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Un "réseau autoroutier" se dévoile dans notre système solaire et simplifie le voyage spatial

De Tiphaine Elsener - Posté le 18 décembre 2020 à 12h06 dans Science

Si les romans sur le voyage spatial vous transcendent, si vous êtes un passionné de sciences (voire même que vous en avez fait votre métier), ou que vous êtes tout simplement curieux de nature, les récentes découvertes d'une équipe de chercheurs serbes devraient vous faire voyager un peu. Alors que certains scientifiques tentent de mettre au point le moteur parfait pour ce genre d'excursions spatiales, d'autres tentent en effet de trouver le meilleur itinéraire possible pour se déplacer dans notre système solaire.

Le réseau routier observé

Nous connaissons l'existence d'un espèce de "réseau d'autoroutes" permettant de traverser le système solaire depuis quelques temps déjà. Dans les années 1970, les scientifiques avaient en effet déjà mis en évidence ces "courants de gravité", et la NASA avait publié un article à ce sujet en 2002. Il existe ainsi des sortes de tubes qui permettent, un peu comme le font nos courants marins ou nos courants aériens, de transporter des objets plus rapidement que s'ils empruntaient un autre chemin.

De telles routes peuvent par exemple conduire des comètes et des astéroïdes situés près de Jupiter jusqu'à Neptune en moins d'une décennie. Un chiffre plus fou encore ? Selon les estimations, ces voies rapides spatiales permettraient à des objets célestes de parcourir 1 unité astronomiqus (soit l'équivalent de la distance Terre-Soleil = 150 millions de km) en moins... D'un siècle seulement !

Si l'existence de ces courants n'est pas une nouveauté, nous en savons en revanche davantage sur le sujet, aujourd'hui, grâce à un groupe de chercheurs qui vient de publier un article dans le numéro du 25 novembre 2020 de la revue Science Advances. 

La complexité de ce réseau autoroutier

Dans l'article que nous citions précédemment, Nataša Todorović, de l'Observatoire astronomique de Belgrade, en Serbie, ainsi que ses collègues, sont parvenus à observer la structure dynamique de ces itinéraires, de ces "tubes", qui forment une série connectée d'arcs à l'intérieur de ce que l'on appelle des "variétés spatiales". En d'autres mots, ils ont réussi à démontrer que ces courants étaient reliés les uns aux autres en une série d'arcs, qui s'étendent de la ceinture principale d'astéroïdes, située entre Mars et Jupiter, à Uranus. Pour vous représenter au mieux ce que cela signifie, voici une vidéo qui montre la structure globale en forme d'arc des variétés spatiales dans notre système solaire :

Les structures en arc les plus visibles sont liées à Jupiter et aux fortes forces gravitationnelles qu'elle exerce. Quand des objets célestes comme des comètes ou bien des astéroïdes s'y aventurent, cela leur permet de se déplacer beaucoup plus rapidement. Mais comment est-on parvenu à un tel résultat ? Il a fallu, pour cela, rassembler des données numériques sur des millions d'orbites dans notre système solaire, et calculer comment ces orbites s'intègrent dans les variétés spatiales déjà connues. Un travail titanesque !

Quelle utilité pour nous ? 

En 2002, dans un article publié par la NASA, nous pouvons lire que Martin Lo, dont le logiciel a été utilisé pour aider à concevoir la trajectoire de vol de la mission Genesis de la NASA (qui a utilisé cette autoroute de l'espace dans le cadre de sa mission de collecter les particules du vent solaire) a déclaré : 

Ce concept ne garantit pas un accès facile à toutes les parties du système solaire. Cependant, je peux imaginer un endroit où nous pourrions construire et entretenir des platesformes scientifiques autour de l'un des points de Lagrange de la Lune. Puisque les points de Lagrange sont des points de repère pour l'autoroute interplanétaire, nous pourrions être en mesure de diriger des vaisseaux spatiaux vers et depuis ces plateformes.

Une équipe du Johnson Space Center de la NASA à Houston, en collaboration avec l'équipe d'exploration de la NASA, proposait alors d'utiliser un jour l'autoroute interplanétaire pour les futures missions spatiales humaines. Plus nous en saurons davantage sur ce système de courants gravitationnels, plus cela nous rapprochera de ce but. En dehors du voyage spatial, ce système routier pourrait être utilisé pour envoyer des engins spatiaux aux confins de notre système planétaire, et ce, relativement rapidement. Ces engins nous aideraient alors à surveiller les objets proches de la Terre qui pourraient, un jour, entrer en collision avec notre planète.

Une erreur ?

Source(s) : SCITechDaily FirstPost DailyMail Science Advance NASA

Mots-Clés : réseauSystème solaireautoroutegravitévoyagespatialastéroïdesdécouvertesscientifiquechercheurNASA

Salut moi c'est Tiphaine, grande passionnée de littérature et de culture geek. Je suis passée par un Master en Lettres Modernes parcours "Médias" à Paris III, et me voici rédactrice pour Hitek ! Je suis incollable sur le rétrogaming, sur les animes, et j'ai toujours un jeu de mots bien pourri en stock. Autant vous dire que mes collègues m'adorent le lundi matin de bonne heure.

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Commentaires (8)

Par Louyetu, il y a 3 ans :

Le genre d'infos qui te fait plonger dans l'immensité, et le futur d'un seul coup ...

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Par ReiKag, il y a 3 ans :

Puis on va commencer à faire des courses de kart et moto et tomber dans le vide 6 fois au moins ahah

Blague à part l'article est super intéressant !

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Par Hasufel, il y a 3 ans :

Correction: l'article raconte: 'de parcourir 100 unités astronomiques (soit l'équivalent de la distance Terre-Soleil = 150 millions de km) '. Une unite astronomique est la distance Terre-Soleil. Donc 100 unites astronomiques sont lequivalent de 100 fois la distance Terre-Soleil, soit 15 milliards de km, pas 150 millions.

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Par Hitek, il y a 3 ans (en réponse à Hasufel):

Bonjour Hasufel,
Merci pour votre remarque, en effet, il s'agit d'une unité astronomique et non de 100, dans l'article. Il s'agit-là d'une petite coquille, certainement due aux 150 millions de kilomètres évoqués juste après. :)

Merci beaucoup nous l'avons corrigée !

Au plaisir de vous relire,

L'équipe HITEK

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Par Deva1165, il y a 3 ans (en réponse à Hitek):

Bonjour,

Il faudrait revoir ce paragraphe entièrement :
- 1UA en 1 siècle c'est excessivement long !!!
- 100UA en 1 siècle c'est plus cohérent.

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Par SmokerJoe, il y a 3 ans (en réponse à Deva1165):

Effectivement. La terre faisant le tour en 1 an, 1 ua en 1 siècle est plus proche de la promenade sur chemin vicinal que de l'autoroute spatiale. ^^

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Par Dimitrion, il y a 3 ans via l'application Hitek :

Et y a sytadin au cas où il y a bouchon ?

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Par ipfix, il y a 3 ans :

qui dit autoroute dit péage, et m...de :D

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