Fortnite : derrière le succès, des heures supplémentaires à la pelle

24 avril 2019 à 18h18 dans Jeux vidéo

Surfant sur la mode créée par PUBG quelques mois plus tôt, Epic Games mise sur une version battle royal de son jeu coopératif Fortnite. Une sortie que le studio veut rapide. En septembre 2017 sort Fornite Battle Royal, après 2 mois de développement. Quant au succès du jeu, on recensait 200 millions de joueurs en novembre 2018, selon le site Bloomberg. Un succès que le jeu doit majoritairement, aux heures supplémentaires effectuées par son équipe.

Fortnite : derrière le succès, des heures supplémentaires à la pelle

C'est le site américain Polygon qui révèle les conditions de travail difficiles des employés d'Epic Games. Grâce à une enquête publiée le 19 avril dernier, on découvre des témoignages d'anciens employés qui acceptent de témoigner sous couvert d'anonymat. 

le crunch working

Dans le monde du jeu vidéo et tout particulièrement sa conception, il arrive parfois qu'on demande aux développeurs, designers... de travailler plus longtemps sur une courte période. Des éléments à terminer en vue d'une présentation, d'un bêta test, et pendant un mois ou deux mois, les heures de travail peuvent doubler. C'est le principe du crunch. Mettre la pression sur ses employés pour leur demander d'effectuer des heures supplémentaires "obligatoires" sur de courtes périodes.

le pression d'epic games

Ce que révèle l'enquête et les témoignages, c'est que cette pratique est réccurente en ce qui concerne la conception de Fortnite

J'ai travaillé 12 heures par jour, sept jours par semaine, pendant au moins quatre à cinq mois, en restant au travail jusqu'à trois ou quatre heures du matin.

Un rythme effréné, près de 70 heures par semaine, des vacances et des week-end inexistants, la pression du studio sur les employés est tel que certains finissent par craquer. L'objectif d'Epic Games, jouer sur la culpabilité.

L'entreprise nous donne du temps libre illimité, mais c'est quasiment impossible d'en profiter. Si je le fais, la charge de travail retombe sur quelqu'un d'autre, et personne ne veut être ce gars.

la pression des joueurs

La question du rôle des joueurs peut se poser dans ce genre de situation car les développeurs ne sont pas les seuls à enchainer les heures supplémentaires. C'est le cas également des games masters qui doivent gérer l'énorme communauté de joueur. Pour chaque bug présent dans le jeu, un correctif est tout de suite apporté tout en continuant de préparer le patch de la semaine prochaine, révélait un ancien employé. 

Car si Fortnite veut rester au sommet en repoussant la concurrence (que représente notamment Apex Legends et ses 50 millions de joueurs acquis en un mois), il faut sans cesse se renouveler. Espérons tout de même que cela ne se fera plus au prix des salariés. 

Source(s) : Bloomberg Polygone
count
Commentaires (11)
Etre autant à l'écoute de sa communauté mais pas de ses employés...
photo de profil de Wesh Alors Par Wesh Alors, il y a 6 ans Répondre
A l'écoute de sa communauté ? Pas sûr non plus quand on voit leur launcher et le forcing qu'ils pratiquent aussi avec les joueurs et éditeurs sur le plan commercial...
photo de profil de Shadowzyx Par Shadowzyx, il y a 6 ans (en réponse à Wesh Alors) Répondre
12h par jour, la pression, travailler vite sur une courte période... Essayez la restauration pour voir. ^^ Bon, après c'est vrai, dans la restauration on a des jours de repos.
photo de profil de Ayetèque Par Ayetèque, il y a 6 ans Répondre
Essaye le développement ou la conception d'un jeux et après tu comparera au lieux de dire n'importe quoi.
photo de profil de Panzi Par Panzi, il y a 6 ans (en réponse à Ayetèque) Répondre
Je m'y suis déjà essayé, étant complètement novice, j'y ai passé des heures et j'ai rien capté à ce que je faisais. La programmation ou la conception, on fait ça parce qu'on aime ça hein, c'est pas le premier punk à chien qui est capable de faire ce taf donc s'ils bossent la dedans c'est qu'ils l'ont choisi et qu'ils aiment ça. Par contre, serveur ou plongeur, ça le premier trou de balle venu est capable de faire l'affaire. J'ai comparé les deux dans un esprit humoristique mais puisque tu dis que je dis n'importe quoi, je vais essayer de détailler un peu (attention, faut pas tout prendre au premier degré, ça va aller ?) Bon: le programmeur est assis, café, bouffe et pause illimitées, il peut demander de l'aide à ses collègues, aller aux toilettes quand il en a besoin à tout moment de la journée et je pense qu'il est quand même respecté par ses collègues et ses supérieurs. Le serveur est debout en permanence et doit intervenir sur demande à de multiples endroits, s'il a envie de faire un petit caca, il doit attendre sagement que le service soit terminé, parfois appelé d'un claquement de doigt ou même (si, si, j'ai déjà vu faire) d'un sifflement, il doit garder son calme et respecter son client et bien choisir ses mots s'il veut lui faire comprendre le respect tout. en évitant de se faire later par le patron. Les pauses ne durent pas plus de quelques minutes et la fatigue est aussi bien physique que psychologique. Bon alors oui je vais avoir des dislikes de mecs qui bossent dans le développement, programmation, démineurs solitaires etc et franchement... Je m'en tape car peut-être que tapoter sur un clavier en étant assis est difficile mais professeur, menuisier, boucher, boulanger etc etc c'est pas la franche rigolade non plus. Chaque métier a sa part d'emmerdement.
photo de profil de Ayetèque Par Ayetèque, il y a 6 ans (en réponse à Panzi) Répondre
Exactement, chaque domaine est éprouvant d'une manière ou d'une autre, pas besoin de comparer ni d'apporté des précisions, ton avis est partagé :)
Je suis moi-même développeur (web par contre, pas de jeux ^^), et il est vrai que parfois la prod demande de rester plus tard, de devoir courir derrière les chef de projet et compagnie pour avoir des validations...
Et la fatigue accumulée est source d'erreur, donc tu te fais parfois un peu tapper sur les doigts, mais c'est partout pareil, un comparatif entre un métier ou un autre n'a aucun intérêt à part vouloir montrer que "non c'est moi qui galère plus que toi d'abord !"
photo de profil de Maisouimaisnon Par Maisouimaisnon, il y a 6 ans (en réponse à Ayetèque) Répondre
"J'ai travaillé 12 heures par jour, sept jours par semaine, pendant au moins quatre à cinq mois, en restant au travail jusqu'à trois ou quatre heures du matin."

Ben t'as qu'a pas commencer ta journée de taf a 15h...
photo de profil de Keny Par Keny, il y a 6 ans Répondre
Il est peu probable que le mec bosse 12 heures d'affilées de 15h à 3h du mat tout les jours pendant 4 mois....
Pour tenir un rythme comme ça le mec doit manger prendre des pauses et avoir un minimum d'hygiène de vie, il arrive donc certainement plus tôt.
Et si tu fini à 3h il est peu probable que tu te pointes le matin à 6h au boulot...
Et il pourrait commencer à 6 heures et finir à 18 heures que ça ne changerait rien au problème
12 heures par jour 7 jours sur 7 sur 4 mois c'est beaucoup trop.
Avec la fatigue et la pression les mecs doivent se ruiner la santé et leur productivité ne doit pas être au beau fixe
J'espère au moins pour eux que les salaires ont suivi sinon c'est encore plus scandaleux
photo de profil de Eldandriel Par Eldandriel, il y a 6 ans (en réponse à Keny) Répondre
J'ai bossé dans un Leclerc en tant que supérieur et c'était exactement pareil sauf que les heures sup n'était pas payer, c'est vrai que c'est difficile à tenir mais de la à craquer ? Sur mon contrat il était précisé 39h par semaine, et bien évidement si vous faites plus d'heures (ce qui était le cas de tous), elles ne sont pas payer car c'est de "ta faute", malgré 15 ans d'expérience. Ah aussi on avait le droit à seulement 2 après midi de repos par semaine, comptant pour 1 journée de repos .. je n'oublie pas non plus les nuits ou le directeur "forçait" les employer à travailler jusque 1h pour revenir à 6h.. les dimanches après midi forcé à démonter des rayons, bref c'était mon coup de gueule anti Leclerc...
photo de profil de ..7 Par ..7, il y a 6 ans Répondre
J'ai bossé aussi à leclerc étant plus jeune pendant 1 an à côté des études, avant de bosser à Subway. Leclerc, au rayon liquides. Et crois moi, quand t'es nouveau, c'est sympa aussi : pas de tire palettes électrique, donc tu te démerdes à porter le poids en entier. Ton supérieur te traite comme de la merde. On te dit d'aller chercher des trucs super lourds, puis au final on te dit " ah mais non en fait ça servait à rien !". J'appuie juste ton coup de gueule anti leclerc parce que vraiment, ayant discuté à l'époque avec tous les collègues qui commencaient comme moi à 5h, c'était la mort.
photo de profil de Neez Par Neez, il y a 6 ans (en réponse à ..7) Répondre
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