Princesse Mononoké : pourquoi l'affaire de Neil Gaiman risque d'entacher le film ?
Princesse Mononoké est l’un des plus grands films des studios Ghibli. Pourtant, le chef d’œuvre de Hayao Miyazaki bénéficie en ce moment d’une mauvaise pub à cause de cette récente affaire de viol.
Princesse Mononoké : chef d’œuvre ultime
Sorti en 1997, Princesse Mononoké est l’un des immenses classiques de Hayao Miyazaki. Film légendaire, porte drapeau du style des studios Ghibli, c’est une œuvre culte qui représente parfaitement l’identité du cinéaste. Les studios Ghibli sont à l’origine de certains des plus grands films d’animation de tous les temps comme Le Château dans le Ciel (1986), Porco Rosso (1992), Le Voyage de Chihiro (2001) ou encore Le Garçon et le Héron (2023).
Pourtant, malgré la qualité de ses films, Hayao Miyazaki avait, à l’époque, des difficultés à distribuer ses films à l’international, particulièrement sur le territoire américain. Pour se faire, le cinéaste japonais devait se tourner vers des producteurs, des artistes ou des studios américains. Avec, souvent, son lot d’ennuis.
Initialement, c’est Harvey Weinstein qui devait s’occuper de traduire et de distribuer Princesse Mononoké pour le public américain. Sauf que le producteur voulait changer des éléments du film de Hayao Miyazaki.
Stephen Alpert, un ancien cadre du Studio Ghibli, raconte que Harvey Weinstein voulait faire de nombreuses coupes dans le film pour le raccourcir. En fait, il voulait américaniser l’œuvre de Miyazaki. L’équipe des studios Ghibli aurait répondu au producteur américain en lui envoyant un katana. Le message est clair. Et puis, de toute façon, depuis, Harvey Weinstein a été condamné à 23 ans de réclusion criminelle pour des affaires de viols, d’agressions sexuelles et de harcèlement moral et sexuel. Une décision des studios Ghibli qui leur a donc donné raison avec le temps. Sauf que…
L’affaire Neil Gaiman
Après le divorce entre Ghibli et Harvey Weinstein, Hayao Miyazaki s’est tourné vers Neil Gaiman, l’auteur de The Sandman, Coraline ou encore Good Omens. Sur le papier c’est une excellente idée. Nail Gaiman est un artiste avec énormément de créativité et de liberté. Sandman est un chef d’œuvre du roman graphique dont l’univers a énormément de parallèles avec le cinéma des studios Ghibli.
En 1999, Neil Gaiman s’est donc occupé de la traduction de Princesse Mononoké. Il a été choisi pour adapter le script de Miyazaki. Il a réécrit les dialogues et supervisé la traduction du film pour les spectateurs anglophones. En plus de la traduction du script, Gaiman a participé à l'adaptation de la distribution vocale. Gaiman, avec son expertise narrative, a joué un rôle clé pour que l'esprit du film original de Miyazaki soit respecté tout en rendant l'œuvre accessible et compréhensible pour un public occidental. Il a cherché à maintenir l’essence et la poésie de l’histoire tout en l’adaptant à la culture et au langage anglophones.
Sauf que depuis presque un an, Neil Gaiman est cité dans des histoires de plus en plus tordues… Récemment, Vulture a publié une enquête complète autour des crimes sexuels apparemment perpétrés par Nail Gaiman. On ne va pas revenir en détail sur l’affaire (c’est ici que ça se passe), mais l’auteur est accusé par plusieurs femmes de crimes sexuels particulièrement violents et dérangeants.
Alors forcément, le fait que Nail Gaiman ait participé à la traduction de Princesse Mononoké, ça nous attriste un peu. Surtout lorsqu’on connaît l’abnégation et le sérieux d’un studio comme Ghibli. Vous aussi vous ressentez un sentiment de trahison ? Sans Nail Gaiman, peut-être que Princesse Mononoké n’aurait jamais vu le jour sur le territoire américain. Mais en esquivant une balle face à Harvey Weinstein, les Studios Ghibli en ont pris une autre à cause de Neil Gaiman. Voici, en tout cas, comment Neil Gaiman a entaché la notoriété de Princesse Mononoké.