pour laquelle l’humanité cessera de se battre. Et cela demandera encore beaucoup de sacrifices.