La Main : le film d'horreur de l'été censuré pour cette raison absurde
La société de production indépendante A24 vient tout juste de sortir le film d'horreur La Main (Talk To Me) dans le monde. Cependant, il semble que certains pays ne pourront pas diffuser le dernier projet des frères RackaRacka (les frères jumeaux Danny et Michael Phillippou), pour une raison tout à fait absurde.
La Main : le film d'horreur banni !
Les fans qui souhaitent voir La Main (Talk to Me) au cinéma ont attendu près d'un an pour enfin apprécier leurs frissons. Le film des frères jumeaux Michael et Danny Phillippou s'est dévoilé pour la première fois en octobre 2022 durant le festival du film d'Adélaïde en Australie, puis en janvier 2023 durant le festival de Sundance, et enfin sur nos écrans le 26 juillet 2023. Le film est pour l'instant apprécié, considéré comme un bon film d'horreur de l'été malgré une certaine simplicité. Actuellement, les critiques sont plutôt positives, saluant l'histoire, les scènes horrifiques, les effets spéciaux naturels et le jeu des acteurs. La Main cumule 95% d'appréciation des critiques et 83% du public sur le site Rotten Tomatoes. Même si la bande-annonce peut vous rendre craintif sur le film, le monde entier semble l'apprécier. Tout le monde ? Non, car un petit pays a balayé La Main d'un simple revers, sur tout son territoire.
Malheureusement, quand on parle de censure de film dans le monde, il y a quelques noms qui reviennent régulièrement, et généralement pour les mêmes raisons. La Chine, la Russie, parfois le Japon comme avec Oppenheimer récemment, ou le Koweït. L'information est rapportée par le média The Hollywood Reporter, expliquant que le Koweït est le premier pays à bannir La Main. Pourquoi ? Le film n'a pas été banni à cause de son contenu qui pourrait être jugé trop gore, choquant ou terrifiant, mais à cause de l'un des acteurs. En effet, Zoé Terakes s'identifie comme non-binaire et trans-masculin ayant pratiqué une opération, et le Koweït ne veut aucun film faisant référence de près ou de loin à cette idéologie. Le pays est également réputé pour avoir interdit d'autres films récents mettant en scène ou faisant des références LGBTQIA+. La Main rejoint ainsi Spider-Man : Across the Spider-Verse, Thor : Love and Thunder, West Side Story ou encore Everything Everywhere All at Once, Doctor Strange in the Multiverse of Madness et Les Eternels dans cette catégorie de films bannis pour représentation LGBTQIA+.
La Main : un acteur mal vu ?
Depuis quelques années, on assiste dans certains pays à une restriction de plus en plus ferme aux productions mettant en scène des personnages homosexuels, trans ou y faisant référence. Zoé Terakes ne fait pas exception, même si sa sexualité n'est jamais évoquée dans La Main. Dans le monde, plus de 70 pays pénalisent encore le fait d'être LBGTQIA+ par des peines de prison, de la torture et même des peines de mort. Le Koweït est l'un des plus médiatisés dans le domaine. En 2019, une experte en sexualité du pays affirmait que ce "mal" provenait en réalité d'un ver intestinal, comme une maladie qui serait transmise et qu'il serait possible d'éradiquer grâce à un suppositoire.
Les lois visant à protéger les personnes homosexuelles pour ce qu'elles sont restent très fragiles dans le monde. La question s'est récemment posée dans deux pays différents en 2022. Le Ghana, quelques mois après la sortie du film Black Panther 2 (lui aussi censuré à cause de l'actrice queer Michaela Coel), a étudié une loi venant durcir les poursuites en justice des "suspects homosexuels". En août dernier, Singapour annonçait qu'un article de loi condamnant ce genre de pratique allait enfin être abrogé, tout en maintenant l'impossibilité du mariage pour tous en place.
Ce n'est pas une idéologie.